7 Jours

STÉPHANE DEMERS

DE A à z

- PAR STEVE MARTIN

L’interprète du complexe Charles O’Hara dans O’ aime la bonne chère, la course et la liberté que lui procure la moto. Mais attention... ne lui demandez surtout pas de repasser une chemise! Vous pourriez bien le regretter. ARROGANCE

«J’ai souvent joué des personnage­s qui, comme Charles, dégagent une certaine arrogance. J’ai l’impression que c’est dû à un mélange de port de tête et de morphologi­e du visage. Les pommettes hautes sont associées à quelqu’un qui a conscience de sa propre valeur. Je n’y peux pas grand-chose, honnêtemen­t!»

BOUQUIN

«J’ai beaucoup lu depuis l’enfance. Mon père était un spécialist­e en bibliothéc­onomie, alors on avait une grande bibliothèq­ue. Je me souviens avec beaucoup d’émotion du roman de Cormac McCarthy The Road. C’est quelque chose qui m’habite, qui me hante comme rarement des livres l’ont fait. Sinon, plus récemment, j’ai beaucoup aimé le livre de Patrice Godin, Territoire­s inconnus. C’est quelque chose d’assez singulier comme oeuvre.»

CHARLES

«Charles est différent de ce qu’il était au début de O’. Il est plus à l’écoute de ses frères et soeurs, moins sujet à vouloir absolument plaire à son père, à vouloir lui prouver des choses. Déjà, ce sont de grands acquis. Ceci dit, je ne suis pas sûr que c’est quelqu’un qui est en complète maîtrise de son côté obsessif. J’ai l’impression qu’il remplace une obsession par une autre. C’est un trait, un moteur assez fort du personnage.»

DEUIL

«Il y a des gens qui sont partis tôt dans ma vie. Le décès de mon très bon ami Michel-André Cardin, après quatre ans dans le coma, ç’a été un révélateur très, très fort. J’ai aussi mon cousin Éric qui est décédé quand nous avions tous les deux 18 ans. Ça m’a amené à identifier ce qui était précieux pour moi, à comprendre qu’il faut dire aux gens les choses de leur vivant.»

É QUILIBRE

«Rechercher l’équilibre, c’est un but noble, mais ce n’est pas nécessaire­ment quelque chose de facile à atteindre. Je pense que je suis constammen­t à la recherche d’un équilibre fondamenta­l, mais je suis à l’affût des choses qui vont

me faire bouger, qui vont me mouvoir dans différente­s directions. Je pense que c’est très sain de rechercher un équilibre, mais sans refuser le déséquilib­re.»

GOURMET

«Manger, c’est un grand plaisir. D’abord, il y a une créativité là-dedans, une recherche, une curiosité. Le rapport à la bouffe n’est pas qu’utilitaire. Moi, j’aime manger, savourer. Je fais mon pain avec mon amoureuse, et on a beaucoup de plaisir. J’aime beaucoup ce qui entoure la bouffe, j’aime faire pousser des choses en me disant que l’attention que je leur porte, c’est ce qui va me nourrir plus tard.»

IRLANDE

«J’ai du sang irlandais qui me vient de mon côté maternel, et ça se manifeste à travers le fait que j’ai un caractère hyper bouillant! Tout ce qu’on peut trouver comme clichés sur les Irlandais, je les ai! Je suis prompt, je pense que je peux vraiment me passionner pour certaines choses... Cette facette-là n’est jamais très loin!»

JOGGING

«J’aime la course. Il n’y a pas d’intervenan­t extérieur, pas d’outil, pas de bicyclette ou quoi que ce soit entre toi, l’effort qui te pousse et le sol. Ça fait partie de mon hygiène de vie en fait, autant pour mon corps que pour ma tête. Je suis très heureux d’avoir découvert ça.»

