MATHIEU BARON
Par un beau soleil d’hiver, mon invité arrive chez moi. J’ouvre la porte et il me lance, tout joyeux: «Salut, Saskia! Ça va?» Et il attrape ma poubelle, la remet à sa place, dans mon entrée, et ce, sans même que je le lui aie demandé. Voilà comment s’anno
Après des années à trimer dur, le comédien et animateur voit enfin le fruit de son labeur. Il se confie à notre collaboratrice Saskia Thuot sur les nouveaux défis professionnels qui l’attendent et sur la jeune femme qui fait battre son coeur.
Quand il était enfant, Mathieu aimait plus jouer au hockey que faire du théâtre, mais il a pourtant toujours caressé le rêve de devenir comédien. Et il a travaillé fort dans les 10 dernières années pour atteindre son rêve. Des années de vaches maigres pendant lesquelles il a investi chaque sou et chaque minute dans son avenir. Il a suivi des cours de jeu, a travaillé à titre de figurant et ensuite s’est fait connaître grâce à son rôle muet dans la première saison d’Unité 9. Parce qu’il a fait preuve de talent, la production lui a offert un rôle parlant qui, au fil du temps, est devenu un premier rôle. Une opportunité en or! Il a d’ailleurs été en nomination au Gala Artis dans la catégorie Rôle masculin, séries dramatiques annuelles pour Unité 9. Polyvalence est le mot d’ordre pour lui. C’est ce qui lui donne l’énergie pour continuer à évoluer dans ce métier et, surtout, pour être un artiste accompli. «Au Québec, en 2018, on se doit d’être polyvalent. La compétition est féroce, et le milieu évolue. On est loin du temps où les comédiens jouaient au théâtre et tournaient à la télé. Maintenant, tu peux être comédien, animateur, blogueur et te retrouver dans une série ou à l’animation d’une émission.»
ANIMATEUR OU ACTEUR?
Il pense à son passage à l’animation de Coup de foudre à V. Une école incroyable. «Il n’y avait pas de montage. Il fallait donc être rapide et drôle. En fait, c’était comme du direct. J’ai beaucoup appris.» Il entame aussi ce printemps la troisième saison de Tous pour un chalet, à Canal Vie, un des grands succès de la chaîne. Alors, animateur ou acteur? «En ce moment, je veux pouvoir faire les deux: jouer et animer. Je me sens bien là-dedans. Je ne veux pas être associé à l’un plus qu’à l’autre. Dans Unité 9, je suis tellement bien entouré; il y a une brochette de comédiennes et de comédiens incroyables. C’est la meilleure place pour m’améliorer et continuer d’apprendre. Finalement, c’est un privilège de faire les deux! Certains diront que c’est de la chance... Moi, je crois que c’est le fruit du travail. J’ai trimé fort pour arriver là. J’essaie de réfléchir aux choix que je fais et de prendre de bonnes décisions.»
LE BEAU GARS...
Mathieu est très beau garçon. Quand je lui parle de son physique, il m’observe avec ses grands yeux bleus et... prend son temps pour réagir. «Souvent, l’être humain juge vite et se fie à sa première impression. Mais une fois que la barrière physique est franchie, ils découvrent un gars bien ordinaire, honnête et vulnérable. La beauté physique nous ouvre des portes, c’est vrai, mais bien souvent, ce ne sont pas les bonnes...» Prendre soin de soi demande aussi des sacrifices. Pour lui, bouger et s’entraîner, c’est un mode de vie et une question de bienêtre, aussi bien sur le plan physique que sur le plan psychologique.
RIEN N’ARRIVE POUR RIEN
À la suite de l’arrêt de Coup de foudre, il a eu cinq mois de congé... un congé inattendu. «Si je l’avais su plus tôt, j’aurais peut-être été plus dans l’action, mais en même temps, j’étais fatigué. Alors, ça m’a fait du bien de ralentir.» Quand je lui dis que rien n’arrive pour rien dans la vie, il sourit. «Il y a quelques années, je contestais beaucoup cette expression. Ça m’énervait que les gens puissent penser comme ça. Mais, depuis un certain temps, je l’ai adoptée. Dans le fond, il faut juste laisser aller, croire à la vie et aux énergies positives qui souvent nous mènent au bon endroit.» Après une pause, il enchaîne... «C’est sûr que le fait d’avoir travaillé sept jours sur sept, puis d’arrêter d’un coup, ça m’a fait réaliser bien des affaires. C’est notre lot, dans ce travail, d’avoir des moments d’accalmie. Les gens pensent qu’on travaille tout le temps, mais en fait, comme travailleurs autonomes, contractuels, on vit des hauts et des bas, et beaucoup d’insécurité.» Mais pas question d’arrêter en raison des embûches. «J’ai eu des moments très difficiles, où je n’avais plus d’argent ou presque. J’ai quand même toujours cru qu’un jour quelque chose allait arriver. Quoique maintenant, si je regarde le passé, je
«Certains diront que c’est de la chance... Moi, je crois que c’est le fruit du travail. J ’ai trimé fort pour arriver là.»
ne sais pas si j’aurais l’énergie de passer sept ans à espérer que quelque chose arrive. Mais même si j’étais toujours dans l’action, il m’est arrivé d’avoir envie de baisser les bras... J’investissais tout mon temps et le peu d’argent que j’avais dans mon avenir, et je mangeais des toasts au beurre d’arachide. J’ai travaillé fort et j’ai mis de côté pas mal de trucs, comme ma vie personnelle; c’est ma vie professionnelle que je souhaitais mettre de l’avant, et je pense que ça a valu la peine.»
