Vers une écologie psycho… logique
Des pluies torrentielles en Allemagne, en France, en Belgique et ailleurs dans le monde ; des centaines de milliers d’hectares dévastés par des incendies en Grèce, en Turquie, aux États-unis, au Canada ; une démographie mondiale en explosion et non maîtrisée… La Terre va mal, et pourtant, en France, avec 7,5 % des intentions de vote, le parti Europe-écologie-les Verts est en mauvaise posture dans la course à la présidentielle. Il peine à convaincre.
Le parti écologiste souffre, en France, d’une mauvaise image aux yeux de beaucoup de citoyens. Désunion et tensions au sein du parti ; accumulation de propos malheureux, voire choquants de certains de ses membres (p. 30)… Et surtout, un programme dans lequel le parti écologiste semble plus préoccupé des problèmes sociétaux que d’écologie. De fait, même si l’écologie nous concerne tous – ou devrait tous nous concerner –, le parti, en se positionnant clairement à gauche sur l’échiquier politique, échoue à rassembler. Le fossé se creuse donc entre, d’une part, le parti et les militants écologistes et, d’autre part, le citoyen lambda pour qui écologie rime avec décroissance économique, idéologie culpabilisante, discours radicaux…
Réaliste. Soyons logiques autant qu’écologiques. Tel est le titre du dernier livre de Bertrand Piccard. Dans cet ouvrage, l’auteur, président de la fondation Solar Impulse (Écoute 07/2019), propose 1 300 mesures simples, pleines de bon sens, rentables et efficaces à court terme contre les changements climatiques. Pour lui, si les écologistes ont philosophiquement raison, ils pèchent par manque de psychologie. Il prône donc une écologie positive, réaliste et rassembleuse. Une écologie « enthousiaste et enthousiasmante ». Nuancée et pacifiée. Quelques exemples : les centrales atomiques ? Il ne faudrait, selon lui, ni les fermer, ni en construire de nouvelles mais répondre au surplus de demande énergétique avec des énergies renouvelables off-shore. Les « égoïstes anti-écologiques » ? Pourquoi ne pas chercher à les convaincre avec empathie plutôt que de les combattre avec véhémence. La décroissance ? Consommer plus serait certes suicidaire, mais consommer moins serait utopique. Bertrand Piccard préconise le « consommer mieux ». Les industries polluantes ? Les accabler est plus contre-productif que de leur démontrer l’opportunité économique que représente l’écologie.
Réaliste. Soyons logiques autant qu’écologiques : un livre enthousiaste et enthousiasmant, qui ne nous convainc pas seulement de changer nos habitudes, mais nous en donne envie. Piccard président ?