Bienvenue en Ovalie!
Für die nächste Rugby-weltmeisterschaft sind die Chancen der Franzosen nicht allzu groß. Trotzdem gehört Frankreich zu den wenigen Ländern, in denen der Sport begeisterte Anhänger hat.
Le rugby? Un sport de voyous joué par des gentlemen! Les rugbymen aiment souvent cette définition de leur sport, tout comme ils tiennent à leur réputation. « L’histoire du rugby est jalonnée de légendes où la castagne finit par paraître romantique. C’est d’ailleurs cette ambiguïté qui donne à notre sport sa popularité et son esprit unique », écrit l’ancien joueur Daniel Herrero dans son Dictionnaire amoureux de l’ovalie (éditions Plon, 2019). Ovalie : ce terme, renvoyant au monde du rugby, est entré dans le dictionnaire de l’académie française grâce au philosophe Michel Serres (1930-2019), originaire du Sud-ouest. Ce penseur estimait que le rugby lui avait appris le respect des règles, qui était pour lui la base de «la construction du collectif». Rien de moins !
Le rugby occupe une place à part dans la galaxie des sports. Jouissant d’une image positive, faite de fraternité, de solidarité et d’esprit d’équipe, il est associé à une région: le Sud-ouest. Avec le mode de vie qui correspond. On se retrouve près des terrains, on encourage les « petits ». Peu importe que ceux-ci pèsent 90 kilos et mesurent 1,90 mètre... On ne manque surtout pas la fameuse « troisième mi-temps », à la buvette du club, où gagnants comme perdants boivent et chantent en se tapant dans le dos. Selon cette image d’épinal, l’ovalie serait le pays du contact « viril, mais correct », de l’authenticité et de la camaraderie. En somme, tout le contraire du football, où des joueurs trop riches et trop célèbres jouent la comédie sur la pelouse au lieu de s’affronter vraiment, comme le pensent bon nombre de joueurs de rugby.
Spectacle haut en couleur
Mais au-delà des clichés, le rugby, c’est quoi exactement ? Un sport de ballon, bien sûr, mais aussi le seul sport de combat collectif. Le rugby compte 258000 licenciés en France. Il se place loin derrière des sports comme le football, le tennis, le basket ou le handball. Sa professionnalisation est récente, elle date seulement de 1995. Régulièrement, ce sport peu connu du grand public entre dans la lumière, au moment des grands évènements sportifs. La prochaine Coupe du monde aura d’ailleurs lieu en France en 2023.
PARLEZ-VOUS RUGBY ?
L’essai. On marque un essai quand on parvient à aplatir le ballon dans l’en-but (la zone située derrière les poteaux) de l’adversaire. Un essai fait gagner cinq points.
La transformation de l’essai. Transformer un essai consiste à tirer au pied pour envoyer le ballon entre les poteaux. Une transformation réussie rapporte deux points supplémentaires.
Un drop. C’est un coup de pied dans le ballon en plein jeu. Il faut que le ballon touche le sol avant la frappe, puis qu’il passe entre les deux poteaux. Un drop réussi vaut trois points.
La pénalité. L’équipe qui subit la faute bénéficie d’une pénalité. Un buteur pose le ballon devant lui et tire pour tenter de le faire passer entre les poteaux. S’il y parvient, l’équipe gagne trois points.
La touche. Quand le ballon sort du terrain, il est remis en jeu par une touche. Les deux équipes alignent chacune huit joueurs, face-à-face. Une fois le ballon lancé entre ces deux colonnes de joueurs, l’un d’eux est soulevé par ses équipiers pour attraper le ballon. Il doit donc être rapide, solide et avoir confiance en ses coéquipiers.
La mêlée. Elle est l’image reine du rugby. La mêlée fait penser à la formation de la « tortue » des soldats romains. Deux groupes de huit joueurs serrés les uns contre les autres s’affrontent, tandis que le ballon est introduit dans le « tunnel », au centre de la mêlée. Chaque équipe tente de récupérer le ballon avec les pieds. Les spécialistes sont justement les « talonneurs ». L’effort, impressionnant, demande force et coordination. Dans la mêlée, les « piliers », en première ligne, encaissent un impact qui peut atteindre 800 kilos !
