Rémi Goulet
DE BON GARS À BAD BOY
Depuis ses débuts, le comédien se glisse à merveille dans la peau de personnages de bons gars. Rémi Goulet casse toutefois son image d’ado parfait avec le rôle d’un jeune homme tourmenté dans L’heure bleue.
Rémi, toi qui as souvent joué les bons gars, tu changes totalement de registre avec le méchant Xavier dans L’heure bleue! Xavier n’est pas fondamentalement mauvais; il souffre. Il ne s’est jamais remis du décès de sa mère. Même si son père, Hubert (Jean-François Pichette), a fait du mieux qu’il a pu, l’absence de sa maman a brisé quelque chose en lui. Pour fuir ses souffrances, il a choisi la drogue et l’alcool et, malheureusement, ça ne règle pas ses problèmes, ça les empire! Ça me fait plaisir quand les téléspectateurs me disent qu’ils hésitent entre détester Xavier et souhaiter qu’il s’en sorte. J’ai donc réussi à l’humaniser, à faire voir l’enfant victime de ses mauvais choix, au-delà du délinquant. Quelle scène a été la plus marquante lors du tournage?
Dès le premier épisode, les téléspectateurs se demandaient qui était le chauffard responsable de la mort du petit Guillaume. La scène où l’on apprend que Xavier était au volant de la camionnette qui a renversé et tué le garçon est sans aucun doute l’une des plus émotives que j’ai eu à jouer sur ce plateau. Conscient qu’il s’agit d’un moment charnière dans L’heure bleue, je me suis bien préparé. De quelle façon?
Le matin du tournage, je n’ai pas fait jouer de musique dans mon auto en me rendant sur le plateau. Je désirais déjà me mettre en «mode Xavier». Ce garslà traîne une lourde charge de tristesse et de culpabilité. Pour le jouer, je dois éteindre mon énergie naturellement positive. Après une journée passée dans la peau de Xavier, il est important pour moi de ne pas traîner cette lourdeur émotionnelle. Lorsque je reviens à la maison, j’écoute donc de la musique qui me rend de bonne humeur! Est-ce plus facile de jouer un gentil garçon, comme ton personnage de Théo dans L’Académie? N’importe quel rôle vient avec une charge de travail, qu’on joue les gentils ou les méchants. Je ne dirais pas
que c’est plus facile de jouer un bon gars, c’est seulement moins lourd; on se rend sur le plateau le coeur léger. Le personnage de Théo se rapproche plus de la personne que je suis, mais il est plus jeune que moi. Je devais donc garder ce facteur en tête, jouer avec un petit je-ne-sais-quoi d’insouciance et de manque de confiance qui vient avec l’adolescence. Outre les tournages, quels sont tes projets?
L’année 2017 a été bien remplie avec les tournages du film Junior majeur, de L’heure bleue et de L’Académie. J’ai mis mes études collégiales sur la glace, bien qu’il ne me manquait qu’une session pour obtenir mon DEC. Comme l’année 2018 s’annonce tout aussi occupée, mon retour en classe sera pour plus tard. Par ailleurs, j’ai envie de voyager. L’an dernier, j’ai passé un mois à Tofino, sur l’île de Vancouver, LA destination canadienne pour les amateurs de surf.
Tu es amateur de surf!
Oui, un grand amateur de surf. Durant le temps des fêtes, j’ai visité les plages du Salvador, du Guatemala et du Mexique. Ce sport est beaucoup plus difficile qu’on le pense. J’ai quand même fait beaucoup de surf dans ma vie, mais je me rends compte que je ne suis qu’un débutant lorsque je partage les vagues avec des gars qui consacrent leur vie à ce sport.
As-tu prévu d’autres voyages?
Oui! J’ai demandé à mon agente de me réserver un mois, dans mon agenda de 2018, pour me permettre de voyager entre deux tournages, mais j’ignore encore quelle sera ma destination. Cela dit, ma vraie passion reste le jeu. Le summum, pour moi, serait de camper un surfer au cinéma, mais je suis conscient qu’au Québec, j’ai beaucoup plus de chance de jouer un joueur de hockey, comme mon personnage dans Junior majeur!
«Pour jouer Xavier, je dois éteindre mon énergie naturellement positive.»