7 Jours

LE 5 À 7 DE ROXANNE

Que ce soit par le jeu, l’animation ou la chanson, Gildor Roy réussit toujours à nous surprendre. De son côté, il dit avec une humilité impossible à feindre être encore plus étonné de la chance qu’il a et du succès qu’a connu District 31 depuis l’automne

- Photos: Karine Lévesque• Maquillage-coiffure: Ana belle Des champs

Gildor, à quoi trinquons-nous aujourd’hui? À la santé de mes enfants. Ils vont bien, et c’est un cadeau. Ça fait quelques fois que j’entends autour de moi des histoires de parents dont les enfants sont malades, et ça me touche. Ça doit être dur. Je me souviens quand Ingrid avait attrapé la varicelle pendant qu’elle était enceinte de William; on devait faire un suivi toutes les deux semaines pour s’assurer que le foetus se développai­t bien. On ne savait pas si l’enfant allait être aveugle ou non, et on a beaucoup réfléchi quand on nous a parlé des risques, mais on a décidé de faire confiance à la vie, et on a été chanceux. Will est en super santé! Il est d’ailleurs un grand sportif, un footballeu­r de haut niveau... Oui! Mon fils s’est blessé l’an dernier, mais là, ça va bien. Il attend des réponses de quelques université­s canadienne­s et américaine­s. J’ai déjà croisé Guy Nadon dans les estrades: nos gars jouaient tous les deux pour les Spartiates, à l’époque. Le fils de Jean Petitclerc joue aussi au football. C’est le fun de nous croiser dans un autre contexte; on est tous fiers de nos fils! Quand j’étais adolescent, j’aurais aimé ça être beau, intelligen­t et talentueux comme William. Il a tout pour lui! Je suis gêné de dire ça... Il me semble que je ne peux pas dire à mon fils: «J’aurais voulu être comme toi quand j’étais jeune.» Pourquoi pas? Parce qu’à son âge, c’est lui qui devrait se chercher un modèle, et ça devrait être moi, du moins en partie. C’est drôle: j’en parle et je réalise que mes enfants ont tous quelque chose que je n’ai pas. Ils ont hérité des forces d’Ingrid ( leur mère), soit l’intelligen­ce

et la beauté. Mahalia est grande et tellement belle! Elle ressemble à sa mère et à la mère d’Ingrid. Quand nous sommes en République dominicain­e et que Mahalia est avec sa mère, les gens qui ont connu sa grand-mère plus jeune disent qu’elle en est la copie conforme. Ma fille est heureuse d’entendre parler de sa grand-mère maternelle et de lui ressembler. As-tu l’impression d’avoir deux vies: une au Québec et une en République dominicain­e? Non, mis à part le fait qu’au Québec, étant donné ma carrière, je ne peux pas me cacher. Cela dit, je ne cherche jamais à le faire. J’aime le monde, et une des choses que j’apprécie, c’est quand on me dit que je suis le même gars en personne qu’à la télé. Je ne sais pas si ça déçoit les gens quand ils constatent ça, mais je suis comme ça! (rires) Je suis certaine que c’est un compliment. Avec District 31, ta cote d’amour, qui était déjà élevée, a augmenté d’un cran. On ressent une sympathie du public à ton égard. Peut- être en raison de ta chaleur humaine? Peut-être. Pourtant, je suis quelqu’un d’assez sérieux. Les gens ne le savent pas, mais je suis un mélancoliq­ue. Un vrai. Je suis ému et touché par beaucoup de choses, même par la souffrance des autres. Mon père est décédé il y a presque 12 ans, et j’ai réalisé qu’il était un peu comme le père qu’on voit dans les films: celui qui est assis au bout de la table et qui mène le clan. Aujourd’hui, mes frères, ma soeur et moi, on ne se voit plus aussi souvent qu’avant. C’est dommage, mais je pense que ça arrive à bien des familles. Tout ça pour dire que j’ai réalisé qu’après le décès de mon père, ç’a pris des années avant que je réécrive une chanson. Pas que j’étais hyper proche de lui, mais ça m’avait finalement

Mes enfants ont tous quelque chose que je n’ai pas. Ils ont hérité des forces de leur mère.

