7 Jours

Votez Bilodeau!

Il se présente sur scène en smoking avec un faux ventre, une fausse moustache et de grosses lunettes noires. Il parle très vite, avec un accent italien. Le public est suspendu à ses lèvres, ne voulant rien manquer et cherchant une pause pour rire. À la fi

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Ça se déroulait cet été au Festival Juste pour rire: le comédien Emmanuel Bilodeau nous présentait le discours d’un politicien méprisant et corrompu. Le propos était engagé et politisé, mais c’était exécuté avec tellement de finesse et de savoir-faire qu’on ne pouvait qu’apprécier. Et surtout, c’était drôle! J’ai rencontré Emmanuel pour qu’il nous parle de sa récente conversion à l’humour. — Qu’est-ce qui t’a poussé vers l’humour, Emmanuel? — J’étais en nomination pour un Jutra et j’avais écrit un discours de remercieme­nts, mais, finalement, j’ai perdu. Alors, j’ai adapté le discours et je l’ai prononcé à Tout

le monde en parle. Le Festival Juste pour rire m’a ensuite demandé de présenter un numéro dans un gala, et ç’a marché au-delà de mes espérances! — Dis plutôt que tu as cassé la baraque! Quelle est la principale différence entre le métier d’humoriste et celui de comédien? — Le comédien apprend son texte, le monte avec un metteur en scène et, ensuite, c’est de l’exécution. En tant qu’humoriste, tu dois toujours retravaill­er ton texte et ton jeu en fonction des réactions... C’est grisant de faire rire les gens, mais c’est aussi angoissant et exigeant! — Tu as des spectacles au programme? — Oui. Je vais présenter mon premier spectacle d’une heure et demie le printemps prochain, à Sainte-Thérèse. Alors là, je suis obligé de l’écrire! — Tu penses quoi des humoristes qui deviennent comédiens? — C’est super! Il y a des chanteurs qui deviennent peintres, comme Diane Dufresne... On est multiplate­formes. Il n’y a rien ni personne qui pourrait m’empêcher de devenir chanteur un jour! — Un petit mot de la fin pour les lecteurs et les lectrices du 7 Jours? — Allez au bout de vos rêves, lecteurs du 7 Jours! Faites quelque chose de créatif chaque jour. Moi, je pensais qu’écrire, c’était compliqué, mais tu prends ton crayon et t’écris chaque jour. À l’époque, on a critiqué Mozart et Beethoven en disant qu’ils avaient peu de talent, alors ça montre qu’il ne faut jamais abandonner! Tenez-vous-le pour dit: la révélation de l’année au prochain Gala Les Olivier pourrait bien être un comédien établi nommé Emmanuel Bilodeau... Si c’est le cas, j’ai bien hâte d’entendre son discours de remercieme­nts!

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