Échos vedettes

André Brunet: le trad à l’année longue

MALGRÉ SES JEUNES 41 ANS, ANDRÉ BRUNET EST UNE RÉFÉRENCE EN MATIÈRE DE MUSIQUE TRADITIONN­ELLE. C’EST À LUI QUE L’ON A CONFIÉ LA PARTITION DE VIOLON DU FILM LA BOLDUC, PRÉSENTEME­NT EN TOURNAGE, ET LE COACHING DU COMÉDIEN ÉMILE PROULX- CLOUTIER. IL EST AUSS

- JEAN-FRANÇOIS BRASSARD

André Brunet est un vrai. La musique traditionn­elle coule dans ses veines et son parcours en est teinté. « Je me suis inscrit au cégep de Joliette non pas en violon, mais en percussion­s. Denis Fréchette, de La Bottine souriante, y enseignait le piano jazz. Ça m’a donné le goût de rencontrer ces gars- là. Denis m’a invité à jouer dans un combo jazz et, éventuelle­ment, je me suis joint à La Bottine.»

Il a fait partie de la légendaire formation de 1997 à 2006. « J’ai quitté le groupe, parce qu’il ne m’apportait plus ce dont j’avais besoin sur le plan musical.» Au cours de ce long séjour, il a tissé des liens privilégié­s avec les deux autres jeunots de la formation, Pierre-Luc Dupuis et Éric Beaudry. «On a commencé à nous demander de jouer les trois ensemble, et c’est comme ça qu’on a créé le groupe De Temps Antan.» En 2008, Pierre- Luc quittait La Bottine, et c’est à ce moment que le trio s’est consacré à plein temps à son nouveau projet. SORTIR DES SENTIERS BATTUS

Ces jours- ci, le groupe travaille à la préproduct­ion de son quatrième album, lequel paraîtra l’automne prochain. Durant l’été, il jouera dans l’Ouest canadien. « Avec la sortie du disque, on ira en Grande- Bretagne. Il faut s’exporter. De Temps Antan donne environ 100 concerts par an, dont 85 % à l’extérieur du Québec.» Contrairem­ent à ce que l’on pourrait croire, la langue n’est pas un obstacle à l’exportatio­n. Au contraire! «C’est comme la musique cubaine: on ne comprend pas tous les mots, mais on est porté par l’énergie. On chante en français, mais on fait les présentati­ons en anglais. Parfois, on nous demande même: “Parlez en français! On a le goût de vous entendre!”»

En revanche, André constate qu’ici, encore, la musique traditionn­elle est essentiell­ement associée à la période des fêtes. «On n’a pas beaucoup de présence le reste de l’année. C’est dommage, parce que ça nous permettrai­t de démontrer que la musique faite aujourd’hui n’est plus celle qui s’inscrivait dans les années 1970. Il y a beaucoup de jeunes qui sortent du cégep ou de l’université et qui ont une large connaissan­ce de la musique. Ils apportent des choses différente­s au trad. On travaille fort pour sortir des sentiers battus.» DU TRAD AU PRINTEMPS

C’est dans cet esprit qu’il aborde la deuxième édition du Festitrad de la ville de Saint- Gabriel, qui se déroulera les 7, 8 et 9 avril. À cette période de l’année, c’est le seul événement du genre au Québec. «L’an dernier a été un grand succès. Cette fois, le but est d’amener autant les connaisseu­rs que les néophytes.»

Parmi les groupes qui s’y produiront, mentionnon­s Les Charbonnie­rs de l’enfer. «C’est leur premier concert depuis trois ans, se réjouit André. On fait aussi une belle place à Saint- Côme, un village au nord de Joliette, qui fête cette année son 150e anniversai­re. C’est la capitale de la chanson à répondre traditionn­elle québécoise. Tout le monde chante dans ce village. Le show s’appelle Saint- Côme s’invite à Saint- Gab. Ça va être un gros party! Durant l’événement, en plus des spectacles, il y aura des ateliers de violon, de chanson et d’accordéon où on partagera la musique et on répondra aux questions du public.» Et on dansera, aussi! Pour tout connaître de l’événement: festitrad.com

LA BOLDUC

Parallèlem­ent à ses activités, André participe au film La Bolduc, dont le tournage a débuté à la mi- mars. «L’an dernier, Pierre- Luc Dupuis, accordéoni­ste et harmonicis­te de De Temps Antan, a été pressenti pour enregistre­r les partitions d’harmonica et coacher Debbie LynchWhite, qui interprète le rôle- titre. Puis, on m’a demandé de faire la même chose avec Émile Proulx- Cloutier, qui joue Édouard, le mari de La Bolduc. Il était violoneux. On en connaît relativeme­nt peu sur lui. On l’a vu en photo, et c’est tout. Ils ne voulaient pas avoir un violoneux qui joue super bien, alors il a fallu que je désapprenn­e. Quand j’ai enregistré la première pièce, Émile trouvait que je jouais un peu trop juste.

(rires) Il a fallu que je la refasse en faussant un peu!» Un rôle de compositio­n, quoi!

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