Le Déjeuner sur l’herbe ein Gemälde von Claude Monet
In dieser Rubrik stellen wir Ihnen in jeder Ausgabe ein Kunstwerk vor. Diesmal ein Gemälde von Claude Monet.
En 1863, Édouard Manet s’attire le scandale et les moqueries. Il vient de peindre Le Déjeuner sur l’herbe, où sont assis une femme nue et deux hommes habillés au milieu d’un bois. Deux ans plus tard, Claude Monet décide de réaliser une autre version du Déjeuner sur l’herbe qu’il veut présenter au Salon de 1866. Une façon pour lui de rendre hommage à Manet, mais aussi de le défier. À 25 ans, le jeune Monet veut frapper les esprits. Manet avait provoqué le public en exhibant une femme nue. Lui va le surprendre en relevant un double défi : peindre sur un format hors normes (6 m sur 4,65 m – format que la tradition réserve aux scènes d’histoire) et réaliser sa toile en plein air, ce qui est contraire aux habitudes académiques… Mais porter une toile monumentale en forêt est impossible. Monet va donc d’abord réaliser des esquisses qu’il va retranscrire sur la toile en atelier, à Paris.
À l’époque, les pique-niques sont à la mode. Dans la forêt de Fontainebleau, devenue le lieu d’excursion des bourgeois parisiens, Monet découvre une clairière. Autour d’une nappe garnie de victuailles, il regroupe sa future épouse Camille Doncieux et quelques amis, dont le peintre Gustave Courbet. À la différence de la version de Manet, où les figures sont artificiellement réunies, la scène représentée par Monet est réelle. Debout ou allongés par terre, ses personnages ont des vêtements à la mode. Le cadre n’est pas sans évoquer les « fêtes galantes » du XVIIIE siècle. C’est-à-dire des peintures de style rococo illustrant des rencontres ludiques en plein air entre riches aristocrates qui jouent et se courtisent. Mais le pique-nique n’est ici qu’un prétexte.
Le vrai sujet, c’est la lumière. Monet cherche à reproduire ses effets sur la végétation, les corps, les vêtements… Ses reflets sur les cheveux et les épaules de Courbet sont bien visibles. Voyez comme le soleil éclabousse de lumière la nappe et la robe blanche de la dame assise. Quant aux feuillages, peints par petites touches de tons nuancés, on les sent palpiter et vibrer de vie. Monet pose ici les bases d’une révolution picturale désignée plus tard par le terme « impressionnisme ».
Pourtant, un problème va se poser. Transposer les esquisses sur une échelle monumentale s’avère plus difficile que prévu. Si bien qu’en avril 1866, Monet abandonne son travail, juste avant l’inauguration du Salon. Le peintre ne terminera d’ailleurs jamais son oeuvre. Ne pouvant payer son loyer, il laisse en 1878 sa toile inachevée en gage au propriétaire de sa maison d’argenteuil. Lorsqu’il viendra la récupérer en 1884, elle est abîmée et moisie. L’artiste décide de la découper en trois fragments. L’un d’eux disparaîtra. Quant aux deux autres (ci-contre), exposés aujourd’hui au musée d’orsay, ils restent les seuls vestiges du Déjeuner sur l’herbe de Monet.