ZOOM SUR UNE CUEVRE
GARGANTUA
« Il vaut mieux écrire du rire que des larmes parce que le rire est le propre de l’homme. Vivez joyeux ! » C’est ainsi que s’adresse François Rabelais à ses lecteurs dès la première page de son Gargantua. Le ton est donné. Accrochez-vous, on va rire ! Il faut dire qu’en 1534, date de parution du roman, l’auteur sort de 20 années passées dans un monastère... C’est l’histoire d’une famille de géants. Gargantua naît « de bien étrange façon ». Sa mère Gargamelle connaît une grossesse de 11 mois et l’enfant sort par son oreille gauche en criant : « À boire ! boire ! À boire ! » Espiègle, le garçonnet fait preuve de vivacité intellectuelle mais ses précepteurs (les « sorbonnagres », allusion ironique aux professeurs de la Sorbonne) sont de la vieille école et ont tendance à le punir plutôt qu’à l’encourager. Heureusement, l’humaniste Ponocrates prend la relève et fait de ce jeune élève un « abîme de sciences ». Mais Gargantua a des devoirs à accomplir : il doit défendre le territoire de son père, Grandgousier, envahi par l’ennemi Picrochole. L’occasion pour Rabelais de condamner les guerres de conquête.