La croisade de Donald Trump vire au fiasco
Éreintée par les juges, fragilisée par des témoins fantaisistes et désormais privée de son principal avocat, qui a contracté la COVID-19, la guérilla de Donald Trump contre sa défaite électorale est en train de virer au fiasco.
« Ce dossier illustre bien l’expression : « le train est passé » », a écrit hier une juge fédérale qui, dans un argumentaire mordant, a refusé d’invalider la victoire de Joe Biden dans le Michigan, comme le lui demandaient des alliés du président.
« Le peuple a parlé », a ajouté Linda Parker en dénonçant des allégations de fraudes basées sur de simples « spéculations et conjectures ».
Ce refus est le dernier en date d’une longue série : sur la cinquantaine d’actions entamées pour contester la victoire du démocrate, plus d’une quarantaine ont déjà été rejetées – souvent sèchement – par les juges, ou abandonnées.
Plus de votes pour Biden
Les autres efforts du président et de ses alliés pour contester le verdict des urnes n’ont pas davantage porté leurs fruits : un recomptage dans le Wisconsin, aux frais du républicain, a même découvert 87 votes supplémentaires pour son rival.
Quant aux pressions exercées sur les élus locaux, cajolés ou rudoyés, elles n’ont pas empêché la certification des résultats dans les États-clés.
Pire, certains élus républicains locaux n’hésitent plus à contredire ouvertement le président. Le vice-gouverneur de Géorgie, Geoff Duncan, a ainsi dénoncé hier la « montagne de désinformation » émanant de la Maison-blanche, estimant que ses accusations de fraude pouvaient « être démontées en 10 secondes ».
Pas de preuve
Sur un ton plus diplomatique, le ministre de la Justice, William Barr, pourtant membre de la garde rapprochée de Donald Trump, a assuré ne pas avoir vu de preuves de fraudes suffisantes pour changer le résultat du scrutin.
Les échecs s’accumulent, alors que le compte à rebours se fait de plus en plus pressant : les grands électeurs se réuniront dans une semaine pour élire le 46e président des États-unis.
Pourtant, le milliardaire républicain n’en démord pas. Samedi soir, lors d’une cérémonie pour des candidats au Sénat, il s’est encore livré à une attaque en règle contre une élection « truquée ». « Nous sommes en train de gagner », a-t-il martelé contre toute apparence.