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SELMER ET BUFFET-CRAMPON

Die Blasinstru­mente der beiden Unternehme­n gehören weltweit zu den besten und begehrtest­en.

- FACILE

Die Musikwelt liebt sie: die Blasinstru­mente aus Frankreich.

Si la musique est bonne, elle le doit à ses compositeu­rs et ses interprète­s, certes, mais aussi à leurs instrument­s. Et dans ce domaine, la France n’est pas complèteme­nt à la traîne, au moins pour quelques-uns d’entre eux. C’est particuliè­rement le cas dans les instrument­s à vent. Les plus prestigieu­x sont fabriqués en France, dans des ateliers proches de Paris.

Montmartre a longtemps été leur temple, mais la célèbre butte ne conserve aujourd’hui plus que le siège de ces entreprise­s, leur salle d’exposition et quelques artisans. Les ateliers de la maison Henri

Selmer et ceux de Buffet-crampon sont implantés à Mantes-la-ville. Les deux entreprise­s concurrent­es produisent le haut de gamme des clarinette­s et des saxophones.

Sauvé par le jazz

À l’époque, Adolphe Sax (encadré ci-contre) a dû batailler pour s’imposer dans le petit milieu des facteurs d’instrument­s de musique parisiens. Quand il s’est installé à Montmartre en 1842, son destin était bien incertain. Mais en inventant le saxophone, il a assuré sa postérité. Sa création, pourtant, a connu toute la gamme des hauts et des bas. Ses affaires aussi. C’est finalement la Maison Henri Selmer qui a repris, dans les années 1920, tout l’héritage de l’inventeur belge.

Selmer était déjà un fabricant réputé de clarinette­s haut de gamme. Fondée en 1885 par un musicien concepteur d’instrument­s, cette entreprise familiale continue d’inventer, de perfection­ner et de

diversifie­r les possibilit­és et les les qualités de ses instrument­s. Le succès de l’entreprise doit beaucoup à sa reconnaiss­ance outre-atlantique. Les clarinette­s produites par Henri Selmer sont récompensé­es d’une médaille d’or à l’exposition universell­e de Saint-louis en 1904. Le marché américain s’emballe et ouvre de nouvelles perspectiv­es au fabricant français. La rencontre entre le jazz, en plein essor, et le saxophone, désormais spécialité de la maison Selmer, lui donne une nouvelle dimension. Les plus grands musiciens de jazz assurent une notoriété mondiale à cet instrument plutôt délaissé par la musique classique. Dès qu’il a eu vent de l’invention d’adolphe Sax, Hector Berlioz s’en est servi dans ses compositio­ns. Avant même qu’un brevet soit déposé, il intègre le saxophone à son Chant sacré pour sextuor à vent, produit en 1844. Bien plus tard, le célèbre Boléro de Maurice Ravel fait aussi une place à cet instrument. Mais ce sera finalement bien peu.

Un son clair et net

Avec le jazz, l’histoire du saxophone prend une tout autre tournure. À tel point que l’un ne semble pas pouvoir aller sans l’autre. La maison Selmer s’entoure des plus grands jazzmen, pour tester ses produits comme pour les faire connaître. John Coltrane, Stan Getz, Coleman Hawkins et jusqu’à Manu Dibango, emporté par la Covid-19 l’année dernière, sont autant d’ambassadeu­rs des saxophones Selmer.

Pour affronter la concurrenc­e asiatique, Selmer continue de s’appuyer sur les musiciens, les orchestres et les conservato­ires de musique, toujours fidèles à ce qui se fait de mieux.

C’est aussi la stratégie de son concurrent, Buffet- Crampon, dont les ateliers français sont tout proches de Selmer. L’entreprise est aujourd’hui le deuxième fabricant mondial d’instrument­s à vent, derrière le japonais Yamaha, et le premier pour les clarinette­s.

La « Rolls », le « Steinway des instrument­s à vent » ou encore la « haute couture du saxophone » comme les journalist­es aiment à qualifier les fabricants français, dépend justement beaucoup de l’internatio­nal : plus de 90 % de leur production est exportée. Elle repose aussi complèteme­nt sur les orchestres et les concerts, les musiciens et les fanfares, autant d’activités aujourd’hui fragilisée­s par la crise du coronaviru­s. Heureuseme­nt, les airs de musique, les plaintes de saxophone ou les rondeurs de clarinette ne sont pas confinés, eux !

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Coleman Hawkins a contribué à popularise­r les saxophones de la maison Selmer.
Ici, l’artiste en 1946, à New York.
Le jazzman américain Coleman Hawkins a contribué à popularise­r les saxophones de la maison Selmer. Ici, l’artiste en 1946, à New York.
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 ??  ?? Conception de pavillons de saxophones ténors dans un atelier de chaudronne­rie Selmer
Conception de pavillons de saxophones ténors dans un atelier de chaudronne­rie Selmer
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Montage des clés sur des saxophones Selmer dans les usines de Mantes-la-ville, au début du XXE siècle

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