Sa virée de filles avec Vanessa Pilon
C’est dans un lieu enchanteur, la Villa Nao, que Vanessa Pilon m’a donné rendez-vous. Idole des jeunes, cette grande voyageuse dégage une lumière et un bonheur de vivre des plus contagieux. On ne souhaite qu’une chose: devenir son amie!
Vanessa, merci de m’avoir invitée ici. C’est un endroit magnifique!
J’étais curieuse de visiter la Villa Nao, puisque je connais la gestionnaire, Dominique. D’ailleurs, ouvrir un établissement dans ce genre, à l’extérieur de Montréal, fait partie de mes rêves.
Quel projet aurais-tu envie de réaliser?
Je ne mets pas le doigt exactement sur le genre de projet que j’ai envie de démarrer, mais je suis vraiment attirée par la nature. L’effervescence de la ville m’allume beaucoup et je ne vivrais pas 365 jours par année dans le bois, mais j’aimerais pouvoir naviguer entre les deux. J’ai besoin d’équilibre! Un centre de thérapie par les chevaux, par exemple, serait un beau projet.
Que fais-tu présentement pour atteindre cet équilibre?
Lorsque j’ai le temps, je vais me connecter avec la nature. Sinon, j’ai un refuge à l’intérieur de moi. C’est facile de méditer n’importe où, n’importe quand: dans une file d’attente ou en voiture, par exemple. La méditation est un bel outil pour moi, pour gérer le stress et l’anxiété. J’avais beaucoup de difficulté à composer avec toute cette pression avant. Comme plusieurs, je m’imposais la performance au travail, je voulais avoir un mental très aiguisé. Parfois, ça me rendait volatile, comme si je flottais.
As-tu senti que tu perdais le contrôle?
Oui, et j’étais de plus en plus émotive. Je me laissais emporter facilement, autant par les déceptions que par les grandes joies. Je vivais de gros ups and downs. Je me suis mise à la recherche d’équanimité, de stabilité. Ce sont des concepts dont on entend beaucoup parler, mais qui, pour moi, résonnent de sens.
Associes-tu ta recherche de changement au fait de vieillir?
Je crois, oui. En fait, l’arrivée de ma trentaine m’a poussée à me demander quelle serait ma «vraie vie». Je me suis remise en question et j’ai commencé
Tu as l’air d’une fille très saine. L’es-tu?
C’est une grande priorité pour moi de l’être et c’est peut-être pour ça que je dégage cette impression. Être saine, c’est un travail constant. C’est comme l’exercice physique: c’est quelque chose que tu dois entretenir. Je suis très disciplinée, vu mon passé de danse classique, mais j’ai parfois besoin de ne pas l’être aussi! En fait, je suis plus souple avec moi-même qu’avant. Je pense qu’on peut se permettre d’être humain, avec toutes nos failles et «l’échapper» de temps en temps, se relâcher un peu.
Tu es un modèle pour les jeunes, qui se reconnaissent à travers toi. Comment vis-tu avec cela?
J’ai toujours été leader. Jeune, j’ai été élue présidente de ma classe et je ne m’étais même pas présentée! Je crois que j’ai toujours attiré les autres, mais je n’essaie pas d’être un modèle, j’essaie juste d’incarner ce que je suis. Ça résonnera pour certains et, pour d’autres, pas du tout — et c’est correct!
Te sens-tu sur ton X?
Je crois que mon X change de place.
(rires) Je n’aime pas trop ça, être dessus; je recherche un peu l’inconfort. J’ai besoin d’aller apprendre autre chose ailleurs et c’est à ce moment-là que je grandis le plus et que je reste allumée. Mais, pour l’instant, j’ai vraiment l’impression d’être sur un beau X. (rires)
Je t’ai déjà entendue t’exprimer sur la pudeur face au corps de la femme. Tu peux m’en parler?
Je suis tannée du malaise qu’on a au sujet du corps féminin. Quand il est
érotisé, on trouve ça sexy, on le juge comme on veut, mais c’est «accepté». Du moment que tu es juste «dans ton corps», et que tu ne le fais pas pour quelqu’un d’autre, que tu le possèdes, il y a un malaise. Mais pourquoi ça dérange? Il y a quelque chose de très hypocrite là-dedans! Il faut se réapproprier son corps! En Europe, si tu vas à la plage, tu te rends compte à quel point on est en retard ici.
Crois-tu avoir un devoir en tant que personnalité publique féminine?
Je le sens de plus en plus. Je souhaite qu’on réhabitue l’oeil au corps féminin, qu’on déconstruise les standards. On change, on évolue socialement, et c’est ça qui est beau! Beaucoup de gens résistent à l’évolution, mais j’ai l’impression que ça en fait aussi partie. Tout n’est que choix.
«Avec l’ arrivée de la trentaine, je me suis remise en question et j’ ai commencéàfaire des choix différents, dans montr availetdans maviep ersonnelle.» —Vanessa
Que fais-tu pour te faire plaisir?
Je pars en voyage! (rires) J’adore voyager seule! C’est le moment où je suis le plus heureuse dans la vie. J’adore cet état qui te fait prendre le temps de regarder les choses et de les apprécier. En voyage, tout est plus intense. C’est comme un petit reset pour moi. Quand je reviens, j’ai un regard plus lucide sur ma vie et ça me fait du bien.
As-tu tendance à t’oublier?
Il y a deux ans, j’ai célébré mes 30 ans au Sri Lanka. J’y ai vécu sans électricité pendant trois semaines, seule, à faire du yoga dans la forêt. J’étais à l’autre bout du monde et j’ai tellement compris c’était quoi, l’amour de soi, c’était quoi de s’aimer. Quand tu prends soin de toi, ça rayonne sur les autres. Chroniqueuse culturelle à Gravel
le matin, du lundi au vendredi, de 5 h 30 à 9 h, dès le 26 juin. Chroniqueuse à Salut bonjour, et animatrice de Chacun sa route (de retour à l’automne), à TVA. Un merci tout spécial à la Villa Nao, à Roxton Falls, qui nous a si chaleureusement accueillies. Pour infos: villanao.ca