7 Jours

Eve Landry

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Roxanne Tremblay a eu la chance de placoter avec la comédienne qui fascine tout le Québec depuis son apparition au petit écran dans Unité 9.

“LE FAIT QUE JE SOIS DEVENUE CONNUE N’A RIEN CHANGÉ À MES PRIORITÉS”

Eve Landry est l’une de ces filles avec qui on est à l’aise instantané­ment grâce à sa belle assurance et à sa présence calme et chaleureus­e. Peut-être aussi parce qu’on l’a adoptée et qu’on se sent près d’elle depuis qu’on l’a découverte sous les traits de Jeanne, dans Unité 9. Quoi qu’il en soit, la petite fille de Kamouraska savoure le succès tout en gardant les pieds sur terre ou... en pédalant!

Eve, à quoi trinquons-nous aujourd’hui?

À ma mise en forme! J’ai commencé à m’entraîner et je suis fière de moi. Je compte arrêter de fumer très prochainem­ent. Je ne fume pas beaucoup, mais je trouve que c’est un non-sens de suivre un programme de remise en forme et de continuer à fumer. Quand j’ai rencontré les gens avec qui j’allais participer au Tour CIBC Charles-Bruneau, et qu’on m’a informée du nombre de kilomètres à parcourir par semaine et de l’entraîneme­nt complément­aire à faire pour y arriver, j’ai compris que je devais ajouter du spinning là-dedans! (rires) Je me suis aussi remise au volleyball de façon hebdomadai­re; ça fait du bien.

J’espère être sur scène

jusqu’à 80 ans!

C’est une belle initiative de ta part! Je suis très sportive et très contente de m’impliquer. Les années précédente­s, Paul Doucet participai­t à cet événement; cette année, il fera un plus grand tour, je pense qu’il se rendra à Rimouski. Alors, Julie Marcoux de TVA et moi ferons l’ancien parcours de Paul. Il faudra deux jours pour le compléter: la première journée, nous roulerons 165 km, et la deuxième, 140 km. Je vais avoir le temps de repenser ma vie... Et Julie est très en forme, ça m’encourage. (rires) Il y a eu un avant et un après

Unité 9 dans ton cas. Comment composes-tu avec cette nouvelle vie? J’ai trouvé mon équilibre il y a un petit bout déjà. Pendant le temps des fêtes qui a suivi la diffusion de la première saison, j’ai eu besoin d’analyser ce qui se passait. Mon amoureux et mes amis m’ont beaucoup aidée à doser l’engouement qui entourait Unité 9 et ce que je vivais dans l’intimité. À ce moment, je me suis donné comme mission de passer du temps de qualité avec mon chum, mes amis et ma famille. J’ai priorisé cet aspect. Pourquoi as-tu senti le besoin de prendre un peu de recul? Je voulais rester moi-même, parce que ça allait vite! Mon agent m’a bien guidée lui aussi et il a été à l’écoute. En plus, un membre de ma famille était hospitalis­é et menait un dur combat durant cette période, et je voulais être présente pour lui. Puis, j’ai rencontré mon amoureux au même moment où

Unité 9 a été lancée. Enfin, tout est arrivé la même semaine! Ça m’a beaucoup aidée à relativise­r les choses. Après mes journées de travail, j’avais hâte de retourner chez moi pour retrouver mon chum. Ma vie intime était aussi en plein bouleverse­ment. Ton amoureux est donc arrivé au bon moment, juste avant que tout le Québec te connaisse. Oui, juste au moment où ma carrière a pris une tournure espérée. Quand je n’étais pas au travail pour Unité 9, j’étais avec mon amoureux ou auprès

de mon proche à l’hôpital. Tout ça fait que tu gardes les pieds sur terre. Le fait que je sois devenue connue n’a rien changé à ce que je vivais ni à mes priorités dans la vie. Tu aurais pu plonger en te disant: «Je vais consacrer mes prochaines années à ma carrière, en acceptant tout pendant que le train passe.» Je ne crois pas à cela. Oui, c’est important de profiter des opportunit­és quand elles se présentent, mais je mise plutôt sur le travail bien fait en tout temps, sans penser à ce que je pourrais obtenir par la suite. Je veux que les gens aient du plaisir à travailler avec moi et qu’ils en gardent un bon souvenir. J’espère être sur scène jusqu’à 80 ans! J’ai en masse de temps pour évoluer, pour faire mes preuves. Je n’aimerais pas être la saveur du mois, c’est ce dont j’ai peur. Tu es native de Kamouraska. Parlemoi un peu de ton monde. Dans les petites places, il y a une proximité qui se crée plus facilement. En tout cas, d’où je viens, tout le

