Ecoute

Eine Uhr vor ihrer Zeit

Wer eine Uhr der Marke Lip trug, der stellte im Leben etwas dar. Aber die Uhrmacher verschlief­en die Einführung der Quarzuhr und hatten somit bald das Nachsehen. Heute wird versucht, an den Erfolg von damals wieder anzuknüpfe­n.

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Dans l’hexagone comme à l’étranger, la marque Lip est le symbole du savoir-faire français en matière d’horlogerie. Avant-gardistes, les montres Lip sont aussi connues pour leur élégance. Leur prestige leur a valu d’être portées par de nombreuses personnali­tés. Plus de 150 ans après sa création, et après bien des déboires, la marque continue de séduire.

La production des montres Lip débute en 1867, lorsque Emmanuel Lipmann, artisan horloger, crée son atelier, à Besançon, en Bourgogne-franche- Comté. L’entreprise familiale se fait vite un nom grâce à son goût pour l’innovation technique et esthétique. En 1904, alors qu’ils viennent de découvrir le radium, les physiciens Pierre et Marie Curie s’associent à Lip pour inventer les premiers cadrans phosphores­cents, permettant de lire l’heure dans l’obscurité.

En 1935, la marque invente la « T18 ». Avec son boîtier rectangula­ire extraplat (18 millimètre­s), cette montre passe sous les manchettes rigides des gentlemans en chemise, évitant de froisser le vêtement. Elle fut offerte à Winston Churchill pour services rendus à la France, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Autre innovation de taille : l’« Electronic », la première montre à pile, commercial­isée en 1958. Deux des premiers modèles ont été remis au général de Gaulle et au président américain Eisenhower lors d’une visite en France.

Dans les années 1960, l’enseigne est au sommet de sa gloire. Elle compte alors 1 500 salariés et vend près de 600 000 montres par an. Cette performanc­e la hisse au septième rang mondial des entreprise­s d’horlogerie. Une réussite confortée par le succès commercial de la légendaire Nautic Ski, conçue en 1967. Étanche jusqu’à 200 mètres sous l’eau, elle a accompagné le navigateur Éric Tabarly sur toutes les mers du globe.

Mais dans les années 1970, les choses se gâtent, surtout à cause de la concurrenc­e japonaise et chinoise. Quand Lip présente ses premières montres à quartz, il est déjà trop tard… L’entreprise sera liquidée le 12 septembre 1977, dans un contexte de grèves internes important.

Plusieurs industriel­s se succèderon­t pour relancer son activité, mais la marque perdra peu à peu son savoir-faire. Au point qu’aujourd’hui, elle sous-traite au Japon la fabricatio­n du mécanisme interne de ses montres. Reprise depuis 2015 par la famille Bérard, l’entreprise sort peu à peu la tête de l’eau, avec 45 000 montres vendues en 2019. Pour renouer avec les bénéfices, la marque réédite ses modèles vintage. C’est le cas d’« Henriette », une petite montre pour dames, conçue dans les années 1970. D’autre part, Lip développe en ce moment la « montre secouriste ». À destinatio­n des pompiers et des médecins, elle vérifie le bon fonctionne­ment des organes vitaux. Sur le long terme cependant, l’objectif de l’entreprise est de réinventer un mécanisme interne proprement français. Condition indispensa­ble pour que Lip retrouve sa place parmi les géants mondiaux de l’horlogerie.

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