7 QUESTIONS À... Michel J. Lévesque

CRÉATEUR D’ARIELLE QUEEN ET DE WENDY WAGNER, MICHEL J. LÉVESQUE AIME PLONGER LES LECTEURS DANS DES UNIVERS NOIRS ET ÉCLATÉS. SES FANS SERONT SERVIS AVEC LA PARUTION DE SA NOUVELLE SÉRIE, PSYCHO BOYS. CE NOM EST CELUI DONNÉ À DES ADOLESCENTS QUI 18 ANS PLUTÔT, SONT NÉS PSYCHOPATHES PARCE QUE LEUR MÈRE A PRIS UN MÉDICAMENT PENDANT LA GROSSESSE. ATTENTION, COEURS SENSIBLES! Michel, pour ta série, t’es-tu inspiré de l’histoire des cas de thalidomide, survenus dans les années 50?

Au départ, mon idée était de créer des personnages qui n’ont pas d’émotions. Je me suis demandé comment une telle chose pourrait arriver. Et oui, j’ai pensé à la thalidomide, car je me disais que, s’il y avait eu un médicament qui pouvait aider les femmes enceintes à éviter les fausses couches, ç’aurait été populaire.

Pourquoi l’histoire se déroule-t-elle aux États-Unis?

Quand j’ai commencé à écrire Psycho

Boys, il était clair pour moi que l’action se passait là-bas. C’est une histoire à si grand déploiement que je craignais que ça manque de crédibilité si les événements se produisaient au Québec. Pour moi, l’environnement est comme un personnage. De plus, quand j’étais jeune, je n’ai pas connu la vague de romans de La courte échelle; les livres que je lisais étaient des traductions françaises de romans américains. J’ai essayé de recréer ce ton, cette atmosphère, avec Psycho Boys.

Ce livre contient des scènes très violentes. Pourquoi as-tu senti le besoin de les incorporer au roman?

Ce qui m’intéressait, ce n’était pas le côté violent, mais le fait que les Psycho Boys n’ont pas de sentiments. Je ne tripe pas nécessairement sur le fait d’écrire des scènes sanglantes, mais je n’avais pas le choix: je devais dépeindre les personnages de telle façon qu’on comprenne de quoi ils sont capables. Quand le roman est sorti, on a déterminé qu’il s’adressait aux jeunes de 14-15 ans, pas aux enfants. J’ai participé au Salon du livre de Montréal cette année, et il y a un petit garçon de 10 ans qui m’a dit: «J’ai lu les Arielle Queen, j’aimerais lire Psycho Boys. » Je lui ai dit que ce n’était pas pour lui, qu’il devait attendre encore un peu.

Tu as écrit beaucoup de séries sombres, inquiétantes... Dirais-tu que tu as l’imaginaire un peu tordu?

J’aime beaucoup les histoires sombres. C’est toujours ce que je recherche quand je lis ou que je regarde des séries. En écriture, je pense qu’il y a plus matière à développer l’intrigue quand il y a des conflits ou que les personnages sont torturés. Mais dans ma tête, c’est assez joyeux. Je ne suis pas tourmenté. Quand j’écris, les moments où il y a de l’amour sont ceux qui m’apportent le plus de plaisir. Je reste optimiste. J’ai plusieurs séries en cours, et je crois qu’elles vont toutes bien finir.

As-tu eu autant de plaisir à écrire

Psycho Boys qu’on en éprouve à le lire?

Oui, j’ai beaucoup aimé écrire ce roman. Parfois, quand tu écris, tu sens que ton histoire vit par elle-même. Je me suis simplement laissé emporter, je n’ai jamais manqué de souffle.

Quelles sont tes influences?

Les romans de Stephen King m’ont donné le goût de la lecture. Ç’a été mes premiers coups de coeur. Avec l’âge, j’ai changé un peu de sources d’inspiration. Aujourd’hui, ce sont plutôt le cinéma et les séries télé. Ces dernières se rapprochent beaucoup des romans, parce que tu as plus de temps pour développer les atmosphères, pour creuser la psychologie des personnages. Il y a toujours une juste dose de ce qui fait une bonne histoire: le suspense, l'amour, les rebondissements. J’adore ça, car c’est ce que j’aime raconter aussi. Quand j’écris, chaque chapitre est comme un épisode, et le livre en tant que tel équivaut à une saison, si on veut.

Combien de tomes la série Psycho Boys comptera-t-elle?

Il y aura trois romans. Je ne suis pas encore en train d’écrire le deuxième, car je dois d’abord terminer Wendy

Wagner 2. Mais après le repos des fêtes, je vais m’y mettre. Cela devrait s’intituler Psycho Games.