PERSONNALITÉ
Haben Sie schon einmal von der elamischen Strichschrift gehört? Dem Archäologen ist es gelungen, die 4000 Jahre alte Schrift zu entziffern.
François Desset
Cette histoire commence par une conférence Zoom, en novembre 2020. Depuis son appartement de Téhéran, l’archéologue François Desset annonce qu’il a déchiffré une écriture encore inconnue jusque-là : l’élamite linéaire. Tout sourire, il précise que cela a été possible parce que «cette année, nous avons tous eu plus de temps».
Mais qu’est-ce que l’élamite linéaire ? Et comment craque-t-on le code d’une écriture oubliée ?
Notre histoire commence en fait un peu plus tôt, environ 4 000 ans avant les conférences Zoom. Elle nous emmène dans un royaume mystérieux, l’élam, voisin de la Mésopotamie, le « berceau de la civilisation ». L’élam – l’iran actuel – et la Mésopotamie – l’irak actuel –, c’est un peu les Gaulois et les Romains au Procheorient. Les Élamites utilisaient deux systèmes d’écriture, l’un en forme de petits clous et déjà déchiffré – le cunéiforme – et l’élamite linéaire. François Desset a grandi dans l’admiration du grand égyptologue français Jean-françois Champollion. Il se définit «plus comme un orientaliste que comme un archéologue ». Au point, à l’heure de l’intelligence artificielle, de suivre la « bonne vieille » méthode, déductive, du décodeur des hiéroglyphes égyptiens. Champollion s’était lui-même inspiré de l’abbé Barthélémy, qui déchiffra au XVIIIE siècle deux alphabets à quatre ans d’intervalle. Cette bonne vieille méthode doit avoir du bon.
Mais comment le chercheur de 38 ans a-t-il procédé ? En répondant à trois questions : « Connaîton la langue associée à cette écriture ? Reconnaît-on des noms propres : rois, dieux, lieux ? Existe-t-il un texte bilingue ? » Souvenons-nous : Champollion avait à sa disposition la langue copte, les hiéroglyphes représentant Cléopâtre, Ramsès... et bien sûr, le graal du déchiffrement, la pierre de Rosette.
La langue élamite est déjà connue, tout comme le nom de quelques rois. A-t-on une pierre de Rosette ? Oui, la table du roi Puzur-sushinak, visible au Louvre. Qu’y voit-on ? Deux textes gravés, l’un en écriture cunéiforme notant la langue akkadienne, l’autre en écriture élamite linéaire notant la langue élamite. S’ils savaient lire le texte cunéiforme, les spécialistes ignoraient tout du texte en élamite linéaire. De plus, François Desset et ses collègues ont découvert que l’élamite linéaire était une écriture purement phonétique. S’ils ont raison, ils doivent pouvoir lire toutes les inscriptions de cette écriture. C’est ce qu’ils affirment, preuves à l’appui. Leur pari semble donc gagné.
Et vous, lors de votre prochaine quarantaine, quelle écriture avez-vous prévu de déchiffrer ?