Ecoute

La seconde vie des algues

-

Zur Hautpflege, zur besseren Durchsicht, zur Sättigung, zur Fortbewegu­ng, als Plastikers­atz: Algen sind extrem vielseitig einsetzbar. Da ist es nicht erstaunlic­h, dass in der Bretagne besonders viele Unternehme­n entstanden sind, die sich mit diesem Naturprodu­kt befassen.

Pour préserver l’environnem­ent et l’équilibre écologique, il faut aujourd’hui se tourner vers des solutions nouvelles. Certaines de ces solutions sont à portée de main comme les algues. Elles sont l’une des formes de vie les plus anciennes de la planète. Apparues il y a 1,2 milliard d’années, et riches de plusieurs milliers d’espèces, les algues sont le deuxième poumon de l’humanité après les forêts. Elles produisent en effet 50 % de l’oxygène sur terre et leur rôle est capital dans la réduction du CO2 dans l’atmosphère. L’homme a utilisé les algues dans sa vie quotidienn­e dès la préhistoir­e pour son alimentati­on, comme engrais ou comme combustibl­e.

L’algocultur­e

Depuis une dizaine d’années, l’algue est revenue sur le devant de la scène. Elle se mange, elle est utilisée dans les produits cosmétique­s, dans la compositio­n de certains médicament­s, mais aussi dans l’industrie où elle pourrait bien remplacer peu à peu le plastique, très polluant.

Au coeur de cette révolution écologique se trouve la Bretagne. C’est en effet dans cette région côtière que l’on trouve les principaux centres de recherche concernant les algues, les entreprise­s qui les transforme­nt ainsi que les sites où elles sont cultivées. Avec 700 variétés d’algues présentes sur ses 2 700 kilomètres de côtes, la Bretagne est l’un des territoire­s les plus riches en algues sauvages de la planète. Elle occupe la première place européenne et la dixième à l’échelle mondiale dans le domaine de la récolte des algues. Avec ses côtes rocheuses peu profondes, l’ampleur de ses marées et un brassage d’eaux tempérées, chaudes et froides qui lui est propre, la Bretagne offre un environnem­ent idéal pour les algues.

Pour pouvoir exploiter les algues, il faut d’abord les cultiver puis les transforme­r. Une entreprise située dans les Côtes-d’armor, Aleor, s’est spécialisé­e dans ces deux secteurs. La culture des algues – l’algocultur­e – commence sur l’estran, où les semences sont récoltées. Celles-ci sont ensuite fixées sur des rouleaux plongés dans des bacs. Cette étape a lieu dans une salle appelée « écloserie ». Au bout de trois semaines, les semences ont assez grandi pour être remises dans la mer. Elles vont alors pouvoir s’y développer jusqu’au terme de leur croissance. Les algues sont alors ramassées et lavées à l’eau de mer. Certaines seront utilisées fraîches et d’autres devront être séchées pour entrer dans la compositio­n de produits cosmétique­s ou d’aliments. Les séchoirs à basse températur­e mis au point par Aleor permettent aux algues de conserver toutes leurs qualités.

L’algue dans nos assiettes

C’est par le biais de la cuisine japonaise que les algues sont arrivées dans les assiettes occidental­es, notamment avec le succès des makis et autres sushis dont la consommati­on ne cesse d’augmenter en France. Mais les algues entrent également dans la compositio­n de nombreux aliments que nous consommons quotidienn­ement, en remplaceme­nt des produits d’origine animale, mais aussi dans les sauces, ou en boulangeri­e avec les pains aux algues.

L’algue, qui se cultive sans pesticides, est un aliment sain pour les humains comme pour les animaux. L’entreprise morbihanna­ise Olmix travaille depuis une vingtaine d’années dans le domaine de l’élevage, avec l’objectif de produire des complément­s alimentair­es 100 % écologique­s pour une meilleure santé des animaux. Elle a mis au point dans le plus grand secret une préparatio­n constituée d’algue broyée et d’argile qui renforce la résistance naturelle des bovins et des volailles aux maladies, rendant les antibiotiq­ues quasiment inutiles. Cette viande est vendue dans des boucheries spécialisé­es regroupées sous le label Saga et rencontre un grand succès auprès des gastronome­s.

Olmix a aussi investi le terrain de l’agricultur­e avec des produits qui améliorent la qualité des sols cultivés et permettent encore de diminuer considérab­lement l’emploi de pesticides.

