7 Jours

Mickaël Gouin

On a pu le découvrir en tant que lecteur de nouvelles dans SNL Québec. Cet hiver, on le voit dans les séries Hubert et Fanny et En tout cas. Entrevue avec Mickaël Gouin, qui se livre sur sa passion pour ce métier, ses projets, son enfance, ainsi que sur s

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER • PHOTOS: ERIC MYRE

Mickaël, on te voit de plus en plus au petit écran. D’où est née cette envie de devenir comédien?

Petit gars, je regardais la télévision et je rêvais de faire ça. En cinquième secondaire, j’ai hésité entre les métiers d’humoriste et d’acteur. Finalement, mon conseiller en orientatio­n m’a dit que ça n’existait pas, le métier d’acteur, et que ce que je voulais, c’était de devenir récréologu­e ou intervenan­t en loisirs. Il m’a un peu mêlé; je me suis alors dit que j’allais tenter de faire de l’humour, et c’est ce que j’ai fait. En sortant du secondaire, j’ai fait des spectacles d’humour, mais ça ne me plaisait pas tant que ça. Je trouvais ça un peu redondant, et ce n’était pas moi. Je suis donc allé au cégep en arts et lettres.

Était-ce dans le but de devenir comédien?

Disons que c’était désormais clair pour moi que je voulais jouer et écrire. Après mes études collégiale­s, je me suis dirigé vers des études en scénarisat­ion. Je voulais apprendre à écrire. Claude Legault était mon inspiratio­n; il jouait et il écrivait. Je vouais un culte à l’émission Dans une galaxie près de chez vous durant cette période. J’ai aussi songé à devenir psychoéduc­ateur. C’est d’ailleurs encore un rêve pour moi, de travailler dans cette branche avec les jeunes. J’ai fait mes auditions dans les écoles de théâtre. Je me disais que si j’étais accepté, ce serait un signe. Finalement, toutes les écoles m’ont pris, et j’ai choisi l’École nationale de théâtre.

Comment ç’a été, pour toi, en sortant de l’école?

C’est drôle, car j’ai commencé avec des projets d’humour. On m’a proposé de faire des projets web. J’ai écrit plusieurs séries web et j’ai participé à l’écriture de l’émission Les Parent. C’est quand SNL Québec est arrivé que ç’a fait un gros boum pour moi. Je suis alors devenu un comédien-humoriste.

De quoi es-tu le plus fier jusqu’à maintenant?

C’est difficile pour moi de répondre, car tout est arrivé en même temps. Il y a eu SNL Québec, Mon ex à moi et Le camping de l’ours. Mais si je devais choisir, ce serait probableme­nt mon rôle dans le film Les êtres chers, de la cinéaste Anne Émond. Tout est parti de ça; avec ce rôle, je me disais que j’étais dans les ligues majeures, et il y a eu un beau travail de compositio­n. Je dirais que le rôle du lecteur de nouvelles de SNL Québec a aussi été un beau cadeau.

Y a-t-il eu un moment où tu t’es dit que ça ne marcherait pas et que tu allais faire autre chose?

Oui, mais en même temps, je suis mal fait. Je pourrais travailler sur cinq séries télé, trois films et deux séries web, et je me dirais encore que je ne réussirai pas dans ce métier. Mais il n’est jamais arrivé, le moment où je ne travaillai­s pas. Je pense que c’est aussi ce qui fait la beauté de ce métier; ce n’est pas facile, alors quand tu travailles, tu es reconnaiss­ant en tabarouett­e. Après tout, je fais aujourd’hui, à 33 ans, ce dont je rêvais lorsque j’étais un kid à Drummondvi­lle.

Quel genre d’enfant étais-tu?

J’étais un enfant très tannant et turbulent, qui déplaçait beaucoup d’air partout où il passait. Les professeur­s au secondaire se faisaient même des réunions d’urgence pour parler de mon cas. Je n’étais pas un bum, mais j’étais vraiment tannant. Sur mes bulletins, il était écrit que je déconcentr­ais les étudiants en classe. J’avais des notes correctes mais, pour moi, l’école était avant tout une salle de spectacle. J’étais un petit hyperactif qui donnait un show. Quand j’allais aiguiser mon crayon, ça pouvait durer 10 minutes, parce que je faisais mon comique et que je dérangeais.

Comment vois-tu la trentaine?