affecté plus que je le croyais. Ça fait seulement un an et demi que je me suis remis à l’écriture. L’été prochain, je voudrais recommence­r à faire des petits spectacles country. Je m’ennuie de la scène. Mon père, c’était un peu mon idole; il rêvait de chanter et je pense qu’il était bien fier de moi... Tu as l’air d’un homme tellement transparen­t. Qu’est- ce qu’on ne sait pas à propos de toi? Que je suis un passionné d’histoire. J’aime comprendre les racines d’un sujet. D’où on vient? Qui on est? Je me pose toutes ces questions... Aussi, comme je te disais, je suis un gars mélancoliq­ue. Les gens ne savent pas à quel point! Cela dit, je suis quand même facile d’approche. Je suis un jaseux, ça vient de ma mère! Je me souviens, quand j’ai commencé dans le métier, j’allais faire l’épicerie avec ma mère, et elle observait les gens qui me reconnaiss­aient. Elle me disait alors: «Dis-leur bonjour!» Ça me gênait, parce que je me disais que peut-être que la personne pensait simplement me connaître, sans savoir que j’étais comédien. Je trouvais que ça faisait un peu tête enflée de les saluer, mais ma mère me répondait: «Ne prends pas de chance, c’est eux qui paient ton salaire!» Je me suis toujours souvenu de ça. Alors, quand je rencontre des gens, je ne parle pas de ma vie personnell­e, mais je reste généreux et gentil. C’est important, je veux que les gens gardent une bonne impression de moi. Parlons de District 31. Il paraît que l’aventure a commencé lors d’un party d’amis... Je suis voisin avec Franco Nuovo et Rosie Yale, et nous sommes devenus amis avec le temps. Il y a deux ans, j’étais dans un party chez Franco. J’étais en train de jaser avec Mario Saint-Amand quand Luc Dionne

m’a lancé: «Gildor, je suis en train de t’écrire un rôle, tu vas adorer ça!» Je l’ai remercié gentiment sans trop y croire, parce qu’on se fait souvent dire ce genre de choses dans le milieu et, au final, il ne se passe rien. Un an plus tard, Luc m’a appelé pour me parler du rôle et il m’a envoyé les textes. Je n’en revenais pas! C’était bien vrai, il avait vraiment pensé à moi. Luc Dionne est un gars de parole. Il y a de moins en moins de personnes comme ça... Ce rôle t’a fait vivre un regain de popularité. Comment vis-tu ça? J’ai eu du succès avec Épopée rock,

Km/ h ou Le retour, mais l’engouement que suscite District 31, je n’ai jamais vu ça. Au Costco, les gens me disent: «Bonjour, commandant.» Des fois, d’autres me lancent: «Une p’tite frette, mon commandant?» (rires) Ils ont combiné les personnage­s de Km/ h et de District 31 dans leur imaginaire, et je trouve ça tripant! Il y a bel et bien un phénomène... Il faut dire que les textes sont bien écrits et qu’il y a une belle chimie entre les comédiens. On dirait qu’on se connaît tous depuis 20 ans. La série est un beau succès. J’en profite, car à l’âge que j’ai, ce sera sûrement un de mes derniers grands rôles à la télé. Ton personnage a un côté paternel... Je suis content de défendre ce personnage. Il est juste. Et c’est rare, les gens vraiment justes. Il est de la vieille école: il est loyal. De vrais policiers ont fait de la figuration sur le plateau, et l’un d’eux m’a dit: «Tu devrais être un vrai boss, on aimerait ça t’avoir!» Ça m’a touché. Pour finir, à quoi ressembler­a ton été? Je tourne la troisième saison de

Marche à l’ombre. Lucien «Mitaine» Thériault est un autre personnage que j’aime jouer, mais il est pas mal plus troublé! Je vais aussi tourner la deuxième saison de la série Lâcher

prise, dans laquelle je joue le père du personnage de Sophie Cadieux. C’est un plaisir de jouer avec elle et Sylvie Léonard! Puis, le 31 juillet, on recommence District 31. Je suis content, ça va bien. Sur le plan personnel, je vais profiter de la maison et des belles soirées d’été. Je suis heureux!

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 ??  ?? Dans la peau du commandant Daniel Chiasson.
Dans la peau du commandant Daniel Chiasson.
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