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Elle danse la vie Germaine Acogny

Sie gilt als die »Mutter« des zeitgenöss­ischen afrikanisc­hen Tanzes. Seit 59 Jahren tanzt Germaine Acogny auf der ganzen Welt. Ans Aufhören denkt sie noch lange nicht.

- VON JEAN STRITMATTE­R

Le 24 juillet 2021, Germaine Acogny reçoit le Lion d’or de la Biennale de Venise. Mais avant de prononcer son discours, la voici qui se met à danser pour exprimer sa reconnaiss­ance.

À 78 ans, l’énergie et la prestance de la danseuse et chorégraph­e forcent le respect. « Pourtant, quand j’étais jeune, j’étais complexée par ma grande taille et j’étais voûtée », explique Germaine Acogny, du haut de son 1,85 mètre. « Depuis, je corrige tout le temps ma posture quand je danse ».

Cette discipline, elle la transmet à tous ses élèves. À l’école des sables, qu’elle a fondée au bord de l’océan, près de Dakar, au Sénégal, on danse sur le sable, « pour se sentir plus près des éléments ». Les meilleurs danseurs de toute l’afrique de l’ouest s’y sont usé les pieds pour apprendre la méthode Acogny.

« Pour savoir qui je suis vraiment, il faut venir me voir danser ! », aime répéter Germaine. À la ville comme à la scène, la vie de la FrancoSéné­galaise est un pas de deux entre l’afrique et l’europe. Née au Dahomey (actuel Bénin), elle grandit au Sénégal puis s’installe à Paris où elle devient professeur­e d’éducation physique et sportive, spécialité danse. C’est là que naît son style syncrétiqu­e : « Ma prof de danse classique ne s’est jamais aperçue que j’étais noire. Mais un jour, on a fait le grand plié. J’ai commencé à onduler la colonne vertébrale, comme on le fait au Bénin. Elle m’a regardée, stupéfaite ». Ce mouvement deviendra le « plié Acogny ».

Avec son mari, originaire de Francfort-sur-lemain, elle ouvre une école de danse près de Toulouse. Puis, retour en Afrique. De 1977 à 1982, elle dirige l’école Mudra Afrique de Dakar, fondée par le danseur français Maurice Béjart et le président sénégalais Léopold Sédar Senghor.

Pas question pour « la mère de la danse contempora­ine africaine » d’enfermer son art dans la tradition. Elle a initié un mouvement « urbain et moderne, qui reflète l’afrique d’aujourd’hui ». Déjà 59 ans que Germaine Acogny danse, sur le sable et sur les planches du monde entier. Mais ne lui parlez pas de retraite : « C’est comme une voiture qu’on gare. Elle rouille. Et je n’ai pas envie de cela. Ce que je veux, c’est vivre… et faire danser. »

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