Paolo Noël
CHANTEUR, ACTEUR, ANIMATEUR, MARIN, PÈRE ET MARI… PAOLO NOËL N’A PAS EU UNE VIE ENNUYANTE, C’EST LE MOINS QU’ON PUISSE DIRE! À 83 ANS, LE COLORÉ PERSONNAGE LIVRE LE TROISIÈME TOME DE SON AUTOBIOGRAPHIE, J’AI MORDU DANS LA VIE ET LA VIE M’A MORDU, DANS LAQ
Monsieur Noël, votre vie est remplie d’anecdotes, d’aventures, de moments rocambolesques. Comment expliquezvous votre destin hors du commun?
J’ai un ami qui est parti faire le tour du monde et, en revenant, je lui ai demandé de me raconter son voyage, mais il m’a dit qu’il ne s’était rien passé. Pourquoi, ma famille et moi, quand on traverse la rue, ce n’est pas comme les autres? Ça doit être notre karma.
Quand vous avez commencé à écrire votre vie, croyiez-vous que vous auriez autant de choses à raconter?
Non. Quand j’ai pris la plume, ce projet me trottait dans la tête depuis longtemps. Je travaillais dans les boîtes de nuit avec les bandits, des fois j’allais même chanter en prison… Souvent, les gars me disaient: «Paolo, t’es chanceux, t’as une belle voix. Nous autres, on n’a pas été élevés de même. On était dans la merde, c’est pour ça qu’on est devenus des bandits.» Je ne leur ai jamais dit que mon père en était un! Alors, avec les livres, je voulais que le monde réalise qu’il ne savait pas d’où vient l’artiste qu’il connaît. Il y a des gens de la rue qui sont devenus de grands hommes et il y a des gens de la haute société qui sont devenus des voyous. Je voulais donc qu’on voie quelle sorte de vie j’avais eue, et à quel point il a fallu que je me batte pour avoir ce que j’ai eu dans ma vie.
Avez-vous la satisfaction d’avoir eu une vie bien remplie?
J’avais décidé qu’à 40 ans je serais millionnaire. Mais bon… Heureusement que ma femme, Diane, a pris le contrôle de mes finances, parce que moi, si je trouve quelque chose de beau, je l’achète. En plus, j’avais la maladie des voitures, surtout des Jaguar. J’en ai eu plusieurs. Dans la vie, je n’ai pas perdu mon temps et je n’ai rien regretté, sauf d’avoir parfois fait de la peine à ma femme.
Dans le livre, on découvre qu’avec Paolo qui s’y frotte s’y pique! Avec du recul, regrettez-vous parfois votre impulsivité, votre caractère explosif?
Pantoute! Ce que j’ai fait à chacun, il le méritait. Je suis fin avec tout le monde, mais ne viens pas jouer dans ma vie si tu n’as pas d’affaire là… tu vas le savoir! Je tiens mon sang chaud de mon père. C’est juste que je le cache dans un petit coffre, en moi. J’ai une femme qui m’a pas mal empêché de faire des bêtises aussi. (rires) Je suis un gars expérimenté, j’en ai mangé des coups de poing sur la gueule.
Quel rôle le bateau a-t-il joué dans votre vie?
Quand j’ai connu Diane, j’étais gêné. C’était une fille très fière, très droite, contrairement aux autres filles que je rencontrais. Je dansais avec elle, et c’est à peine si je la touchais. Je lui ai dit: «Aimes-tu les bateaux?» Elle a répondu: «Mon rêve, ce serait de dormir sur un bateau.» C’est là que j’ai dit: «Je suis ton homme.» (rires) Je suis un marin autant qu’un artiste. Avant, je disais toujours que j’avais un bateau avant de dire que j’étais chanteur. Mon bateau m’a sauvé la vie. L’été, il y avait beaucoup de contrats… mais j’embarquais sur mon bateau et, bonjour! je prenais le large et j’avais la paix.
Y a-t-il certains pans de votre vie dont vous avez volontairement décidé de ne pas parler?
Oui, les choses qui ne sont pas racontables. Je ne veux pas faire de mal. Il y a des événements à propos d’une de mes filles qui ont été durs, et je n’en ai pas parlé.
Avez-vous déjà commencé l’écriture du quatrième tome?
Oui, et ça raconte le bout le plus difficile de notre existence. Manque d’argent, condamnation à la prison pour fraude… j’ai tout eu! Aussi, j’ai un projet au cinéma, mais je ne peux pas en parler encore.