La justice en crise Est-elle encore juste ?
Seit langem ist das Vertrauen der Franzosen in ihre Justiz geschwunden. Dafür, dass das nicht besser wird, sorgen die jüngsten Affären.
C’est une situation inédite sous la Ve République : le ministre de la Justice en fonction est mis en examen par des juges de la Cour de justice de la République pour « prise illégale d’intérêts ». Éric Dupond-moretti est soupçonné d’avoir utilisé les moyens de son ministère pour s’en prendre à des magistrats anticorruption, les mêmes magistrats avec lesquels il était en conflit lorsqu’il travaillait comme avocat. Dupond-moretti aurait donc utilisé son pouvoir pour ouvrir des enquêtes disciplinaires contre des magistrats du parquet national financier (PNF) qui avaient enquêté sur lui dans les affaires de corruption de Nicolas Sarkozy, toujours poursuivi par la justice. « La tentation du politique de se couvrir en interférant dans le monde judiciaire, via le parquet par exemple, est ancienne. Ce qui est nouveau, c’est ce phénomène de revanche des juges, ces règlements de comptes qui se multiplient », observe Hervé Lehman, avocat et auteur du livre Le Procès Fillon.
Dans ce contexte tendu, où des magistrats et le ministre sont en conflit ouvert, difficile de faire fonctionner sereinement l’appareil judiciaire. Emmanuel Macron a décidé d’apporter son soutien à Dupond-moretti avant le début de son procès en le gardant en poste. Pourtant, en 2017, le président de la République déclarait : « Un ministre doit quitter le gouvernement lorsqu’il est mis en examen.»
Autre affaire récente qui a causé une grande colère au Syndicat de la magistrature (encadré p. 37) : la nomination d’hélène Davo, ancienne conseillère du président Macron, pour diriger la cour d’appel de Bastia, en Corse. Le choix de cette magistrate, moins expérimentée que les autres candidats, a créé une polémique de plus.