Une alternativ­e au plastique

L’utilisatio­n des algues en cosmétique est peut-être plus connue. Les algues vertes ont par exemple des propriétés qui les rendent très performant­es dans tous les soins appliqués à la peau, qu’il s’agisse de l’hydrater, de la nourrir ou de la régénérer. C’est d’ailleurs grâce à cette utilisatio­n dans les cosmétique­s que le traitement des algues s’est industrial­isé en premier lieu. L’entreprise Codif, basée à Saint-malo et leader dans ce secteur, est très innovante. Ses recherches en laboratoir­e ont entre autres amené à découvrir que le vieillisse­ment des cellules nerveuses avait un rôle déterminan­t dans le vieillisse­ment général de la peau. Cette découverte a permis à Codif de développer un produit issu de la culture d’une algue « calcifiée en photobioré­acteur » qui lutte activement contre le vieillisse­ment de la peau.

Plus étonnant, à moyen terme, les algues pourraient également remplacer le plastique. Ce qui constituer­ait un progrès indéniable dans la lutte contre la pollution marine. C’est en 2010 que cette idée révolution­naire a germé dans le cerveau d’un ingénieur malouin spécialisé dans le plastique, Rémy Lucas. Jusqu’ici l’alternativ­e la plus envisageab­le au plastique était le maïs. Mais pour produire un kilo de maïs, il faut 454 litres d’eau, alors que les algues poussent en pleine mer, et sans dommage pour leur milieu naturel. L’algue est donc, sans conteste, beaucoup

plus écologique. Rémy Lucas fonde Algopack, la première entreprise au monde à transforme­r des algues pour fabriquer un substitut de plastique.

Comment passe-t-on des algues à une matière pouvant être utilisée exactement comme le plastique ? Il faut d’abord choisir les algues adéquates. Il s’agit ici d’algues brunes, parfaiteme­nt adaptées à cet usage. Elles possèdent naturellem­ent des qualités similaires à celles obtenues artificiel­lement à partir du pétrole. Après la récolte, les algues sont traitées dans une usine. Elles sont d’abord séchées, puis transformé­es en granules selon un procédé rigoureuse­ment tenu secret par Algopack. Il faut environ sept kilos d’algues pour faire un kilo de cette matière. Ces granules sont ensuite livrées aux entreprise­s qui les utiliseron­t dans la fabricatio­n de divers articles comme des montures de lunettes, des clés USB, des jouets, des tablettes tactiles, des gobelets, des panneaux de signalisat­ion ou des emballages pour aliments. Ces produits ont la même apparence que ceux en plastique et sont parfois même plus solides. La matière Algopack a deux autres énormes avantages sur le plastique. Elle se dégrade beaucoup plus vite (en 12 semaines contre 500 ans pour le plastique) et elle est biocompost­able. Cela signifie qu’en se détérioran­t, non seulement elle ne laisse pas de traces polluantes, mais qu’en plus, elle fertilise la terre. Algopack a par exemple créé un pot de fleur 100 % biocompost­able qui nourrit les plantes en se dégradant.

Un biocarbura­nt

Une autre entreprise bretonne, Algo, fabrique des peintures écologique­s et sans odeur à base d’algues. Mais ce n’est pas tout. Alors que la pollution automobile menace elle aussi la planète et que la solution électrique est loin d’être tout à fait écologique, c’est bien une fois encore l’algue qui pourrait nous permettre de nous en sortir. Grâce à une pâte d’algue obtenue par un procédé de transforma­tion complexe, un biocarbura­nt a été mis au point dernièreme­nt. Mais son coût de production élevé est encore un frein.

Plus surprenant, la voiture propulsée par ce carburant à l’algue pourrait, dès 2020, rouler sur une route dont le revêtement serait également fabriqué à base d’algues mélangées à du sable et du gravier.

Dans les années à venir, il est en tout cas fort probable que l’algue, que nous évitons avec parfois un peu de dégoût quand nous sommes à la plage, nous permette de nous nourrir et qu’elle s’impose peu à peu à la place des matériaux les plus polluants. Tout ceci en préservant notre environnem­ent.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? L’entreprise Algolesko cultive des algues sur 150 hectares au large de Lesconil, dans le Finistère.
L’entreprise Algolesko cultive des algues sur 150 hectares au large de Lesconil, dans le Finistère.
 ??  ?? La Bretagne est à la pointe de la recherche sur les algues, grâce notamment au Centre d’étude et de valorisati­on des algues (CEVA).
La Bretagne est à la pointe de la recherche sur les algues, grâce notamment au Centre d’étude et de valorisati­on des algues (CEVA).
 ??  ??
 ??  ?? Les algues sont mixées avec d’autres ingrédient­s pour élaborer des produits alimentair­es (ci-dessus) ou cosmétique­s (ci-dessous).
Les algues sont mixées avec d’autres ingrédient­s pour élaborer des produits alimentair­es (ci-dessus) ou cosmétique­s (ci-dessous).

Newspapers in French

Newspapers from Austria