JAVIER BARDEM
À l’évidence, il ne peut y avoir de grand James Bond sans un grand méchant. Il y a eu Requin, ce géant à la force titanesque et à la mâchoire de métal, vu dans L’espion qui m’aimait et Moonraker, Francisco Scaramanga, l’homme au pistolet d’or, ou encore le mythique Blofeld, fondateur de l’organisation terroriste SPECTRE, et son chat blanc… Et il faudra désormais ajouter Silva à cette liste, le cyberterroriste sadique campé par Javier Bardem, qui rend un brillant hommage aux méchants des premiers Bond. L’acteur espagnol joue si bien le vilain qu’on a presque l’impression qu’il a fait ça toute sa vie. Pourtant, s’il a reçu un Oscar pour sa performance déjantée de tueur à gages psychopathe dans No Country for Old Men en 2007, Javier Bardem n’était pas forcément prédisposé à tenir ce type de rôle. «Je travaille depuis 1988 et, en 24 ans de carrière, je n’ai incarné que trois méchants», dit-il, amusé. Dans Skyfall, l’acteur, qui est marié à la douce Penélope Cruz, arbore de nouveau une coiffure étrange, comme dans No Country for Old Men. Mais, plus que ses cheveux blonds décolorés, c’est sa capacité à pousser Bond dans ses retranchements, comme s’il avait toujours un coup d’avance sur lui, qui se révèle effrayante. Alors qu’il avait à peine 10 ans, Javier Bardem a vu le film Moonraker. Et son personnage préféré n’était pas James Bond, mais Requin, alias Richard Kiel. Ceci explique peut-être cela…