Pire pour les milléniaux
La crise de la COVID-19 toucherait davantage les milléniaux que les autres générations, selon une étude de Statistique Canada publiée jeudi.
Pour expliquer les difficultés auxquelles font face les Canadiens nés après 1980, l’agence fédérale de la statistique évoque cinq facteurs en élaborant une comparaison avec ceux nés avant 1946, les baby-boomers(1946à1964),et la génération X (1965 à 1980).
Salaires
Premièrement, les milléniaux dépendent davantage des salaires pour vivre que les autres, mais cette source de revenus a été plus affectée négativement par la COVID-19 que l’immobilier ou même que les marchés financiers qui ont en général récupéré leurs pertes subies en mars et avril dernier.
Prix des logements
Deuxièmement, ils doivent faire face à des prix pour le logement plus élevés. « Les milléniaux ont dû faire face à des coûts plus élevés que les ménages de la génération X au même âge, lorsque bon nombre de ces ménages ont fondé une famille et ont commencé à acheter leur propre maison. Comme les coûts liés au logement ne sont pas discrétionnaires, les ménages de la génération des milléniaux peuvent ne pas avoir autant de flexibilité pour ajuster leurs dépenses lorsque leurs revenus diminuent », a précisé Statistique Canada.
Dette
Troisièmement, même si la génération X était la plus endettée en 2019 avec un ratio de dette par rapport au revenu de 220 %, celle des milléniaux est en forte augmentation. La dette des X a chuté de 18 points de pourcentage depuis 2010 et leur revenu disponible a grimpé plus que leur dette hypothécaire, ce qui n’est pas le cas des milléniaux. Le ratio de ces derniers a bondi pour passer de 178 % en 2010 à 199 % en 2019. Cette augmentation de la dette a été plus forte que celle du revenu disponible.
« En raison de l’augmentation des ratios de la dette au revenu, il peut devenir de plus en plus difficile pour les milléniaux de rembourser leurs dettes s’ils perdent leur emploi ou doivent réduire leurs heures de travail en raison de la pandémie », a mentionné Statistique Canada.
Quatrièmement, les milléniaux occupent des emplois ayant en général été touchés plus durement par la pandémie que ceux des autres générations, notamment dans le secteur des services.
« Au deuxième trimestre de 2020, l’emploi des travailleurs de la génération des milléniaux a chuté d’environ 45 % par rapport à l’année précédente dans les services d’hébergement et de restauration, de 29 % dans l’information, la culture et les loisirs et de 20 % dans le commerce de détail », a noté l’organisme fédéral.
Finalement, les milléniaux ont des réserves financières plus faibles pour faire face aux difficultés économiques engendrées par la pandémie. Il sera ainsi probablement plus ardu pour eux à l’avenir de maintenir leur consommation et rembourser leurs dettes.