Âme brisée
ROMAN
6 novembre 1938. Dans un centre culturel de Tokyo, de délicates notes de musique retentissent. On reconnaît le Rosamunde de Schubert. Le Japon et la Chine viennent d’entrer en guerre. Le quatuor est composé du Japonais Yu et de trois Chinois. Ce jour-là, dans la pièce, se trouve aussi le fils de Yu : Rei. Du haut de ses 11 ans, il lit, tout en écoutant la musique. Soudain, des bruits de bottes se font entendre. Instinctivement, Yu attrape son fils et le cache dans une armoire. Des soldats surgissent. Hurlant, persuadé d’avoir affaire à une conspiration, le caporal de la police militaire brise le violon de Yu. Les quatre musiciens sont emmenés manu militari. Rei, terrorisé, voit tout à coup la porte de l’armoire s’ouvrir. Le lieutenant Kurokami, grand mélomane, lui donne le violon abîmé… Rei ne reverra plus jamais son père. Plus tard, il deviendra luthier pour pouvoir restaurer l’instrument paternel. Ce roman poignant, et rédigé dans un style fluide, a reçu le Prix des libraires en 2020. L’écrivain japonais Akira Mizubayashi l’a écrit entièrement en français. Une performance. Âme brisée. Akira Mizubayashi. Éditions Gallimard. 238 pages. Niveau moyen.