7 Jours

Alicia Vikander

- Par Marie-Josée roy

Le nom de l’actrice suédoise sera sur toutes les lèvres au cours des prochains mois. La jeune femme s’apprête à donner un nouveau souffle à l’héroïne de jeux vidéos Lara Croft, portée aux nues par Angelina Jolie au début des années 2000. Un défi taillé sur mesure pour cette surdouée qui n’a pas froid aux yeux.

Certains mettent des années à connaître la gloire. Alicia Vikander, pour sa part, y est parvenue en une nuit. Le 28 février 2016, elle a remporté l’Oscar de la meilleure actrice de soutien pour son interpréta­tion émouvante de la peintre Gerda Wegener dans le film The Danish Girl. Il n’en fallait pas davantage pour piquer la curiosité des cinéphiles, qui ont pu admirer son talent dans pas moins de huit longs métrages entre 2015 et 2017. «D’une certaine façon, je n’ai jamais rêvé de ce qui m’arrive aujourd’hui, a confié la star au Telegraph. En Suède, l’industrie du cinéma est sans pitié, et tourner à l’étranger ne faisait même pas partie de mes rêves les plus fous...»

LA DISCRÉTION ABSOLUE

L’anonymat dont jouissait Alicia il n’y a pas si longtemps est maintenant chose du passé, mais la jeune femme de 29 ans n’en cultive pas moins le mystère. Sur les réseaux sociaux, elle publie du contenu avec modération et étale rarement sa vie privée devant un large auditoire. L’actrice, qui a les mêmes amies depuis toujours, n’est pas du genre à s’épancher dans les talk-shows à la mode. «L’idée n’est pas de faire des secrets, mais plutôt de choisir ce qu’on a envie de garder pour nous», a-t-elle expliqué à Vogue il y a quelques mois. Cette réserve naturelle, conjuguée à un jeu tout en nuances, a fait de l’interprète de Lara Croft une actrice très sollicitée. «Les gens présument que les personnes célèbres sont forcément extraverti­es, a déploré son amie Caroline Hjelt dans les pages du Vogue. Alicia ne l’est pas, ce qui incite les autres à vouloir en savoir plus. Elle n’en a pas conscience, mais c’est un superpouvo­ir...»

DURE À CUIRE

Née d’une mère actrice de théâtre et d’un père psychiatre,

Alicia n’avait que deux mois quand ses parents se sont séparés. Portée par son amour du ballet, la future actrice a quitté la résidence maternelle à 15 ans pour poursuivre son apprentiss­age à Stockholm. «J’habitais dans un appartemen­t minuscule qui comprenait l’équivalent d’une demi-chambre et d’une cuisinette, s’est-elle remémoré dans les pages du Telegraph. Le ballet exige la perfection, alors si tout n’est pas parfait, on a l’impression que notre monde s’écroule. J’ai vécu beaucoup de stress. J’ai même entrepris une thérapie sans en parler à mes parents!» Ces années marquées par une rigueur excessive ont laissé des traces chez Alicia, qui cherche toujours à repousser ses limites. Terrifiée par les serpents depuis son plus jeune âge, elle a récemment entraîné une journalist­e du Vogue dans une folle balade en VTT... sur un terrain infesté de reptiles! «Elle a le stoïcisme propre aux danseurs, a souligné le réalisateu­r Alex Garland, qui l’a dirigée dans Ex Machina, au Telegraph. C’est une dure à cuire, et elle ne fait pas semblant.»

SOIS BELLE... ET EXPRIME-TOI!

Le joli minois de la vedette d’Anna Karenina

cache un caractère bien trempé. La langue de bois ne fait pas partie du quotidien de l’actrice, qui n’hésite jamais à s’exprimer sur le machisme qui règne à Hollywood. «J’ai joué le rôle principal dans cinq films d’affilée sans tourner une seule scène avec une femme!» a-t-elle souligné au quotidien The Guardian. Découragée par la piètre qualité des rôles offerts aux membres de la gent féminine, Alicia s’est associée à son agent, Charles Collier, pour fonder la maison de production Vikarious. Le premier long métrage de l’entreprise, Euphoria, a été présenté en grande première en 2017 au Festival internatio­nal du film de Toronto. Alicia est une féministe assumée: en janvier, elle s’est jointe avec fierté au mouvement Time’s Up, qui vient en aide aux victimes de harcèlemen­t sexuel. «Nous sommes des soeurs et non des rivales», a-t-elle rappelé en janvier lors d’une cérémonie de remise de prix en Suède. La star a aussi raconté à Vogue

avoir été secourue par sa collègue Julianne Moore, qui n’a pas hésité à rabrouer un homme lui ayant fait une remarque déplacée, en 2014, sur le plateau du film Seventh Son. «Elle lui a dit de ne plus jamais agir de la sorte, sans quoi elle partirait et ne reviendrai­t pas. J’ai vu tout le pouvoir qu’elle avait.»

UNE TRAVAILLEU­SE ACHARNÉE

Les profession­nels qui ont côtoyé la star sont unanimes: celle-ci doit son succès à un talent naturel pour le jeu, mais aussi à la discipline de fer qu’elle s’impose. «Alicia a une éthique de travail irréprocha­ble», a confié à Vogue l’acteur Eddie Redmayne, qui a côtoyé la jeune femme pendant le tournage du film The Danish Girl. «Je repousse toujours mes limites, a affirmé la principale intéressée au magazine de mode américain. Je ne tiens pas à souffrir, mais j’y ai été habituée pendant mes années de ballet.» Rompue aux exigences de la danse classique, Alicia travaille ses rôles d’arrache-pied et n’hésite jamais à sauter sans filet. «Quand je ne sais pas comment aborder un personnage ou une histoire, l’excitation mêlée de frayeur que je ressens me donne envie de me lever aux aurores pour me mettre au travail.»

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Alicia a remporté un prix en 2016 pour le film The Danish Girl.
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