ÉDITORIAL

Lorsque j’étais encore au lycée, il y a donc de cela 5 ou 6 ans – oui, peut-être un peu plus, concentrons-nous sur l’essentiel ! –, j’avais quelques copains de classe qui formaient un groupe à part, un groupe en souffrance, une sorte de secte sur laquelle toute la damnation de la terre semblait s’être abattue. C’était le groupe de ceux qui avaient choisi «allemand seconde langue ». La moyenne de leurs notes fluctuait entre 0 et 3 sur 20. Une hécatombe. Apparemment, l’allemand est une langue très difficile.

Des années plus tard, lorsque j’ai déménagé en Allemagne, j’ai découvert à mon tour les déclinaisons, les der, die, das, les rejets du verbe à la fin, les doubles infinitifs, les « gêne-itifs »… Et j’ai compris leur douleur.

Mais, en enseignant le français à quelques amis allemands, je me suis rendu compte que le français était au moins aussi compliqué… Ô joie. Là, je me suis dit : au moins, il y a une justice. Les germanophones souffrent autant que nous à apprendre notre langue que nous la leur. Balle au centre. Égalité. À la différence que vous, Allemands, Suisses et Autrichiens, vous apprenez notre langue avec plaisir, talent, et persévérance. Vous êtes ad-mi-ra-bles (nous, Français aussi, mais quand même moins).voilà pourquoi nous vous proposons cette fois un magazine Écoute avec des articles plus courts et rédigés dans un français un peu plus facile, et davantage de pages consacrées à l’apprentissage de la langue. Et ne dites pas que ce magazine est trop facile pour vous : nous avons nous-mêmes appris pas mal de choses, ici, à la rédaction. Le français est vraiment une langue difficile (et pas top logique).

Quant au français parlé dans la rue, au quotidien : rien à voir avec celui que vous avez appris à l’école. Mes pauvres. C’est la raison pour laquelle je vous invite à jeter une oreille à notre podcast gratuit: www.ecoute.de/comme1francais

Nous vous y donnons quelques clés et tuyaux pour parler français comme un Français, genre : Bon, ben, voilà quoi, j’crois qu’j’vous ai tout dit.