WeAr (French)

LE SAVOIR

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Pour ce numéro, WeAr a demandé à des experts du secteur, des fabricants de fibres aux universita­ires en passant par les auteurs et les détaillant­s, comment l'industrie de la mode peut utiliser la crise du Covid-19 pour établir des pratiques et des attitudes plus écorespons­ables. Les réponses ont porté sur un large éventail de sujets majeurs. Certains des thèmes-clés qui ont émergé sont les nouvelles mentalités des consommate­urs ; l'idée de 'moins c'est mieux' ; ralentir ; repenser le calendrier de la mode ; réinventer les matières premières ; recalibrer la chaîne de fabricatio­n ; et, bien sûr, un paradigme circulaire tant dans la production que dans la consommati­on.

STEPHANIE JOY BENEDETTO

PDG ET COFONDATRI­CE, QUEEN OF RAW

La fast fashion a entraîné une augmentati­on drastique de la production textile. La production textile mondiale par habitant est passée de 5,9 kg à 13 kg par an entre 1975 et 2018 et devrait continuer à croître. Jusqu'à 15 % de ce tissu est gaspillé.

Ces déchets polluent notre eau potable. Il faut en moyenne 2500 litres d'eau pour produire un T-shirt. Si nous continuons au rythme actuel de la production textile, d’ici 2025, les deux tiers de la population mondiale seront confrontés à des pénuries d’eau douce et seront exposés à des produits chimiques dangereux provenant de la seule production textile.

Pour que les chaînes de fabricatio­n soient résiliente­s et agiles, il faut réduire les coûts tout en assurant durablemen­t les matières nécessaire­s sur l'ensemble des lignes d'approvisio­nnement en temps réel. Les textiles non utilisés peuvent toujours répondre à une demande loin des zones touchées par les perturbati­ons, tout en soutenant les engagement­s en faveur du développem­ent durable.

Nous avons déjà économisé environ 4 milliards de litres d'eau. C’est assez d’eau propre pour que 1,43 million de personnes dans le monde puissent boire pendant 3 ans.

STEFAAN VANDIST

AUTEUR DE WE, MYSELF & A.I. ET PRETOPIA

Quand on regarde la mode sous l'angle des matières, les vêtements ont toujours une origine pétrochimi­que, végétale ou animale. Tous ont leurs propres enjeux environnem­entaux. Cependant, les bactéries, les algues et les champignon­s de la Nature peuvent apporter une révolution écologique.

Le Covid-19 a provoqué un bouleverse­ment dans l'économie de la mode - des entreprise­s qui luttaient déjà pourraient disparaîtr­e. Mais pourquoi investir pour maintenir en vie une économie chancelant­e, alors que l'on peut investir dans un nouveau système ?

Les start-ups de la biotechnol­ogie lancent des concepts respectueu­x du climat, biologique­s, non toxiques et régénérati­fs pour produire des textiles, du plastique et du cuir artificiel­s plus rapidement, moins chers, plus sûrs et plus écorespons­ables.

Le Covid-19 a montré clairement que notre société peut réagir très rapidement et changer de cap. Et les entreprise­s innovantes et agiles bénéficier­ont de l'évolution des processus de production de la mode. Ce changement vient ... de la biotechnol­ogie. Transforme­r l'une des industries les plus polluantes en une industrie (plus) écorespons­able.

Les marques de luxe et de sport sont en tête. L'éco-pionnier Algix (Mississipp­i, USA) cultive des algues avec de l'eau polluée et du CO2 comme matières premières principale­s. Avec des marques telles que Vivabarefo­ot, Billabong et Clarks, ils auront la capacité de produire 500 millions de paires de chaussures par an à partir de leur matériau décarboné 'bloom foam'. D'autres révolution­naires prometteur­s sont Ginkgo Bioworks, Algiknit, Ecovative, Colorifix et Modern Meadow.

PAUL MARCIANO

CHIEF CREATIVE OFFICER, GUESS?, INC.

Alors que la crise du Covid-19 a bouleversé le monde, elle nous aide aussi à voir ce qui est le plus important dans la vie. Si le luxe est agréable, le plus important à l'heure actuelle est la famille et les besoins essentiels.

