7 Jours

Pénélope McQuade

Avec un plaisir manifeste, Pénélope McQuade est de retour à la barre de son émission estivale. L’animatrice se dit comblée par son métier et par l’existence. Retour sur les étapes de vie de cette animatrice qui rêvait de tout dans sa jeunesse, sauf... de

- Par Pascale Wilhelmy

Pénélope, qu’est- ce qui a marqué ta vingtaine? C’est sûr que de 20 à 30 ans, on vit les plus grands changement­s, les étapes importante­s d’une vie. Moi, dans la vingtaine, j’ai fait mes débuts dans ce métier trois jours après avoir terminé l’université. Et ce n’était pas du tout dans mes plans... Pourquoi? Je voulais me diriger vers le journalism­e écrit. Je ne souhaitais pas faire de télévision, parce que je voulais éviter de suivre les traces de mon père. Mais, par un concours de circonstan­ces, alors qu’on cherchait des jeunes de 22 à 35 ans pour une émission, je me suis retrouvée à Radio- Québec. J’ai ensuite obtenu le poste de chroniqueu­se culturelle à

Salut bonjour, et je suis ainsi entrée rapidement dans le milieu du showbiz. Et d’un point de vue personnel, à quoi a ressemblé ta vingtaine? Ç’a été des années très explosives! Je suis partie en appartemen­t et j’ai fait mon premier voyage en Europe. C’est à ce moment que j’ai compris que j’aurais toujours besoin de découverte­s, de voyages. Puis, dans la vingtaine, j’ai aussi vécu deux ou trois relations qui n’ont pas fonctionné. J’ai aspiré à rencontrer un homme avec qui j’allais passer le reste de ma vie à 20, à 30 et à 40 ans. Et j’y crois toujours! Mais la vingtaine t’a fait réfléchir sur ce plan... Il faut dire que mes parents ont divorcé quand j’étais adulte, et ç’a eu des répercussi­ons sur ma vie amoureuse. Ç’a ébranlé chez moi la conviction d’un amour qui dure toujours. J’ai compris que même les plus belles choses peuvent prendre fin

subitement, qu’un grand amour peut se terminer. Parlons maintenant de ta trentaine. À cette époque, ç’a beaucoup bougé sur le plan profession­nel... À 30 ans, j’ai quitté mon emploi à

Salut bonjour, même si je n’avais rien devant moi. J’étais chroniqueu­se depuis cinq ans; je me levais très tôt le matin et j’étais extrêmemen­t fatiguée... TVA avait autre chose à me proposer, mais j’ai décidé de voyager. Je suis partie quelques mois en Asie et, à mon retour, on m’a sollicitée pour l’émission Les copines d’abord. Avec ce projet, je me suis positionné­e différemme­nt; je suis sortie de la chronique culturelle. Ç’a été un apprentiss­age, j’ai gagné en crédibilit­é et ça m’a confirmé que j’étais très “pro-femme” dans la vie. Dans quel sens? Je ne crois pas que les femmes sont plus compétitiv­es, plus difficiles ou plus bitchs entre elles. Oui, on est parfois exigeantes envers nous et les autres. Oui, on amène nos émotions au travail, mais ça fait avancer, aussi.

Les copines d’abord a semé quelque chose en moi. Encore aujourd’hui, je ne me sens jamais en compétitio­n. Je suis très solidaire des autres femmes. Par la suite, j’ai fait Star système, avec Herby Moreau. Durant cette période, j’ai voyagé, j’ai rencontré plein de gens... J’ai vécu à un rythme fou! Et après ça, j’ai animé Salut bonjour week-end. Que s’est-il passé sur le plan personnel, durant ces années? J’ai acheté ma première propriété dans Hochelaga-Maisonneuv­e, à Montréal. J’y suis depuis 16 ans. J’ai rencontré un gars avec qui j’ai passé cinq ans. Moi, je n’ai jamais vraiment voulu d’enfants, je n’ai jamais ressenti ce besoin. Mon chum en voulait, alors nous nous sommes laissés. J’ai tout de même porté ce questionne­ment tout au long de la trentaine. Et, à la fin de celle-ci, mon horloge biologique

s’est fait sentir. Pendant trois ou quatre mois, je voyais des bébés dans la rue et j’avais les yeux pleins d’eau. Puis, à 39 ans, j’ai eu mon accident de voiture... L’entrée dans la quarantain­e a été difficile, alors? Au contraire! Les mois qui ont précédé et ceux qui ont suivi mon entrée dans la quarantain­e ont été spectacula­ires! Malgré mon accident, ou peut-être même grâce à lui, ç’a été la plus belle période de ma vie! J’ai été hospitalis­ée, mais j’étais reconnaiss­ante d’être encore en vie. Dès que j’ai été en forme, je suis partie faire un long voyage, seule, en Asie. J’ai fait de la plongée à l’autre bout du monde. Le fait de retrouver cette énergie-là, un an après l’accident, m’a fait me sentir forte et indépendan­te. Au début de la quarantain­e, j’ai aussi commencé mon talk-show, moi qui pensais qu’on allait m’oublier... Tu avais cette peur? Je ne savais pas ce qui m’attendait. Mais j’ai été choyée: cette année, c’est ma septième année à la barre de mon émission estivale. C’est la première fois que j’ai un travail qui dure aussi longtemps! Je peux changer, me réinventer... C’est le bonheur, je suis chanceuse! Mais là, mon grand constat est que, à 46 ans, je n’ai plus l’énergie de mes 35 ans, ou même de mes 40 ans! Mon accident m’a donné des limites physiques, et maintenant, mon âge le fait aussi! Je peux dire que sur le télésouffl­eur des Échangiste­s, les mots sont écrits en caractères de plus en plus gros! (rires) Demain, on sera vendredi soir, et je sais que je vais être trop fatiguée pour sortir. Disons que ça me donne une idée de ce que je dois faire dans les prochaines années pour bien profiter de ma cinquantai­ne. J’ai envie d’avoir de l’énergie pour profiter de la vie. De ma liberté, aussi.

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En 1994, soit au tout début de sa carrière dans le milieu.
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