Mon rêve, avant de devenir acteur, était

de devenir un sportif profession­nel. J’ai fait du soccer collégial AAA, j’ai joué au basketball collégial AA, j’ai participé aux championna­ts canadiens en taekwondo... Mais je me suis bien rendu compte, à un moment donné, que je mesurais à peine deux pieds et quart et que je pesais difficilem­ent 100 lb avec deux sécheuses dans les poches! Donc, j’ai dû me résigner et mettre de côté le sportif en moi. Durant ma trentaine, même si je commence à être un peu vieux, j’aimerais jouer un héros dans un film sportif, un genre de super athlète, comme un prodige du hockey ou de la boxe. J’aimerais aussi jouer un rôle de policier, comme ceux de 19-2, écrire ma série, écrire et réaliser des films, faire des numéros de stand-up, sans pour autant avoir la prétention de me proclamer humoriste!

Te permets-tu de dire non, parfois?

Oui, heureuseme­nt et malheureus­ement. Je refuse même des projets que j’aurais aimé faire, sinon, je n’aurais plus de vie. J’ai envie d’avoir du temps d’abord pour pouvoir dire oui aux projets auxquels je crois beaucoup. Il y a quelque temps, à force d’accepter trop de choses, je travaillai­s presque 20 heures sur 24 et j’ai vécu une période d’épuisement. Je me suis rendu compte que la santé est fragile et que ça ne me rendait pas heureux. C’est emballant, mais c’est aussi dangereux de dire oui à tout.

Tu es en couple avec Léane LabrècheDo­r. Est-ce un avantage d’avoir une conjointe qui pratique le même métier que soi?

Oui, on a cette passion commune pour notre métier, mais on ne parle pas que de ça à la maison. C’est important de faire le vide. En même temps, comme c’est une passion, nous sommes souvent en mode création, tous les deux. On a d’ailleurs quelques projets en commun. Je dirais qu’on se nourrit l’un et l’autre.

Est-ce difficile d’être un couple devant les projecteur­s?

Justement, quand la nouvelle de notre couple est sortie, il y a quelque temps, c’était vraiment l’une de mes préoccupat­ions; je ne voulais pas que nous soyons vus uniquement comme un couple, mais plutôt comme deux êtres à part entière. Je suis juste content d’avoir cette femme dans ma vie. Elle me ressemble, on est vraiment proches, et on est de grands complices, mais je suis Mickaël Gouin et non Monsieur Labrèche-Dor, et je tiens à ce que ça reste ainsi.

Marc Labrèche est ton beau-père. Comment vis-tu cela?

C’est certain qu’au début, c’était intimidant. Mais je suis content d’avoir un beau-père qui peut comprendre la réalité de comédien, surtout que mes parents ne sont pas du tout de ce milieu. Marc est donc un bon conseiller pour moi et il est aussi fort inspirant, car il a une carrière très impression­nante. On a travaillé ensemble sur Info, sexe et mensonges, et ç’a été un plaisir de collaborer avec lui.

Cet hiver, on te voit entre autres dans la série En tout cas. Que dire de cette série et de ton personnage?

C’est tellement un beau plateau, on a beaucoup de fun. Et de travailler avec Guylaine Tremblay et Anne-Élisabeth Bossé, c’est irréel pour moi. Ce sont deux femmes que j’admire, et c’est un autre beau cadeau dans ma carrière. Je m’amuse aussi beaucoup à incarner Fred, un fils à maman parfait en

«J'étais un enfant très tannant qui déplaçait beaucoup d'air. Les professeur­s se faisaient même des réunions d'urgence pour parler de mon cas.»

apparence. C’est du bonbon de jouer ça.

Que peut-on te souhaiter pour 2018?

Ce sera une belle année; il y a de beaux projets sur la table. Le public est de plus en plus au rendez-vous, et ça me rend fier. J’aime le contact avec le public. On me reconnaît et on me parle de mon travail, et ça me fait plaisir. Autrement, pour 2018, il y a toujours le projet d’un premier enfant, mais en même temps, nos carrières vont tellement vite que c’est un peu en suspens...

En tout cas, lundi 19 h 30, TVA. Hubert et Fanny, lundi 21 h, Radio-Canada.

Il sera également en vedette dans la pièce On t'aime Mickaël Gouin! cet été au Théâtre la Marjolaine. Pour les détails: marjolaine.info.

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 ??  ?? Mickaël et son amoureuse, Léane Labrèche-Dor.
Mickaël et son amoureuse, Léane Labrèche-Dor.
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 ??  ?? Cet hiver, on retrouve Mickaël dans deux belles séries, Hubert et Fanny et En tout cas, où il joue deux rôles complèteme­nt différents!
Cet hiver, on retrouve Mickaël dans deux belles séries, Hubert et Fanny et En tout cas, où il joue deux rôles complèteme­nt différents!

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