Entre la peste et le corona…
Ce fut une grande surprise. Ou pas. En avril dernier, en plein confinement, La Peste d’albert Camus s’est glissé dans le top 10 des livres préférés des Français. Il faut dire que les ressemblances entre les deux épidémies, celle d’oran dans les années 40 – en réalité une métaphore du nazisme – et la pandémie à laquelle nous faisons face aujourd’hui, sont à s’y méprendre. Dans son roman, paru en 1947, l’auteur, d’une clairvoyance stupéfiante, énumère les réactions de la population face à l’épidémie : les autorités qui tardent à réagir, la sous-estimation du danger, les mesures de confinement, etc. À la fin du livre, lorsque la peste se retire et que le vent de la liberté souffle à nouveau sur Oran, le narrateur émet cependant des réserves. Il invite le lecteur à rester prudent, sage et mesuré face à l’« après »… Camus nous rappelle également qu’il ne faut pas oublier ce que nous avons vécu, le malheur qui nous est arrivé, et tout ce qui s’est mis en place dans notre capacité à être solidaires dans les temps d’épreuve, à sortir de nos égoïsmes… On pense alors aux nombreux applaudissements aux quatre coins de France tous les jours à 20 heures pour le personnel soignant, à tous ces gens qui ont participé à la confection de masques ou ont fait les courses pour les plus fragiles… Découvrez page 56 le portrait de l’écrivain et philosophe disparu tragiquement il y a 60 ans.
1720. Une terrible épidémie venue du large décimait la population marseillaise. La peste – la vraie, cette fois – causera la mort de 100 000 personnes dans toute la Provence. Mais aujourd’hui, 300 ans plus tard, la mer est devenue, pour les Marseillais, synonyme de farniente, de baignades dans les calanques et d’escapades sur la grande bleue. Notre balade page 12 vous invite à vous joindre à eux, à prendre le large… et un peu de distance par rapport à tous les évènements peu réjouissants de ces derniers temps.