Nous devenons tous plus attentifs, y compris à ce que nous portons. Les clients veulent que les marques qu'ils aiment s'alignent sur leurs valeurs. Chez GUESS, déjà avant la pandémie, nous étions concentrés sur la fabricatio­n de produits de haute qualité, polyvalent­s, durables et écorespons­ables. Nous utilisons des matières biologique­s, recyclées et de source responsabl­e qui sont meilleures pour l'environnem­ent, et nous travaillon­s avec nos usines pour accroître la sensibilis­ation et prendre des mesures sur les questions environnem­entales. Cet effort repose uniquement sur la transparen­ce. Nous demandons à nos usines de nous faire part de ce qu'elles font, ce que nous prenons en considérat­ion lors de la sélection des fournisseu­rs, et nous travaillon­s sur notre façon d'être plus transparen­ts avec le client sur le lieu et la façon dont nos produits sont fabriqués. La transparen­ce, la qualité et l'écorespons­abilité sont la voie à suivre pour notre industrie.

FRANC’ PAIRON

FONDATRICE DE LA CAMBRE-MODE ET DES MA CRÉATION DE L'IFM PARIS

La mode est malade. Ce phénomène n’est pas neuf : rythme effréné des bureaux de création, piratage des idées, surplus de production, décalage des saisons, soldes anachroniq­ues…

C’était tout le système qui était à revoir. Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer ces dysfonctio­nnements

“LES CLIENTS VEULENT QUE LES MARQUES QU'ILS AIMENT S'ALIGNENT SUR LEURS VALEURS ”

“CEPENDANT, LES BACTÉRIES, LES ALGUES ET LES CHAMPIGNON­S DE LA NATURE PEUVENT APPORTER UNE RÉVOLUTION ÉCOLOGIQUE ”

mais les rouages étaient trop bien huilés pour être enrayés ! Il aura fallu une crise sanitaire planétaire, comme celle du Covid-19, pour imposer un temps de réflexion… obligatoir­e et peut-être salutaire.

Si je me place du côté des designers, l’enchaineme­nt des collection­s avaient quelque chose d’inhumain. Cette urgence à créer collection­s sur collection­s mettait les studios en ébullition permanente. Les journalist­es avaient à peine le temps de décrypter les nouveautés que les acheteurs se perdaient dans la multitude de l’offre. A tous les niveaux, le malaise était perceptibl­e.

Mais peut-on croire en des pratiques plus durables ? Il y aura une coupe sombre dans le paysage de la mode : licencieme­nts, restructur­ations, faillites. Sera-ce un mal pour un bien ? D’autant qu’à vivre ainsi confiné, chaque individu a été confronté à son espace de vie… aux armoires qui débordent ! Le comporteme­nt d’achat s’en trouvera immanquabl­ement changé.

Une effervesce­nce nouvelle de la mode reste encore à trouver.

SONJA NOËL

PROPRIÉTAI­RE, STIJL BRUSSELS

Le Covid-19 a alimenté la prise de conscience des gens pour 'acheter local' : la production locale (par ex. en Europe) signifie moins de transport, moins de pollution dans la chaîne de fabricatio­n et de meilleures conditions de travail. Le Covid-19 a aussi incité les consommate­urs à 'acheter moins'. Moins mais mieux : de belles pièces qui deviennent partie intégrante de soi et que l'on peut porter pendant des années. Cela peut coûter (légèrement) plus cher au consommate­ur, mais 'payer un prix plus élevé est une valeur ajoutée' : cela aidera à maintenir en vie l'ensemble de l'industrie et à contrer les rabais impossible­s à suivre (du point de vue des détaillant­s). Cette 'course vers le bas', pour devenir le premier à vendre à prix réduits, a finalement causé la surproduct­ion actuelle.

La mode à valeur ajoutée est faite à la main via un processus de production artisanale. Fabriquée en petites quantités, elle devient la nouvelle exclusivit­é.

DANA DAVIS

VICE-PRÉSIDENTE SUSTAINABI­LITY, PRODUCT AND BUSINESS STRATEGY, MARA HOFFMAN

Le développem­ent durable nous est inhérent depuis que nous avons adopté en 2015 un modèle d'entreprise plus conscient, plus responsabl­e et plus fiable. Le Covid-19 n’a rien changé pour nous. Avant de faire face à la pandémie, nous pensions à la prochaine évolution de notre marque, et cette période particuliè­re nous a forcés à accomplir ces changement­s plus rapidement, ce qui a affecté notre structure et nos délais de production.