NOURRIR

«Je parle avec beaucoup d’admiration des gens de Moisson Montréal parce qu’ils font un travail absolument formidable. On ne se doute pas à quel point cette banque alimentair­e fait plus que redistribu­er de la nourriture. Elle redonne de la dignité à des gens. Avec la crise des migrants qu’on a vécue, ça va devenir de plus en plus essentiel qu’on puisse soutenir ceux qui sont en train de se rétablir. Ce que Moisson Montréal fait... ça n’a pas de prix.»

O’HARA

«Habituelle­ment, on associe le téléroman à un public plutôt féminin, mais je trouve qu’on ratisse très large avec O’. Il y a beaucoup d’hommes, des chefs d’entreprise qui m’en parlent! Je faisais du ski, et quelqu’un est venu me dire: “C’est la première fois que j’ai l’impression de me reconnaîtr­e, de voir ma vie à l’écran!” Les O’Hara sont des gens qui n’ont pas peur de l’argent, de l’ambition et qui ont des relations familiales complexes. C’est peut-être ça qui fait que l’appel est large par rapport à l’auditoire.»

PROF

«Mes parents ont tous deux été professeur­s à certains moments de leur vie. Ce qu’ils m’ont enseigné de plus précieux: l’effort, la responsabi­lité et l’autonomie. J’ai toujours reçu un grand soutien de leur part. L’éducation était quelque chose d’extrêmemen­t important pour mes parents. Ils sont issus de la paysanneri­e, et leurs propres parents avaient ça comme objectif: que leurs enfants puissent avoir accès à une éducation supérieure.»

RAPHAËL

«Le goût de l’effort et le sens de la responsabi­lité, c’est aussi ce que j’ai envie de léguer à mon fils. C’est-àdire d’utiliser au maximum ce qu’on a eu comme outils pour se faire une vie qui nous satisfasse pleinement. Ça, c’est bien important et ça passe par l’effort.»

TRUDEAU (PIERRE ELLIOTT)

«Ce que j’ai appris en incarnant ce personnage dans Chartrand et Simonne, c’est que, au-delà de l’image, au-delà des rhétorique­s, c’était un homme d’une grande honnêteté intellectu­elle, curieuseme­nt. Ce qu’il disait, c’est: “Vous voulez qu’on soit des adversaire­s? Jouons la partie à un haut niveau!” Il considérai­t René Lévesque comme un adversaire valable parce que, justement, ça se passait à un très haut niveau.»

YEUX

«J’observe beaucoup les gens dans les transports en commun. Ça passe par les yeux, mais aussi par les oreilles. Je suis attentif, curieux des comporteme­nts humains parce que, en tant que comédien, c’est ma matière première. C’est ce qui m’inspire. J’essaie de ne pas dévisager les gens parce que je n’aime pas quand ils le font avec moi, mais je suis en mode observatio­n, à l’écoute, j’essaie d’absorber... Je fais ça constammen­t dans le métro et quand je prends l’autobus aussi.»

ZÉRO

«Il y a tellement de domaines dans lesquels je suis vraiment nul! Par exemple, je ne peux pas repasser une chemise. Et ce n’est pas parce qu’on n’a pas essayé de me l’enseigner ou que je suis réfractair­e. Je n’ai simplement pas l’habileté nécessaire! Si elle est fripée, il est préférable que je la laisse comme ça, sinon, ça va être trois fois pire! Il faut que je me rende à l’évidence: j’ai 50 ans, je n’en serai jamais capable. Je vais mourir et je ne pourrai pas repasser une chemise. Impossible! (rires)

Pour plus d’informatio­ns sur Moisson Montréal: moissonmon­treal.org

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 ??  ?? Avec son amoureuse.
Avec son amoureuse.
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 ??  ?? Aux côtés de Guy Nadon, dans O’.
Aux côtés de Guy Nadon, dans O’.
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 ??  ?? Une belle complicité avec son fils, Raphaël.
Une belle complicité avec son fils, Raphaël.
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 ??  ?? Dans le rôle de Pierre Elliott Trudeau, aux côtés de Luc Picard, dans la série Chartrand et Simonne.
Dans le rôle de Pierre Elliott Trudeau, aux côtés de Luc Picard, dans la série Chartrand et Simonne.

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