Mes parents nous ont élevées, ma soeur et moi, en nous apprenant à

nous affirmer, tout en respectant l’autre.

monde se connaît. On se rend compte rapidement que, si on n’aime pas une personne, il faut apprendre à vivre avec, parce que c’est sûr qu’on va la croiser à l’épicerie ou à l’école au cours de la semaine.

Ta fibre artistique vient- elle de ta mère ou de ton père?

Mon père est casanier et il travaille au même endroit depuis longtemps. Ma mère peint un peu, elle est très expressive. Je pense que mon sens artistique vient d’elle. Mon père est plus timide, ma soeur aussi. Je suis une fille plutôt extraverti­e, mais je me mêle de mes affaires. Quand tout le monde parle, je suis tranquille dans mon coin. Ce n’est pas de la gêne, je laisse simplement les autres jaser. J’aime le silence. Le matin, je ne mets pas la musique à tue-tête. J’aime recevoir des gens chez moi, sauf que la solitude est un besoin primordial pour moi. Quand je sens que je suis de mauvaise humeur et que je deviens insupporta­ble pour mon entourage, il est temps de me retrouver seule dans mes affaires.

Tu dégages une belle assurance, on te sent solide, consciente de tes besoins et de ceux des autres.

J’essaie le plus possible de l’être. Je m’inspire beaucoup de mes collègues de travail et des gens autour de moi. J’adopte ce qui me «parle» et je le mets en pratique. Je suis toujours en train d’écouter, je suis une vraie éponge! Quand je vais au resto avec quelqu’un, je suis très attentive et j’observe tout ce qui se passe dans la place. Si la fille d’à côté pleure, je saisis

que c’est parce que son père est en train de mourir. Mais je ne m’arrête jamais au potinage…

Tu es plutôt empathique… Oui. Mes parents m’ont inculqué ces valeurs. D’ailleurs, je n’ai jamais eu l’impression qu’ils me faisaient la leçon. Tous mes apprentiss­ages se sont faits dans l’humour et par une transmissi­on naturelle. Mes parents ont énormément joué avec ma soeur et moi. On inventait des jeux, et ils nous éduquaient en même temps. Je suis vraiment reconnaiss­ante de la façon qu’ils nous ont élevées et j’essaie de l’appliquer dans ma vie d’adulte.

Es-tu proche de ta soeur? Oui, très proche. On est à l’opposé l’une de l’autre, mais on se complète; on s’appelle souvent. Quand vous étiez jeunes, comment ça se passait entre vous?

Bien, mais le plus difficile a été la période de transition, alors que j’étais au primaire et que ma soeur entrait au secondaire. Elle était ado, et moi, encore un bébé dans son esprit. Je me souviens d’être allée voir ma mère en pleurant et en lui disant que j’avais l’impression de ne plus avoir de soeur. Ma mère m’avait dit que je devais en parler avec elle, ce que j’avais fait. Elle m’avait répondu: «Ah? C’est correct, je vais faire attention», et elle avait recommencé à jouer avec moi. Elle a décidé de prendre soin de sa petite soeur! Oui, c’est ce que j’aime avec elle: je peux être moi-même à 100 %. On s’engueule parfois pour des niaiseries et, quand ma mère nous dit d’arrêter, on lui répond: «Ça s’ra pas long!» et on continue à se chicaner. Deux minutes après, on rit de la situation. (rires) Mes parents nous ont appris que, lorsqu’il y a un problème, il faut en discuter, faire le tour de la question et s’adapter. Que même si ça donne lieu à une confrontat­ion, le lien ne se brise pas pour autant. C’est pour cette raison que je n’ai aucune tolérance quand des conflits ne se règlent pas par orgueil ou par une animosité qui devient disproport­ionnée parce que personne n’ose dire la vérité.

Est- ce pareil avec ton chum? Oui, même chose, il faut vivre dans le respect le plus possible. Mes parents nous ont élevées en nous apprenant à nous affirmer, tout en respectant l’autre. Je suis vraiment privilégié­e de les avoir.

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