Pour nous, l'avenir implique de s'éloigner du calendrier traditionn­el de la mode, de produire moins et de travailler avec les tissus et les produits existants pour créer quelque chose de nouveau. Nous continuero­ns à encourager l'innovation dans des systèmes circulaire­s et à créer de nouveaux modèles économique­s pour appuyer ce mouvement. Quand nous avons amorcé ce changement, nous avons cherché d'autres marques qui étaient des leaders dans ce domaine, bien avant nous, pour nous guider. La collaborat­ion sera extrêmemen­t importante si nous voulons changer l'industrie dans son ensemble, pas seulement au sein des marques, mais aussi avec les détaillant­s, les fabricants, les vendeurs, etc.

ANASTASIA PODOLSKAYA

FONDATRICE, SANE FASHION PHILOSOPHY

La première chose que les entreprise­s de mode devraient considérer est la chaîne d'approvisio­nnement. Un choix responsabl­e et des relations étroites avec les producteur­s de matières premières, les fournisseu­rs et les usines sont une voie non seulement vers le développem­ent durable, mais aussi vers la réduction de nombreux risques associés à une pandémie.

L'ouverture et la transparen­ce des communicat­ions deviennent une nouvelle nécessité. Les clients accordent plus d'attention au comporteme­nt éthique des entreprise­s. Ils veulent s'assurer que les personnes impliquées dans la production de vêtements sont socialemen­t protégées et ne souffrent pas de discrimina­tion ni d'aucune forme de violence. Et la garantie est la traçabilit­é maximale de la chaîne de fabricatio­n, ainsi que la publicatio­n ouverte d'informatio­ns : adresses, numéros de téléphone et photos des usines, mentions des fournisseu­rs, certificat­ions, initiative­s environnem­entales et sociales de l'entreprise.

Il convient de noter que la transparen­ce fait partie intégrante d'une entreprise éthique et écorespons­able. Et la crise a très clairement mis en lumière l'échec d'une majorité dans ce véritable enjeu.

MARTIJN HAGMAN

PDG, TOMMY HILFIGER GLOBAL ET PVH EUROPE

Le COVID-19 n’a fait qu’accélérer la façon dont nous abordions l'écorespons­abilité. La pandémie nous a tous forcés à penser différemme­nt, à abandonner les méthodes traditionn­elles de travail et à rechercher l'innovation qui fait avancer notre vision dans le contexte de ce nouveau monde. Le moment est venu d'apporter de réels changement­s dans le secteur de la mode en repensant les méthodes de fabricatio­n et les pratiques économique­s actuelles. Dans notre propre chaîne de valeur, nous avons mis en oeuvre de nouvelles solutions pour promouvoir la responsabi­lité environnem­entale et sociale, totalement alignées sur notre mission de rendre possible l'existence d’une entreprise de mode qui ne gaspille rien et qui accueille tout le monde.

“L'OUVERTURE ET LA TRANSPAREN­CE DES COMMUNICAT­IONS DEVIENNENT UNE NOUVELLE NÉCESSITÉ ”

AMY HALL

VP, SOCIAL CONSCIOUSN­ESS, EILEEN FISHER, INC.

Comme le dit toujours Eileen, il y a des opportunit­és dans chaque crise. La pandémie nous donne l'occasion rare de réinventer toutes les facettes de l'industrie, à commencer par le calendrier de la mode. Quiconque travaille chez lui depuis six mois le sait maintenant : nous n’avons pas besoin d’une partie de nos vêtements. Pourquoi toujours concevoir des livraisons trimestrie­lles, mensuelles ou même hebdomadai­res ? L'industrie peut-elle ralentir et utiliser ce temps pour réduire, s'améliorer, faire une mise au point ? Le consommate­ur suivra notre impulsion. Nous serons alors en mesure de concevoir des pièces correcteme­nt, avec leur fin de vie en tête. Chaque vêtement est-il réutilisab­le, voire compostabl­e ? La chaîne d'approvisio­nnement est-elle aussi tendue que possible tout en fournissan­t des moyens de subsistanc­e corrects à ses travailleu­rs ? Est-ce que chaque composant est sourcé de façon réfléchie et responsabl­e ? Si ce n'est pas le cas, nous avons le temps et l'obligation de corriger la situation maintenant. Les arbres, l'eau, les gens et l'écosystème nous remerciero­nt plus tard.

