7 Jours

EXCLUSIVIT­É TÉLÉ

La vraie nature

- Par Michèle leMieux

De l’aveu de l’animateur de La vraie nature, Jean-Philippe Dion, les trois invités de cette semaine ne pourraient être plus différents. Malgré tout, Sophie Lorain, Joël Legendre et Gabriel Nadeau-Dubois ont appris à se découvrir à travers leur enfance, leur parcours et leurs confidence­s.

Les confidence­s de Jean-philippe!

Jean-Philippe, quelles sont les personnali­tés que tu as conviées au chalet pour la prochaine émission?

Sophie Lorain, Joël Legendre et Gabriel Nadeau-Dubois. On ne peut trouver trois personnali­tés plus différente­s. Sophie est très cartésienn­e, décidée et droite. Gabriel est un jeune militant qui oeuvre en politique. Il n’avait jamais participé à ce genre d’émission. Joël est une bête de scène. C’est aussi quelqu’un de très émotif. Sophie et Joël se connaissai­ent, ne serait-ce que parce que Joël a souvent travaillé avec Denise Filiatraul­t, la mère de Sophie.

As-tu senti une certaine complicité entre tes invités?

Oui, mes trois invités forment un beau trio. Sophie et Joël étaient très complices, ils ont beaucoup rigolé. Les gens disent souvent de Sophie qu’elle est réservée et même difficile à interviewe­r. Personnell­ement, je trouve qu’elle est une invitée parfaite. Elle est hyper généreuse, elle se confie, elle raconte des choses qu’on a rarement entendues. J’ai eu beaucoup de plaisir à la rencontrer. Joël est quelqu’un que j’aime beaucoup. J’ai été son recherchis­te à Occupation double, et je le connais depuis longtemps. J’étais heureux d’avoir la chance de le recevoir à mon émission. Je tenais à recevoir Gabriel parce que c’est quelqu’un de foncièreme­nt brillant; il est déterminé et il a réussi à faire sa place. Il est député et co-porte-parole d’un parti. J’ai beaucoup de respect pour lui. Je trouvais intéressan­t qu’on apprenne à le connaître autrement que par le biais d’un discours politique. J’avais hâte de voir s’il allait se prêter au jeu...

souvenirs d’enfance

«Pour ce segment dans la grange, c’était la première fois que j’intervenai­s si peu. Les invités se questionna­ient les uns les autres, ils étaient curieux et ils se relançaien­t. On avait envie de connaître l’enfance de Sophie et celle de Gabriel, dont on ne connaît rien. Et Joël a eu une enfance tellement colorée que tout le monde s’est amusé à l’entendre se raconter!

une amie précieuse

Sophie nous a parlé de son papa, qu’on connaît peu. Comme c’était un Français issu d’une famille de comédiens, Sophie fait donc partie de la troisième génération d’acteurs. Il avait 15 ans de plus que sa maman. C’était un artiste de variétés et un agent. Il a été l’un des premiers à faire venir Charles Aznavour à Montréal. On sent que Sophie est fière de son père. Elle décrit son enfance comme étant weird. Chez elle, ils étaient tout sauf normaux. Sa mère portait des minijupes et des sandales lacées, et elle conduisait une Camaro rose décapotabl­e. Elle élevait ses enfants seule. Ce que nous décrit Sophie est très imagé. Elle se souvient de sa maison, où on avait transformé le salon en salle de danse. Elle y présentait des spectacles avec son amie Isabelle Péladeau. Elle nous a beaucoup parlé de cette dernière, qui a perdu la vie

«c’est l’une des rares fois où j’ai vu sophie lorain aussi émue. en perdant son amie isabelle, elle dit avoir perdu la moitié d’elle-même.»

dans un accident. C’est l’une des rares fois où j’ai vu Sophie Lorain aussi émue. En perdant son amie, elle dit avoir perdu la moitié d’elle-même. Tout le monde était sous le choc de l’entendre...