Contrairement au football, il existe plusieurs formes de jeu : à 7, à 13 et à 15 joueurs – cette dernière étant la plus médiatisée. Le rugby est officiellement né en Grande-bretagne au XIXE siècle. Mais on dit aussi que la soule, ancien jeu de balle joué en France durant le Moyen Âge, serait son ancêtre.
Le principe du jeu est assez simple. Tenant contre lui le ballon ovale – aux rebonds si imprévisibles –, le joueur doit traverser le camp adverse et aplatir le ballon de l’autre côté de la ligne. Les adversaires tentent d’arrêter sa course en le plaquant, c’est-à-dire en l’attrapant par les jambes ou la taille pour le faire tomber. Les passes entre joueurs sont bien sûr autorisées, mais seulement vers l’arrière. Si un « en-avant » est commis, on fait une « mêlée » (voir encadré ci-contre). C’est avec ces ingrédients un peu archaïques que les équipes de rugby proposent un spectacle souvent haut en couleur, riche en tactiques et en subtilités d’arbitrage, qui tient en haleine les spectateurs pendant 80 minutes.
Compétitions majeures
Aujourd’hui, on joue au rugby principalement en Afrique du Sud, en Australie, aux îles Fidji, en Argentine, et bien sûr en Nouvelle-zélande dont la célèbre
équipe des All Blacks terrifie bien des adversaires. En Europe, on y joue surtout au Royaume-uni, en Irlande, en France et en Italie. En France, les clubs d’élite sont parfois situés dans de petites villes comme Agen, Castres, Pau, Albi… Ces équipes disputent chaque année le championnat de France et ont pour objectif de remporter le fameux bouclier de Brennus, un trophée datant de 1892. Cette année-là, Pierre de Coubertin, le père des Jeux olympiques modernes, a arbitré la finale.
Parmi les compétitions majeures, citons le Tournoi des Six Nations. Il oppose l’écosse, l’irlande, l’angleterre, le Pays de Galles, la France et l’italie, admise en 2000. Là encore, le rugby se distingue. Dans cette compétition il n’y a qu’une seule équipe d’irlande. Elle réunit sous un même maillot vert des joueurs d’irlande du Nord et de la République d’irlande. Petit conseil : écoutez les Irlandais chanter leur hymne avant le match Irlande-angleterre. Vous sentirez que le rugby véhicule des émotions qui vont au-delà du sport. Les favoris du tournoi sont l’angleterre et le Pays de Galles, qui ont remporté chacun 38 victoires. La France fait bonne figure grâce à ses 25 victoires en 90 participations.
Il est encore tôt pour l’affirmer, mais la France ne sera probablement pas favorite pour la Coupe du monde de 2023. Cette compétition existe depuis 1987 et a lieu tous les quatre ans. La France n’a gagné aucune des neuf éditions, même si elle s’est trouvée trois fois en finale. Mais les équipes de l’hémisphère sud sont décidément les plus fortes. L’an dernier, l’afrique du Sud a vaincu l’angleterre, gagnant ainsi sa troisième Coupe du monde. La Nouvelle-zélande aussi a gagné trois fois.
Conséquences dramatiques
Mais peut-être plus encore qu’une performance, les supporters espéreront que leurs joueurs préférés ne se blessent pas. Car aujourd’hui, le sport passion qu’est le rugby est aussi devenu un sport frisson. En effet, le nombre de commotions cérébrales a fortement augmenté depuis quelques années. Avec la professionnalisation, les joueurs sont devenus très musclés, grands et lourds. Souvent, lors de matchs amateurs ou professionnels, des joueurs perdent conscience. Pour certains d’entre eux, les conséquences peuvent être dramatiques : lésions cérébrales, problèmes neurologiques… Des décès sont presque chaque année à déplorer. Aujourd’hui, les fédérations ont modifié leur règlement pour apaiser le jeu et préserver la santé des joueurs.
Le rugby doit retrouver ses lettres de noblesse. En restant rude et spectaculaire, sans doute, mais non dangereux. C’est à ce prix que reviendra l’enthousiasme au pays de l’ovalie.