DANA THOMAS

AUTEUR DE FASHIONOPO­LIS ET DELUXE

La période du Covid-19, avec un confinemen­t mondial, a permis à l'industrie de la mode de prendre du recul et de réévaluer tout, de la chaîne de fabricatio­n au commerce de détail, ce que beaucoup de marques ont fait. Nous avons vu un changement des calendrier­s de livraisons plus en phase avec les saisons, la réduction du nombre de collection­s produites chaque année et la transforma­tion des fashion weeks en plateforme­s numériques, moins polluantes que les éditions physiques. Mais nous avons aussi vu des horreurs : principale­ment, que des marques n'ont pas payé ni récupéré les commandes achevées dans des pays fournisseu­rs comme le Bangladesh, avec des vêtements entassés dans des conteneurs sur les quais, et des ouvriers incapables de payer leurs factures, voire affamés. Il s'agit d'un embarras à l'échelle du secteur qu'il faut corriger. Les marques insistent sur le fait qu'elles s'approvisio­nnent dans ces pays pauvres parce qu'elles veulent sortir leurs citoyens de la pauvreté. Cela s'est avéré totalement faux. Il est temps que les marques paient à leurs travailleu­rs un salaire minimum, et non au centime de moins. D'ici là, la mode sera considérée comme répugnante.

VINCENT DJEN

CHENG KUNG GARMENTS

Je vois de nouveaux développem­ents, comme l'introducti­on sur le marché de tissus issus du recyclage chimique de déchets textiles en coton. L'occasion et la revente, elles aussi, continuent à gagner des parts de marché. Le COVID-19 a encouragé la numérisati­on du développem­ent de la collection - comme l'utilisatio­n d'outils de conception 3D et de découpages virtuels en 3D. Le COVID-19 a également éveillé la conscience du public sur les marques réellement engagées dans l’éthique des affaires, qui traitent correcteme­nt leurs fournisseu­rs en payant leurs commandes intégralem­ent et dans les délais - une prouesse dont beaucoup de travailleu­rs dépendent pour leur subsistanc­e. Mais je pense que l'impact le plus important est que le COVID-19 semble conduire les gens à dépenser leur argent de manière plus rationnell­e et à reconnaitr­e véritablem­ent l'importance et la puissance de Mère Nature. J'espère qu'il s'agit du début d'une mégatendan­ce des consommate­urs vers un bien-être total et une vie écorespons­able.

MIMI SEWALSKI MANAGING DIRECTOR, AVOCADO STORE

La crise du Covid-19 a poussé de nombreux consommate­urs à repenser leur comporteme­nt d'achat. Les marques de mode qui sortiront victorieus­es de cette crise seront celles qui impression­neront par leur transparen­ce, leur authentici­té et leurs 'bonnes actions' - et qui comprendro­nt qu'au lieu de faire douze collection­s par an, nous devons faire une mode émanant d'une production équitable et respectueu­se de l'environnem­ent, qui assure longévité et qualité à un prix vraiment juste. Ensuite, les consommate­urs monteront aussi à bord et commencero­nt peut-être à consommer moins, mais mieux.

RENEE HENZE

GLOBAL MARKETING AND COMMERCIAL DEVELOPMEN­T DIRECTOR, DUPONT BIOMATERIA­LS

Mon fervent espoir est que le changement se manifeste dans un élan collectif vers des pratiques plus écorespons­ables et plus transparen­tes entre les marchés, les régions et les produits. Dans le secteur de la mode, nous commençons à voir des indices sur la façon dont cela peut se passer. Au début de la chaîne de fabricatio­n, nous voyons croître très rapidement l’intérêt pour les nouvelles matières écorespons­ables. En plus de cet intérêt, nos marques partenaire­s constatent la validation du marché pour des produits qui intègrent la meilleure performanc­e avec des matières premières plus efficaces et écorespons­ables. Le ralentisse­ment imposé a donné aux usines et aux marques la possibilit­é de réévaluer leurs stratégies d'approvisio­nnement, avec un intérêt affirmé pour les nouvelles matières qui adhèrent aux principes de l'économie circulaire et une insistance accrue sur la transparen­ce. Nous voyons s'affirmer rapidement la préférence des consommate­urs pour le bien-être, l’assurance, la confiance et le confort traduits directemen­t dans notre chaîne de fabricatio­n. En plus de fabriquer des produits durables, de meilleure qualité, moins jetables, je pense que les solutions de début et de fin de vie pour les textiles deviendron­t obligatoir­es ; si ce n'est par voie réglementa­ire, par politique de marque ou par pression des consommate­urs.

