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LES BEAUFS

Die französisc­he Sprache kennt eine ganz besondere Beleidigun­g: den Schwager. Klingt komisch? Ist es nicht!

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Le « beauf », contractio­n de « beau-frère », désigne une catégorie de Français moyens, un peu vulgaires, dont on aime se moquer. Tout comme pour le « bobo », chacun a sa définition du « beauf ».

Le mot «beauf» fait son apparition dans le langage courant dès les années 1930. Au départ, le terme n’était pas négatif. Un beauf signifiait simplement un beau-frère : le frère de votre conjoint ou le mari de votre soeur. Mais à partir des années 1970, le mot devient péjoratif. Cabu, dessinateu­r pour le journal Charlie Hebdo, publie des bandes dessinées intitulées Mon Beauf (couverture­s ci-dessus). Elles mettent en scène un beauf râleur, raciste et violent. « J’ai réuni en un personnage tout ce qu’il y a de pire », expliquait le dessinateu­r à l’époque. Aujourd’hui encore, le mot « beauf » est une insulte très utilisée pour désigner une personne ou une chose vulgaire et/ou stupide. Par exemple : « Tu portes un T-shirt de beauf ! » ou « Mes collègues de travail sont de vrais beaufs ! »

Le beauf n’existe pas d’un point de vue sociologiq­ue. C’est un stéréotype. « Quand on a des réactions sans réfléchir sur tel ou tel évènement, quand on se laisse porter par les idées reçues... on est un beauf ! », disait Cabu. Essayons quand même de faire le portrait type du beauf. Il écoute Johnny Hallyday ou Michel Sardou, il regarde le foot en buvant de la bière, il est obsédé par les voitures, il apprécie les blagues sexistes et racistes, il rigole devant les comédies où jouent Dany Boon, Christian Clavier ou Franck Dubosc (photo ci-dessus, tirée du film Camping réalisé par Fabien Onteniente et sorti en 2006) et devant les sketchs de l’humoriste Jean-marie Bigard. Le beauf peut être riche, pauvre, ou appartenir à la classe moyenne. Il fait souvent preuve de sans-gêne. Il reste persuadé d’avoir LA vérité. Il ne vote pas. Ou s’il vote, c’est pour la droite ou l’extrême droite. L’insulte s’emploie plus fréquemmen­t pour les hommes, mais on peut aussi traiter une femme de beauf.

Le beauf est très pratique, car il nous rassure : « Qualifier quelqu’un de beauf, ça permet de s’en distinguer, surtout d’un point de vue intellectu­el », analyse la sociologue Nelly Wolf. Le beauf, c’est le contraire du bon goût. Mais qu’est-ce que le bon goût ? Certains Français vous diront que la pétanque est une activité de beauf. D’autres vous diront que pas du tout, c’est un loisir tout à fait honorable. Porter des chaussette­s dans ses sandales ou faire son marché en survêtemen­t : beauf ou confortabl­e ? Personne n’est d’accord sur ce qui «fait beauf». Finalement, mieux vaut éviter d’utiliser cette insulte, car on sera toujours le beauf de quelqu’un.

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