INDUSTRIE & SANTÉ
Bis heute ist es keinem französischen Unternehmen gelungen, einen Impfstoff gegen Corona auf den Markt zu bringen. Die Gründe dafür sind teilweise sogar peinlich.
Moins d’un an après le début de la pandémie de Covid-19, les premiers vaccins étaient déjà injectés à des dizaines de millions de personnes à travers le monde. Les noms de ces vaccins ont suscité l’espoir des populations alarmées par l’étendue de cette crise sanitaire. Mais parmi eux, aucun vaccin français.
Les États-unis, l’allemagne, le Royaume-uni, parfois en s’alliant, réussissaient à développer et produire dans un temps record des produits efficaces, mais pas la France. Nous sommes même le seul pays parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de L’ONU – Chine, France, Russie, Grande-bretagne, Étatsunis – à n’avoir pas su élaborer un vaccin efficace contre le Covid-19. Pourtant, avec l’entreprise pharmaceutique Sanofi et l’institut Pasteur, la France partait avec de sérieux atouts dans la course…
Raison principale du fiasco
L’institut Pasteur jouit d’une notoriété mondiale en la matière. Créée en 1888 par Louis Pasteur (l’inventeur du vaccin contre la rage), cette fondation a écrit de grandes pages de l’histoire de la recherche médicale, notamment dans la lutte contre des maladies telles que le Sida, le tétanos, la tuberculose ou la poliomyélite. Elle a également reçu dix prix Nobel depuis sa création.
Comme l’institut Pasteur, le groupe Sanofi est l’un des leaders mondiaux dans le secteur pharmaceutique. Et c’est donc légitimement qu’en mars 2020, le président Emmanuel Macron comptait sur ces deux fers de lance de la recherche française pour relever le défi. Mais un an plus tard, le vaccin français se faisait toujours attendre. Et, en mars 2021, il était légitime de se poser des questions sur les raisons d’un tel échec.
La première raison de ce fiasco est financière. La volonté de baisser de manière rigoureuse les dépenses publiques très élevées en France a amené l’état à prendre des mesures de restrictions budgétaires dans de nombreux domaines. Ainsi, la diminution des moyens attribués à la recherche dans le domaine pharmaceutique s’est accélérée dès la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, en 2011, et s’est poursuivie pendant ceux de ses successeurs François Hollande et Emmanuel Macron. Alors que dans le même temps, le financement concernant la recherche augmentait de 16 % au Royaume-uni et de 11 % en Allemagne, il subissait une chute de 28 %
Manque d’argent, erreurs, lenteurs et rivalités internes
en France. De plus, les entreprises investissent moins dans la recherche en France que dans d’autres pays en pointe. Leur part dans la dépense pour la recherche se limite à 56 % – très en dessous de ce qu’on peut trouver au Japon (78 %), en Allemagne (66 %) ou aux États-unis (63 %).
Une technique trop risquée ?
L’échec français s’explique également par une stratégie discutable et de mauvais choix au moment de la conception du vaccin. Les grands laboratoires internationaux comme Pfizer ou Astrazeneca se sont par exemple associés avec des startup ou des universités à la fois réactives et innovantes pour développer leurs vaccins basés sur des techniques nouvelles. La technique de L’ARN messager a été jugée trop risquée par Sanofi, alors que son efficacité est aujourd’hui largement prouvée. Après plusieurs tentatives infructueuses, les deux laboratoires français annonçaient abandonner leurs recherches en mars 2021. Les essais de Pasteur, menés avec le laboratoire américain Merck, confirmaient que le vaccin n’était pas suffisamment protecteur. Quant à Sanofi, il reconnaissait que l’échec de son vaccin était lié à une erreur de dosage. Les résultats cliniques des phases 1 et 2 n’avaient pas montré de réponses immunitaires satisfaisantes parmi les populations les plus fragiles face au coronavirus.
Concurrences et rivalités
Au sein de l’institut Pasteur, des rivalités entre chercheurs n’ont pas favorisé la découverte d’un vaccin fiable. Pourtant, en janvier 2020, alors que la pandémie se déclare en Chine, Pasteur a déjà mobilisé la moitié de ses laboratoires sur le Covid-19. Un chercheur réputé, Frédéric Tangy, dirige les opérations avec autorité. En 2004, il a breveté un vaccin efficace contre le Sars-cov-1 et pense s’inspirer de ce vaccin pour développer un produit performant contre le Covid-19. Il obtient même une subvention de 4 millions d’euros pour financer ses recherches auprès d’une fondation internationale à laquelle appartient notamment celle de Bill Gates. Mais au sein de l’institut Pasteur, un autre chercheur, Nicolas Escriou, spécialisé dans les virus respiratoires, cherche également à concevoir un vaccin contre le Covid-19. La rivalité entre les deux hommes grandit et envenime leurs
rapports : coups bas, rétention d’information, refus de collaborer… Cette rivalité devient vite contreproductive et entrave les efforts des deux chercheurs.
Pendant ce temps-là, les laboratoires étrangers travaillent sans relâche et finissent par mettre des vaccins sur le marché. La France commettra une nouvelle erreur quelques mois plus tard. Au début de l’année 2021, Valneva, une petite entreprise nantaise, est en voie de trouver un vaccin. Son directeur contacte l’état français, mais les discussions n’aboutissent pas. Il choisit alors de s’adresser au gouvernement britannique qui décide de financer le projet. Là encore, la France rate le coche…
Un espoir ?
L’optimisme renaît cependant dans les rangs français depuis le début du mois de mai 2021. Le groupe Sanofi a en effet déclaré que son produit développé en collaboration avec le groupe britannique GSK – un géant de l’industrie pharmaceutique mondiale – entrait dans une phase d’essais à grande échelle. Des essais de phase 3 seront effectués dans les prochains mois sur 35 000 personnes dans plusieurs pays. Si ces essais sont concluants, le lancement du vaccin pourrait avoir lieu à la fin de l’année 2021… soit un an après celui de ses concurrents.