Quatre bonnes raisons de dire non au fast-fashion
On décrit le fast-fashion comme le fast-food de la mode : pas cher, pas de bonne qualité et vite consommé. En d’autres termes, c’est la surconsommation de l’industrie du prêt-à-porter. Malheureusement, ce phénomène a des impacts néfastes énormes sur l’environnement, l’économie et la société. 1. Pour l’environnement
Selon une étude menée en 2017 par la Fondation britannique Ellen Macarthur, la production textile génère 1,2 milliard de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre chaque année, soit plus que les vols internationaux et le transport maritime réunis.
L’étude dévoile aussi d’autres statistiques désastreuses :
√ L’industrie de la mode utilise 98 millions de tonnes de matières non renouvelables, dont le pétrole.
√ Elle utilise 93 milliards de mètres cubes d’eau par an pour sa production.
√ Selon le rapport, si la tendance se maintient, d’ici 2050, la mode pourrait être responsable de plus de 26 % de l’empreinte de carbone, ce qui contribuerait à une augmentation de la température de 2 °C.
En d’autres mots, plus on achète de vêtements, plus on pollue la planète.
2. Pour la cause sociale
Acheter des vêtements provenant des grandes chaînes pour éventuellement les refiler aux friperies dans le but de leur donner une deuxième vie est une fausse croyance. « Ces vêtements bas de gamme ne sont plus beaux après deux, trois lavages. Personne ne veut les acheter, même en seconde main », précise Denise Ouellette, de la Société de Saint-vincent-de-paul de Montréal.
« Ces vêtements que personne n’achète sont récupérés par des entreprises qui les transforment en chiffons ou on les envoie en Afrique », explique-t-elle.
3. Pour la conscience humanitaire
Dans le livre d’enquête Overdressed : The Shockingly High Cost of Cheap Fashion ,de l’autrice new-yorkaise Elizabeth L. Cline, on dévoile la responsabilité des entreprises de l’industrie de la mode qui pratiquent le cheap labor dans des pays comme la Chine, le Bangladesh, l’inde et le Pakistan. Les employés à la chaîne de ces multinationales sont sous-payés et peuvent à peine satisfaire leurs besoins primaires.
De plus, selon l’organisation internationale du travail (OIT), environ 260 millions d’enfants travaillent dans les usines de textiles dans le monde pour satisfaire la grande demande des consommateurs occidentaux.
4. Pour l’économie locale
« Lorsqu’on achète plus local, on privilégie de plus beaux matériaux et même si on paie plus cher, on aura tendance à moins acheter, puisque le morceau durera beaucoup plus longtemps », fait remarquer Mme Ouellette.
Se procurer un vêtement d’un designer montréalais, québécois ou canadien encourage l’économie locale et fait travailler des artisans d’ici qui bénéficient des profits. Rappelons aussi que cela profite à nos infrastructures et à l’ensemble de nos services publics.