7 Jours

Aimons nos artistes

Le 28 octobre, le Gala de l’ADISQ récompense­ra les interprète­s, les compositeu­rs et les chanteurs d’ici. On célébrera la musique, cette musique dont nous devons être fiers et que nous malmenons…

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Certains vous diront qu’à l’heure des télécharge­ments illégaux, du piratage, des baisses dramatique­s de ventes d’albums, il n’y a pas de quoi faire la fête. Et les artistes ont en partie raison. Nous avons développé de mauvaises habitudes qui rendent la vie dure à plusieurs de nos créateurs. Malgré leur talent, ils ont du mal à y arriver. On pourrait ajouter aussi que les salles de spectacles affichent de plus en plus rarement complet, et que nos chanteurs performent devant trop de sièges vides. On peut se fermer les yeux, croire que ce n’est qu’une mauvaise passe, mais il y a de quoi s’inquiéter.

Pour une Marie-Mai, il y a 20 autres artistes qui vendront 2000, 3000 albums en espérant la chanson succès qui les fera sortir du lot, celle qui fera qu’on les distingue, qu’on les reconnaît enfin à leur juste valeur. Heureuseme­nt, chaque année nous apporte quelques surprises qu’on apprécie, comme les Lisa LeBlanc, Marie Pierre Arthur et Coeur de pirate, qui dominent les listes des nomination­s!

Cela dit, les ventes de disques sont en chute libre. Les chanteurs plus connus, même s’ils goûtent au succès et tournent beaucoup à la radio, n’atteindron­t jamais — sauf à de rares exceptions près — les 100 000 et — si l’on rêve — les 200 000 albums qu’un artiste populaire réussissai­t à vendre, il y a quelques années à peine.

Nous avons développé de mauvaises habitudes qui rendent la vie dure à plusieurs de nos créateurs…

Alors, plutôt que de jouer les trouble-fêtes, je crois que, dans le contexte actuel, il est encore plus important de célébrer nos artistes. Ils ont toute mon admiration pour leur persévéran­ce, leur ténacité. J’imagine qu’il faut beaucoup d’amour pour la musique et les mots pour y croire encore. Ils auraient tant de raisons d’abandonner, d’en vouloir à tous ceux qui les aiment et qui n’achètent pas leur album. Mais non, ils ne lâchent pas. Ils possèdent ce qu’il y a de plus précieux: la passion et l’envie de partager leur musique. À nous de leur en être reconnaiss­ants. Et de le leur faire savoir.

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