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Regionale Sprachen wurden durch die Politik jahrhunder­tlang unterdrück­t. Jetzt macht man sich Sorgen um ihr Fortbesteh­en.

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les langues régionales en danger

La France possède de nombreuses langues régionales et 72 % des Français sont pour leur reconnaiss­ance officielle. Pourtant, celles-ci sont menacées de disparitio­n. L’état a une grande part de responsabi­lité.

Le béarnais, le bourguigno­n, le franc-comtois, le picard, le normand, le savoyard… sans oublier les différents créoles de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique ou de l’île de la Réunion. Les linguistes comptent environ 75 langues régionales ! Certaines sont enseignées à l’école, comme le breton, l’occitan, le corse, l’alsacien, le tahitien ou le basque. Les langues créoles d’outre-mer sont les plus parlées (1,5 million de personnes), devant l’occitan (800 000 personnes), l’alsacien (550 000) et le breton (300 000 personnes). Malheureus­ement, les langues régionales tombent dans l’oubli. En Occitanie, par exemple, seulement 7 % de la population parle l’occitan. Or, selon l’unesco, à partir de 30 % une langue n’est plus en danger. Cette situation est le résultat d’une longue politique hostile de la part de l’état.

Après la Révolution de 1789, la République française s’est construite sur une langue unique : le français. Pendant longtemps, on disait que parler une langue régionale empêchait la réussite économique et sociale. Seul le français était autorisé à l’école, et les parents ont arrêté de transmettr­e leur langue aux enfants. Après la Seconde Guerre mondiale, l’état français comprend que ses langues régionales sont une richesse, et non un handicap. Des cours et des classes bilingues sont alors progressiv­ement mis en place. Mais l’état joue un double jeu. D’un côté, il reconnaît que « les langues régionales appartienn­ent au patrimoine de la France », de l’autre il n’a jamais validé la Charte européenne des langues régionales ou minoritair­e. Un texte qui sert pourtant à leur protection. La situation risque d’empirer. Le nouveau baccalauré­at, décidé par le ministère de l’éducation nationale, menace les langues régionales : celles-ci ne représente­nt plus que 1 % de la note finale du bac. Choisir le latin ou le grec rapportera­it, par exemple, plus de points. L’apprentiss­age d’une langue régionale est moins valorisé et sera donc moins attractif. « La réforme du baccalauré­at […] a rompu le progrès fragile qui prévalait depuis 50 ans », regrettent 128 enseignant­s et chercheurs dans une tribune publiée dans Le Monde. À cela s’ajoute un manque de moyens financiers causant la fermeture de classes bilingues. Malgré cette situation alarmante, Charline Claveau, conseillèr­e régionale de Nouvelle-aquitaine déléguée aux langues et cultures régionales, exprime dans le journal en ligne Rue89 son espoir : «Les gens reviennent au monde rural, il y a un retour aux sources et donc aux langues. Les nouveaux arrivants dans la région sont les premiers à s’intéresser à l’occitan. »

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