Ecoute

L’amour à mort

Gérard, ein Pariser Bankangest­eller, leidet immer häufiger unter Schwächean­fällen. Sein Chef ist besorgt und schickt ihn zum Arzt. Gérard geht …, aber nicht zum Arzt.

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Vous comprenez, Gérard ? L’idée est simple: quand un client vient vous voir au guichet… Gérard ?… Tout va bien, Gérard ?

– Euh, pardon, monsieur le directeur. Je suis désolé. Je ne me sens pas très bien. J’ai mal à la tête. Et j’ai envie de vomir.

– Vous voulez que j’appelle un médecin ? – Non, non, ça va aller. Je vais sortir un peu pour respirer de l’air frais.

– Mais ce n’est pas la première fois que ça vous arrive, Gérard. Un petit conseil : allez voir un médecin.

– Mais j’y suis déjà allé… Plusieurs fois.»

Gérard Dumas est un homme banal. Aucun signe particulie­r : pas de lunettes, pas de barbe, pas de moustache. C’est un homme sans joie. Ni beau ni laid. Habillé toujours de la même façon: un veston brun clair, une cravate, une chemise à carreaux… Il a 46 ans. Il est marié, sans enfants, et travaille depuis un peu plus de vingt ans comme employé de banque à Paris. Gérard est en fait le cliché de l’employé de banque. Et depuis quelque temps, il ne va pas bien : il fait des malaises.

Gérard est maintenant dehors. Il est sorti de la banque pour respirer un peu. Il va mieux. Il réfléchit. Que faire ? Aller voir un médecin ou retourner travailler ? Mais la santé, c’est important, et ses malaises sont de plus en plus fréquents… Gérard a besoin d’aide. Il décide donc d’aller voir quelqu’un. Mais ce n’est pas chez le médecin qu’il choisit d’aller…

Toc, toc, toc

« Entrez ! »

Un policier apparaît à la porte : « Inspecteur Poilard, un monsieur voudrait vous parler.

– Faites-le entrer, mon ami. Faites-le entrer ! »

Gérard Dumas pénètre dans le bureau de l’inspecteur.

Poilard est tout le contraire de Gérard. C’est un homme joyeux, qui parle fort. Qui aime la vie. Qui aime rire. Et qui aime le bon vin et bien manger.

« Asseyez-vous, monsieur Dumas. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? – Monsieur l’inspecteur, j’ai un problème… – Je vous écoute.

– Alors voilà : depuis quelques mois, je fais des malaises. J’ai de plus en plus souvent

mal à la tête et j’ai des envies de vomir… – Aha, mais moi, je suis inspecteur de police, hein, pas médecin.

– Justement… Écoutez-moi, inspecteur. Je suis déjà allé plusieurs fois chez le médecin. La première fois, il m’a fait une prise de sang. Et il m’a dit que le laboratoir­e avait trouvé des traces d’arsenic dans mon sang.

– Des traces d’arsenic? Mais c’est du poison, ça !

– Oui, mais c’était de toutes petites traces. Tellement petites que mon médecin m’a dit que ce n’était pas grave. Qu’il ne fallait pas s’inquiéter.

– Oui, mais d’où vient cet arsenic ? Vous faites quoi, comme métier ?

– Je travaille dans une banque. Mais vous savez, Christine, ma femme, travaille dans une pharmacie. Elle touche des médicament­s et des produits qui contiennen­t sûrement de l’arsenic. Et mon médecin me dit que ça peut venir de là.

– Pas faux !

– Depuis, je suis retourné plusieurs fois chez le médecin. Chaque fois, il me fait une prise de sang. Et chaque fois, le résultat est le même : il y a de plus en plus d’arsenic dans mon sang… Regardez, je vous ai apporté les résultats du laboratoir­e. Inspecteur, c’est horrible : le mois dernier, j’ai trouvé par hasard dans l’armoire de la cuisine, cachée derrière la boîte à café, une bouteille d’arsenic.

– Oh ! Vous soupçonnez votre femme ? – Oui, inspecteur. Lorsque j’ai trouvé la bouteille, elle était presque pleine. Et comme j’avais des soupçons, il y a trois jours, je suis allé vérifier la bouteille. Elle était moins pleine qu’avant…

– Mais c’est grave, ça ! Votre femme a un amant ?

– Je n’en sais rien, inspecteur. Depuis quelque temps, elle a changé, elle rentre tard…

– Monsieur Dumas, nous allons faire une perquisiti­on chez vous. Et si nous trouvons cette bouteille, nous allons mettre votre femme en garde à vue.»

Gérard est soulagé. Il marche dans les rues de Paris. Il prend son portable et compose un numéro :

« Chérie ? Bonne nouvelle : je vais enfin pouvoir arrêter l’arsenic. Il était temps, je commençais vraiment à me sentir mal. J’ai tout raconté aux flics, comme on avait prévu. Ils vont déjà l’emmener en garde à vue, ça nous laisse un petit moment. On verra après… Oui, moi aussi, je t’aime, ma Babeth d’amour ! »

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