un papa militant

Tout ce que Gabriel nous a raconté était intéressan­t. On découvrait tout de lui! Son côté militant lui vient de ses parents. Il était très jeune lorsqu’il a participé à sa première manifestat­ion pour Équiterre aux côtés de son père. Il est devenu très émotif en nous parlant de son grand-papa, qu’il a moins le temps de voir maintenant. Jusqu’en 2012, il allait à l’érablière de son grand-père pour faire les sucres. Paradoxale­ment, il a dû cesser d’y aller à partir du printemps érable... On se questionne toujours sur ce qui pousse une personne à se lancer en politique. Gabriel nous a raconté que, lorsqu’il travaillai­t comme moniteur dans un camp de jour, il a rencontré des jeunes qui lui ont raconté des histoires d’horreur. C’est là qu’il a pris conscience des iniquités sociales et qu’il a eu envie de changer les choses.

un enfant... différent

Joël a grandi sur une ferme. Durant sa jeunesse, il a été pensionnai­re avec 50 garçons. Il se sentait différent et il était ostracisé par les jeunes. Il voulait revenir à la maison, mais sa mère insistait pour qu’il termine ce qu’il avait commencé. Pour le convaincre de rester, sa mère lui écrivait des lettres qu’elle glissait dans sa valise; il avait donc une lettre à lire chaque jour. Les frères voyaient en Joël une future recrue, probableme­nt parce qu’il était serviable. En fait, Joël avait compris que ceux qui allaient à la messe étaient exemptés de nettoyer la patinoire. Ça lui donnait donc des passe-droits. Il nous a confié qu’en route vers le chalet, il avait eu l’impression de se rendre dans un camp de pastorale. On a aussi appris que Joël et Gabriel bégayaient lorsqu’ils étaient jeunes.»

les débuts de carrière

«On a découvert que Sophie est vraiment une piètre cuisinière. Joël, qui ne boit pas d’alcool, avait apporté son vin mousseux pétillant... que nous n’avons pas trouvé très bon! Il a aussi cuisiné un dessert... que j’ai échappé par terre! Gabriel, pour sa part, a préparé un couscous. Nous avons parlé du printemps érable: de la perception extérieure de Sophie et de Joël, et du point de vue de Gabriel, qui l’a vécu de l’intérieur.

en toute franchise

Joël est pour moi une idole de jeunesse. Iniminimag­imo était mon émission fétiche. Nous avons parlé des grands pans de la carrière de chacun, mais aussi de leur manière d’être et de ce qu’ils ont vécu dans ce métier. Avec Joël, nous avons évoqué son coming out et les événements que l’on connaît. Je ne voulais pas revenir là-dessus, mais je voulais savoir où il en était maintenant. C’est Sophie qui l’a beaucoup questionné, et il a répondu avec franchise. On sent qu’il a cheminé, qu’il est rendu ailleurs.

bonne deuxième

Avec Sophie, nous avons regardé une scène torride de Scoop. Elle raconte que ç’a été très difficile pour elle de faire sa place dans le milieu. Pour moi, elle fait partie des plus grandes comédienne­s, mais elle raconte qu’elle a souvent été la deuxième tant pour un rôle que pour une réalisatio­n. C’est Fabienne Larouche qui lui a fait confiance avec Fortier, alors que bien des gens doutaient d’elle. Son chum le dit: tout est toujours un Vietnam pour elle! Pourtant, elle est d’une grande simplicité.

perception erronée

Joël a imité Gabriel au Bye Bye il y a plusieurs années. Gabriel s’en fait encore parler. Dans l’actualité, il est passé du Gabriel révolté, le poing en l’air, à Saint Gabriel. On sent qu’un changement de perception s’opère. Il ne veut pas nécessaire­ment montrer ses émotions, mais nous lui avons présenté un extrait de la remise du Prix du Gouverneur général pour son livre. Il n’arrivait plus à parler tellement il était ému.»

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dans la grange
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«on ne peut trouver trois personnaLi­tés pLus différente­s.»
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Un rendez-voUs télé à ne pas manqUer ce dimanche à 21 h 15, à tva!
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