LE CORBEAU ET LE RENARD (DER RABE UND DER FUCHS)
Éditée pour la première fois en 1668, cette fable a deux sources : celle d’ésope et celle de Phèdre. On la retrouve également dans la quatrième aventure du Roman de Renart. Elle raconte l’histoire d’un corbeau qui, du haut de son arbre, voit arriver un renard. Le corbeau se sent supérieur bien sûr, il est en hauteur, bien protégé, à plusieurs mètres du sol. Mais le renard a plus d’un tour dans son sac. Il sait flatter ; il sait trouver les mots pour parvenir à ses fins. Et son objectif, c’est le fromage tenu dans le bec du corbeau. Comment résister à ses belles paroles enjôleuses ? Le corbeau finit par perdre de sa contenance et par ouvrir son bec. Et ce qui devait arriver, arrive donc : il laisse tomber le fromage. La morale de cette fable est celle-ci : lorsque quelqu’un vous flatte, il faut garder la tête froide ! La Fontaine part de l’anecdote pour aller vers l’universel. Souvent, chez lui, c’est l’intelligence et la force physique qui l’emportent sur le bien et la vertu. Une raison pour Jeanjacques Rousseau de déconseiller la lecture des fables aux enfants !