7 Jours

Geneviève BoivinRous­sy

EN PLEIN BONHEUR

- P hot os:Ka ri ne Lév es que• Maquillage­coiffure: Ana belle Des champs

Geneviève, les lecteurs découvrent ta magnifique Éléonore, trois ans, pour la toute première fois. Pourquoi maintenant? Parce qu’avec l’exposition Rivière de

Bois, je voulais présenter mon univers, et elle en fait partie. (sourire) Elle est la personne la plus importante pour moi. Éléonore a déjà l’habitude de me visiter dans mon atelier et de faire elle-même de la peinture à mes côtés. Elle peint déjà? Oui, et elle est vraiment bonne! Elle possède un style très épuré. Je trouve aussi que ma fille a vraiment un tempéramen­t de metteure en scène. Quand des amis nous visitent à la maison, elle anime nos soirées. C’est vraiment une petite fille allumée! Il faut dire qu’elle est entourée d’artistes... Que veux-tu dire par «elle a un tempéramen­t de metteure en scène»? Par exemple, dernièreme­nt, nous étions 10 adultes à la maison, et Éléonore était la seule enfant. Elle a alors décidé que les filles seraient de petits cochons et les garçons, des loups. Les cochons devaient se cacher des loups, et tout le monde a embarqué! À tout juste trois ans, Éléonore fait preuve d’une impression­nante assurance et d’une joie de vivre manifeste, alors que bien des enfants de son âge sont timides... Quand elle ne connaît pas les gens, elle le sera pendant peut-être cinq minutes, mais c’est tout. Elle est épanouie. Elle baigne dans un milieu créatif et elle est aussi une bonne voyageuse, puisque nous habitons à deux heures de Montréal. Depuis quand es-tu avec son père, Pierre- Philippe Côté? Depuis six ans. Non seulement nous nous aimons, mais en plus nous nous respectons mutuelleme­nt. Nous sommes tous les deux des créateurs. Nous nous épaulons énormément, mais nous avons aussi besoin d’avoir notre propre univers, chacun de notre côté. Comment une comédienne et artiste

en arts visuels rencontre-t- elle un auteur- compositeu­r-interprète et musicien?

Nous avons eu un coup de foudre l’un pour l’autre lors d’un spectacle au Métropolis! (sourire) À cette époque, Pierre-Philippe jouait avec DJ Champion. Lorsque nous nous sommes vus, il a baissé le regard, il était gêné. Ç’a été le coup de foudre! En le voyant sur scène ce soir-là, j’ai été séduite par sa candeur. Il m’a aussitôt touchée. Simplement en le voyant sur scène, je me suis dit qu’il était l’homme de ma vie.

Depuis quand la création, et plus précisémen­t le dessin, t’habite-t-il?

Moi, jusqu’à l’âge de deux ans, je ne parlais pas beaucoup. Je dessinais, je peignais... Je m’exprimais aussi avec mes yeux. J’avais mon univers à moi, et les gens savaient ce que je voulais selon mon regard. Je m’exprimais vraiment par l’art, et aussi beaucoup par mes costumes. D’ailleurs, côté arts visuels, je suis une autodidact­e.

Tu avais donc déjà ta façon particuliè­re de t’exprimer en très bas âge...

Oui. Cela dit, quand je me suis mise à vraiment parler, je n’ai plus jamais arrêté! (rires) À quatre ans, je ne savais pas écrire, mais j’écrivais déjà des dialogues en signes et en symboles, et je mettais mes amis en scène. J’invitais tous les parents de notre rue à assister à nos spectacles, qui pouvaient mettre en vedette une dizaine d’enfants.

Mère et fille, toutes les deux déjà metteures en scène en bas âge!

Oui, mais si je me compare à elle au même âge, je constate tout de même de grandes différence­s. J’étais beaucoup plus lunatique, rêveuse, dans mon propre univers...

En quoi Éléonore est- elle moins rêveuse?

Par exemple, un jour, nous regardions toutes les deux un dessin animé et, à un moment donné, elle m’a lancé: «Ça ne se peut pas, une plume qui écrit par elle-même! Ça ne se peut pas, des chiens qui parlent!» Moi, j’ai cru au père Noël longtemps! (rires) Elle, pas vraiment...

Quand Pierre- Philippe et toi avez-vous pris la décision de quitter la région de Montréal et de vous installer à la campagne?

Dès que Pierre-Philippe et moi nous sommes rencontrés, le rêve d’aller habiter à la campagne a germé. Nous avons d’ailleurs construit nousmêmes notre nouvelle maison, ainsi que l’atelier et le studio de musique. Les trois bâtisses ne communique­nt pas ensemble; c’était important pour nous. On voulait que chacun ait aussi son propre univers, tout en étant ensemble. Le matin, nous allons travailler dans nos espaces respectifs.

Avez-vous vraiment tout construit de vos propres mains?

Oui, ainsi qu’avec un ami et mon beau-père, qui a été d’une aide très précieuse! Aussi, un voisin profession­nel de l’autoconstr­uction nous a tout montré de AàZ! Pierre-Philippe a alors pris huit mois de congé. À peu près au même moment, j’ai appris que j’avais décroché le rôle de Gloria dans

O’. J’ai aussi tourné deux films.

Tout s’est donc enchaîné pour toi!

Oui. Pierre-Philippe et moi avons eu le courage de nous lancer, et la vie nous a suivis.

Pierre-Philippe et moi, nous nous épaulons énormément, mais nous avons aussi besoin d’ avoir notre propre univers.

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Par François Hamel
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