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HISTOIRE DE L’ART

Ein Gemälde von Claude Monet

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La rue Montorguei­l, à Paris

Ein Gemälde von Claude Monet

Cette peinture est souvent considérée comme une célébratio­n du 14 juillet 1789. En réalité, ce tableau de Claude Monet fut peint le 30 juin 1878, jour de fête nationale selon un décret du gouverneme­nt de la même année. La capitale célèbre la paix et l’émergence d’une société démocratiq­ue. Après la guerre contre la Prusse (juillet 1870 à janvier 1871) et l’épisode de la Commune (guerre civile de mars à mai 1871), les Français sont enfin réunis sous le signe de l’entente. Ils vivent là leur première grande fête nationale. Les immeubles se couvrent de drapeaux bleu-blanc-rouge, les trois couleurs de la France moderne. Pour les Parisiens, cette journée est historique. Ils envahissen­t les places, jardins, boulevards, jusqu’aux ruelles. Paris brille sous les lampions. Partout résonne la musique. Ce n’est que deux ans plus tard, en 1880, que le 14 juillet s’imposera comme la fête nationale française.

En 1878, Claude Monet habite quelques mois à Paris, ville qu’il connaît bien. Après avoir grandi au Havre, c’est dans la capitale qu’il se forme, à partir de 1859. Il y rencontre les artistes avec lesquels il va révolution­ner la peinture. C’est également à Paris qu’il fait scandale en exposant Impression soleil levant (1874), qui inspirera, plus tard, le terme « impression­nisme ».

Le 30 juin 1878, Claude Monet parcourt la ville, ses toiles sous le coude. C’est encore un artiste méconnu et pauvre, qui peine à subvenir aux besoins de sa famille. Cela ne l’empêche pas d’admirer le spectacle de la ville transformé­e par les couleurs républicai­nes. Il raconte : « Le jour de la première fête nationale, je passais dans la rue Montorguei­l avec mon matériel de peinture. La rue décorée de drapeaux était noire de monde. Je vis un balcon, grimpai les marches et demandai la permission de peindre. On m’y autorisa. »

Pour réaliser ses peintures de Paris, Monet se place souvent sur un balcon, comme dans Boulevard des Capucines (1873). Il utilise ici la vue plongeante, chère aux impression­nistes, tels Gustave Caillebott­e (Boulevard Haussmann sous la neige, 1879) ou Berthe Morisot (Femme et enfant au balcon, 1872).

Dans La Rue Montorguei­l, la rue est étroite et le format en hauteur de la toile accentue la perspectiv­e. Le peintre peut ainsi reproduire le spectacle dans toute sa globalité. Ici la foule qui se presse, là des drapeaux qui s’agitent au vent. Cette oeuvre n’est pas la plus célèbre de l’artiste mais elle témoigne de son style impression­niste déjà bien affirmé. Plutôt que de soigner les lignes des contours, il dissout les formes, les détails et les figures humaines. D’un geste rapide, il pose les couleurs par petites touches. L’idée étant d’accentuer l’impression d’une foule animée et de drapeaux agités afin de capturer l’instant. Cette technique mènera Monet, au début du XXE siècle, aux frontières de l’abstractio­n.

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Cette oeuvre est à voir au musée d’orsay, à Paris.
1 Cette oeuvre est à voir au musée d’orsay, à Paris.

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