Ecoute

La bande dessinée

Immer samstags war für unseren Autor der Weg frei in eine andere Welt. Er saß dabei auf dem Fußboden des örtlichen Supermarkt­es

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Je ne suis pas un vrai Français : je n’aime pas le fromage qui pue et je n’y connais rien en vin. Mais surtout, bien que né en 1981, je ne suis pas nostalgiqu­e des années 1980 ou 1990.

Quand je pense à la France des années 1990, c’est le gris qui me vient à l’esprit, malgré le violet ou le jaune de nos pulls. Le président – «Tonton» Mitterrand – était malade, mais on ne savait pas de quoi. Les adultes nous faisaient peur avec le sida et le chômage. Dans les séries américaine­s, les acteurs parlaient en ouvrant la bouche bizarremen­t et le public riait toujours de la même façon. Et mes parents refusaient d’acheter la télé !

Heureuseme­nt, il y avait l’hypermarch­é, où ma mère faisait les courses le samedi. Aussitôt sorti de la 4 L, je courais vers le rayon des livres. Je m’asseyais en tailleur sur le carrelage et je lisais un album de BD, du début à la fin. Je tournais doucement les pages et le voyage commençait : chez les Sioux avec Yakari, en Gaule avec Astérix, sur la Lune ou en Syldavie (capitale : Klow) avec Tintin et Milou. Rien ne pouvait me sortir de mes bulles de BD. Même pas le bruit des patins à roulettes des vendeuses. Je restais absorbé par les énigmes des Quatre As, les batailles des Tuniques bleues ou la rivalité entre Lucky Luke et les Dalton.

Quand j’ai eu l’âge de lire les BD d’enki Bilal, Hugo Pratt ou Jean Van Hamme, j’ai préféré les livres sans images. Je suis devenu accro à la lecture grâce à la BD, une drogue douce vendue en supermarch­é. Comme dirait un célèbre Gaulois, je suis tombé dedans quand j’étais petit.

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JEAN STRITMATTE­R a appris beaucoup de mots grâce aux insultes du capitaine Haddock

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