7 Jours

MICHEL TREMBLAY LANCE AU HASARD LA CHANCE

Entouré de ses amis et de nombreux journalist­es, Michel Tremblay a présenté son nouveau roman, Au hasard la chance, le sixième volet de La diaspora des Desrosiers, à l’hôtel Nelligan dans le Vieux-Montréal. Lisanne Rheault-Leblanc PAR Pascale Lévesque PHO

-

D’abord, M. Tremblay, comment allez-vous? La santé va très bien. Ça fait sept ans que je suis en rémission. Au bout de cinq ans, on sait qu’on est guéri. Je n’ai pas d’autres problèmes, pour le moment en tout cas! On va toucher du bois. (rires) Si je ne me trompe pas, Au hasard la chance a failli ne pas voir le jour… Quand je suis parti pour Key West l’année dernière, mon histoire était celle d’un homme, mais je ne le voyais pas, je ne le sentais pas. Je ne savais pas qui il était ni comment le construire. Je me suis rappelé que, dans mon dernier livre, La grande mêlée, Ti-Lou, la prostituée d’Ottawa, parlait de venir s’installer à Montréal. Donc, quelqu’un qui arrivait dans une nouvelle ville pouvait avoir le genre d’aventures que je voulais lui prêter. En arrivant à Key West, j’ai réfléchi pendant quelques mois et, en janvier, je me suis mis à la tâche. Si je n’avais pas eu cette idée, le livre n’existerait pas… Ti-Lou vit plusieurs fins différente­s dans le roman. Comment avez-vous eu l’idée d’utiliser ce procédé? Ça vient des questions qu’on se pose. Quand on vieillit, on se rend compte que le hasard, dans notre vie, joue un rôle beaucoup plus important qu’on le pense. J’ai eu envie d’avoir un personnage qui, selon la question qu’il poserait et la réponse qu’il obtiendrai­t, empruntera­it différente­s avenues et rencontrer­ait des gens qui changeraie­nt sa vie. C’est ce qui nous arrive à tous. On est le résultat de tellement de hasards! Et, rétrospect­ivement, quand on pense à notre vie, on se rend compte que, outre nos parents, les personnes les plus importante­s de notre vie sont là par hasard. Si on ne les avait pas rencontrée­s, on serait probableme­nt quelqu’un d’autre. À Montréal, votre personnage de Ti-Lou paraît plus vulnérable, plus seul… C’est une femme qui prend sa retraite à 50 ans. Elle a toujours projeté l’image d’une femme forte, mais elle est très fragile à l’intérieur. Comme elle était prostituée, toute sa vie elle a rencontré une dizaine d’hommes différents chaque jour, mais il reste que c’est une personne très seule.

Qu’est-ce que vous aimez de ce personnage? Son indépendan­ce, sa tête de cochon. Contre vents et marées, elle a gagné sa vie et elle a fait une fortune alors que les femmes n’avaient pas le droit de travailler. J’admire ça.

Avez-vous déjà commencé un autre volet de La diaspora des Desrosiers? Oui, je cogite en vue du septième volume. Montréal me sert à réfléchir et à faire des correction­s, et Key West, à écrire. Ce sont des beaux personnage­s que j’aime, et il n’est pas question que j’arrête de les écrire. Ils évoluent, et il faut que je les suive, moi aussi.

 ??  ?? Selon Michel Tremblay, on est le résultat de tellement de hasards. C’est ce thème
qu’il exploite dans son nouveau
roman.
Selon Michel Tremblay, on est le résultat de tellement de hasards. C’est ce thème qu’il exploite dans son nouveau roman.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada