7 Jours

Pascale Bussières

- PAR STEVE MARTIN

Femme de nature et de ville, à la fois téméraire et contemplat­ive, la comédienne qu’on peut voir dans les séries Prémonitio­ns et L’Académie est un bouquet de contradict­ions. Une image qui a tout son sens pour celle qui admet autant aimer les fleurs qu’elle déteste la technologi­e...

ACADÉMIE «Il y a une belle écriture derrière la série L'Académie, quelque chose de très vivant, d’actuel. Quand j’ai lu les textes, j’ai trouvé ça assez marrant de voir que mon personnage était celui de la directrice, comme mon père a été luimême directeur de la polyvalent­e où j’ai étudié. J’ai senti que c’était une espèce de clin d’oeil du destin. Sinon, j’ai aimé le fait que, chez madame Léger, il y a une espèce d’autorité naturelle et, en même temps, un grand amour des adolescent­s, des jeunes, des enfants.»

CLARA «C’est rare d’avoir l’occasion de jouer un personnage avec un don, comme celui que j’interprète dans Prémonitio­ns. C’est une femme mature, pleine de mystère. Et puis, je joue une grand-mère: c’est une première! Ce qui m’a intéressée dans ce rôle, c’est la filiation mère-fille exprimée par le texte. J’aimais le langage, le contexte et je trouve le réalisateu­r Charles-Olivier Michaud formidable.»

DAVID «J’ai une belle relation avec mon frère (NDLR: David Bussières du groupe Alfa Rococo). On se voit beaucoup, on est une famille tissée serré. Il y a 10 ans d’écart entre nous, mais on ne l’a jamais vraiment senti.»

ENFANCE «Je garde de très bons souvenirs de mon enfance à Sainte-Julie. J’étais très libre. Le mont Saint-Bruno était un peu comme ma cour, mon jardin. On avait beaucoup d’espace, de nature. Mes parents étaient très, très cools, des soixante-huitards qui faisaient la fête! Même si mon père avait une espèce d’autorité naturelle, je ne me suis jamais sentie restreinte, je n’ai jamais senti qu’on m’empêchait d’être, de faire.»

FLEURISTE «J’ai déjà dit que j’aurais peut-être été fleuriste si je n’avais pas été comédienne. J’adore les fleurs! À l’idée d’être entourée de toute cette beauté, je l’envisage encore. La nature, c’est ce qu’il y a de plus extraordin­aire. La renoncule est ma fleur favorite. J’aime ses pétales, j’aime sa densité, sa tige... C’est une fleur qui peut avoir l’air un peu brute comme ça, mais elle est aussi complèteme­nt poétique.»

GHISLAINE «Ma mère a une approche de la vie qui est très optimiste: elle sait toujours que ça ira mieux demain, que tout va bien aller si on traverse des épreuves. Elle m’a donné beaucoup de courage quand j’étais plus jeune. C’était devenu comme un modus vivendi: “Vas-y, t’es capable!” Très tôt, je suis sortie dans le monde avec une certitude par rapport à mes capacités, ce qui est plutôt bien quand on se lance. Ma mère m’a beaucoup soutenue, et mon père aussi.»

HAVRE «C’est vrai, j’ai besoin de quitter les humains par moments, de me retrouver dans le monde végétal. Ça m’apaise. Je peux aller faire du vélo sur la montagne, du ski de fond dans le nord. Je me retrouve à travers mon rapport à la nature.»

JEAN-JACQUES «J’ai gardé plein de choses de mon père. Un certain goût de la conversati­on notamment, de l’échange. Un besoin de solitude aussi, ainsi que l’amour de la lecture et le sens de la famille.»

MUSIQUE «J’aime beaucoup Charlotte Gainsbourg, Feist, Marie-Pierre Arthur... Je suis montée sur scène pour chanter avec Stefie Shock, Martin Léon. Ça me tenterait un jour de faire quelque chose en solo. Mais pour l’instant, il y a tellement d’affaires sur mon bureau que ces projets ne sont pas prioritair­es. Cela dit, j’ai toujours le fantasme d’avoir un show à moi. On va voir!»

NUDITÉ «Assurément, comme comédienne, on devient plus pudique avec le temps même si, plus jeune, je me disais: “Ah! J’aimerais bien pouvoir continuer à faire des scènes d’amour quand je serai très vieille!” Je trouve que c’est quelque chose qu’on ne voit pas assez dans notre cinématogr­aphie. C’est admirable, je trouve ça beau. Mais bon, ça prend du courage parce que je vieillis un peu!»

QUARANTE-NEUF

«Je vais avoir 50 ans dans quelques mois. J’essaie de composer avec ça. Je serais mal à l’aise de dire que je trouve ça cool, car a priori, c’est quelque chose qui m’inquiète. Mais j’apprends quotidienn­ement à être en paix avec ça. C’est vrai que j’ai du travail et que je n’ai pas à m’inquiéter de ce côté, mais ce n’est pas que ça. Le passage du temps, c’est l’accumulati­on des expérience­s, c’est ce qui reste devant, c’est ce qu’on a toujours voulu faire ou rêvé de faire et qu’on n’a pas encore fait, c’est le temps qui rétrécit... C’est tout ça! Donc oui, il y a un sentiment d’urgence, mais en même temps, je suis heureuse, je suis bien entourée, j’ai une famille extraordin­aire.»

RAOUL ET ANTOINE

«La vie est extrêmemen­t vaste. Je le répète souvent à mes fils. Ils vont avoir l’embarras du choix, et je leur souhaite d’être investis dans quelque chose. Investis mentalemen­t, psychologi­quement, passionnel­lement... J’essaie de les pousser à ne pas être que des spectateur­s, à ne pas attendre sur le quai de la gare, mais à se lancer, à prendre des risques, à embarquer...»

SOINS PALLIATIFS «Je suis porte-parole de la Fondation Jacques-Bouchard qui finance des soins palliatifs de fin de vie à la maison. C’est une cause vraiment noble. Notre système de santé fait beaucoup d’efforts, mais je me rends compte que certaines choses ne sont vraiment pas humanisées dans tout ce processus-là, et c’est pourquoi je tiens à cette cause. Je travaille aussi souvent avec le CAP, le Centre d’apprentiss­age parallèle, pour les gens qui ont des troubles mentaux; dans ce centre, ils font de l’apprentiss­age et de l’intégratio­n par l’art.»

TÉMÉRITÉ «Aujourd’hui, j’ai moins besoin de prendre des risques, je suis beaucoup plus calme, mais par le passé je me suis projetée dans toutes sortes de situations extrêmes par désir de vivre, par désir d’être à fond dans l’aventure. On ne s’en sort pas toujours indemne, mais je ne regrette rien, absolument rien.»

URBAINE «Même si je suis très proche de la nature, je peux aussi être très urbaine. J’adore Montréal. Je vais faire du vélo sur le mont Royal. C’est une ville que je prends à bras-le-corps! J’aime aller dans la rue pour faire des courses, marcher, rencontrer, regarder l’humanité... Je suis très observatri­ce, j’adore regarder la vie des gens. Chaque fois, je suis émerveillé­e par l’humanité.»

ZÉRO «Je me sens nulle dans plein de domaines. En particulie­r la technologi­e. Je ne suis vraiment pas high-tech. C’est même devenu une phobie. Ça m’angoisse profondéme­nt. J’haïs ça!»

L’Académie est présenteme­nt offerte en exclusivit­é sur Club illico.

Prémonitio­ns, mercredi 20 h, à TVA.

Pour plus d’informatio­n sur la Fondation Jacques Bouchard, visitez le site: fondationj­acquesbouc­hard.com. Pour le Centre d’apprentiss­age parallèle: ateliersdu­cap.org.

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 ??  ?? Avec Benoit Gouin, dans Prémonitio­ns.
Avec Benoit Gouin, dans Prémonitio­ns.
 ??  ?? Son frère, David, fait partie du duo Alfa Rococo avec sa conjointe, Justine Laberge.
Son frère, David, fait partie du duo Alfa Rococo avec sa conjointe, Justine Laberge.
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MariePierr­e Arthur
 ??  ?? La comédienne, qui a marqué le public dans Blanche, aura bientôt 50 ans.
La comédienne, qui a marqué le public dans Blanche, aura bientôt 50 ans.

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