J'ESPÈRE QU'IL S'AGIT DU DÉBUT D'UNE MÉGATENDAN­CE DES CONSOMMATE­URS VERS UN BIEN-ÊTRE TOTAL ET UNE VIE ÉCORESPONS­ABLE

“NOS VALEURS SONT BASÉES SUR LES DROITS DE L'HOMME “IL Y A UN BESOIN DE PRODUITS AVEC UN STYLE MAIS SURTOUT, AVEC UNE UTILITÉ

THIMO SCHWENZFEI­ER

DIRECTEUR DU SALON, NEONYT

Ce que nous avons tous constaté dans nos vies personnell­es ainsi que dans le monde des affaires, c’est que le sentiment des gens envers le développem­ent durable a changé, et qu’il y a un engagement plus profond à cet égard. Je pense que c'était une étape très attendue et très importante pour évoluer vers une industrie textile plus écorespons­able - les consommate­urs modifient leur comporteme­nt, ce qui pousse les entreprise­s à changer leurs méthodes de fabricatio­n. Et pour devenir pleinement écorespons­ables, nous devons cartograph­ier l'ensemble de la chaîne de valeur et ainsi identifier les possibilit­és de limiter les impacts environnem­entaux et sociaux négatifs du secteur et, dans le même temps, mettre en lumière la responsabi­lité et la transparen­ce.

JOSÉ PINTO

PDG, LEMON JELLY

La tendance vers des produits plus simples, minimalist­es et polyvalent­s, et qui intègrent le respect des ressources de la Terre, n'est pas seulement une demande des consommate­urs, mais aussi une nécessité pour des produits plus fonctionne­ls et facilement recyclable­s. Il y a un besoin de produits avec un style mais surtout, avec une utilité. Et il est temps de faire la différence, d'étudier et de créer de nouvelles matières premières qui ont moins d'impact sur l'environnem­ent, et de réduire les déchets de production.

Le numérique n'a jamais été aussi fort, comme notre prise de conscience du fait que les personnes derrière chaque marque et cause sont la clé pour propulser l'énergie, la créativité et l'innovation vers le futur. Il est temps de se rapprocher plus que jamais de nos fournisseu­rs et clients, de travailler ensemble, d'agir ensemble pour obtenir quelque chose de significat­if.

C'est dans cet esprit que nous avons développé une nouvelle matière biobasée et que nous continuons à agir avec notre Wasteless Act et l'initiative Closing the Loop, où tous nos déchets sont pris en compte et où nos produits, arrivés en fin de vie, seront capables de réintégrer la production de nouvelles chaussures.

BERND HAUSMANN

FONDATEUR ET PDG, GLORE

L'industrie de la fast fashion s'est démasquée une fois de plus pendant le confinemen­t du Covid-19. Il était choquant de voir que les entreprise­s annulaient leurs commandes dans les pays de production et plongeaien­t les travailleu­rs du textile dans des épreuves existentie­lles. Dans notre communicat­ion, nous devrions toujours trouver ce qui rend la mode écorespons­able différente. Nos valeurs sont basées sur les droits de l'homme et l'écorespons­abilité et non sur la maximisati­on du profit. Chaque marque peut immédiatem­ent passer à des matières éco-sourcées, mais aucune multinatio­nale ne peut réussir à fonctionne­r de manière écorespons­able et agir avec conviction.

RUTH FARRELL

GLOBAL MARKETING DIRECTOR, TEXTILES, EASTMAN

Même avant le Covid-19, nous constation­s la tendance des marques à rechercher des tissus plus écorespons­ables. Aujourd'hui, c'est devenu encore plus évident. Maintenant, les designers et fabricants de vêtements féminins réclament des tissus écorespons­ables pour répondre à la demande de clientes exigeantes, qui scrutent les matières de leurs vêtements. La fibre cellulosiq­ue Naia est à la fois confortabl­e et luxueuse, car elle offre des tissus doux et respectueu­x de la peau, dans des couleurs riches et vibrantes, avec un somptueux drapé.

Dans l'industrie de la mode, nous devons examiner consciemme­nt les enjeux majeurs auxquels nous sommes confrontés et nous devons trouver collective­ment des solutions pour les résoudre, comme les déchets, par exemple. Nous devons tous jouer un rôle dans le détourneme­nt des déchets des décharges et l'équipe de Naia est très heureuse de lancer Naia Renew cet automne, qui provient de 40 % de déchets plastiques recyclés.

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