TOUJOURS PLUS!
Mathieu Baron, l’homme qui en veut tout le temps plus. «Une de mes très bonnes amies m’a déjà dit ça. Et là, je me rends compte que c’est vrai. J’ai soif d’apprendre, je suis curieux, j’aime ce que je fais, je veux toujours aller plus loin… Je suis fier de ce que j’accomplis et je veux continuer ainsi. J’aime les défis et j’aime être remis en question; je veux prouver que je peux le faire. Ça me nourrit un peu comme un sportif: plus tu pratiques ton sport, plus tu veux être performant et démontrer ce que tu peux faire, et apporter tout ça à l’équipe. C’est très stimulant!» Pour lui, ce qui appartient au passé reste dans le passé. «Je suis bien aujourd’hui. Je sais tous les efforts que ça a demandés, et il y a des choses que je garde dans ma tête et dans mon coeur, mais ça ne me dit rien de toujours revenir sur le passé. Je regarde en avant en tenant compte de mes essais et de mes erreurs. Je veux continuer ma route pour réaliser les projets que j’ai en tête et je vais prendre les moyens qu’il faut pour y arriver!»
ET LA FAMIGLIA
Mathieu fait partie d’une grande famille: il a trois frères et deux soeurs. Son père vit en Suisse, et sa maman ici, au Québec. En participant à l’émission 99 envies de Rome, il en a profité pour voir de la famille et vivre comme les Romains, car Mathieu Baron a des origines italiennes du côté de son papa. Dans cette émission, il nous a fait découvrir cette magnifique ville
«Je ne veux pas être en couple pour être en couple. Ma blonde et moi, on partage les mêmes passions, on est bien.»
et tout ce qu’on peut y faire et y voir. Et évidemment, tout ce qu’on peut y manger! «Ça n’a pas de bon sens: j’ai mangé comme un phoque!» Ah bon... je ne connaissais pas cette expression! ;-) «Oui, je travaillais, mais j’avais l’impression d’être en vacances. En plus, ma soeur Élisa est venue me rejoindre quelques jours, et ma blonde, AnneJulie, a aussi passé une semaine avec moi. Un projet fabuleux qui m’a permis de renouer avec mes racines et de passer du temps avec les gens que j’aime. Une merveilleuse expérience!»
L’AMOUR DANS TOUT ÇA?
Durant les dernières années, il s’est concentré sur sa carrière; il a du coup mis de côté sa vie amoureuse. On lui a demandé des milliers de fois pourquoi il était seul. Il prend son temps avant de me répondre. «En fait, avec le recul, je réalise qu’à cette époque je pensais juste à réussir ma carrière. Je ne me suis jamais donné de buts, comme, à 29 ans, tu dois avoir une maison, une job payante, une femme et des enfants, un chien, un chalet, etc. Je trouvais ça bien correct pour mes amis et les gens qui m’entouraient, mais moi, j’avais un seul but en tête: ma carrière. Et je me suis entièrement consacré à ça. J’en suis très fier, mais je touche du bois, car je ne sais pas combien de temps ça va durer...» Pas question de vivre une relation de couple à tout prix! Mais attention, ne croyez pas qu’il était fermé à l’amour; il attendait plutôt la bonne personne. Je lui demande s’il est un romantique. Il se met à rire et me lance d’un coup: «Je ne suis pas du genre à acheter des fleurs à ma blonde pour la SaintValentin! Je suis romantique, mais à ma manière, dans le quotidien. Quand on aime, il n’y a pas qu’une seule journée pour célébrer l’amour; ça se passe chaque jour!» Je sens ici un homme prêt pour l’amour. On a d’ailleurs pu voir circuler des photos le montrant accompagné de sa nouvelle amoureuse, Anne-Julie Proulx. Ils se sont rencontrés il y a près d’un an. Leur relation s’est construite sur des bases solides, lentement mais sûrement. Ils sont devenus amoureux en prenant leur temps. Sur une période de huit mois, alors qu’ils étaient tous les deux très occupés, ils ont réussi à se voir seulement trois fois. Des moments qu’ils savouraient pleinement et qui leur ont confirmé leur désir d’avancer ensemble. Après des années à s’investir dans sa carrière, il est prêt, aujourd’hui, à s’investir dans sa vie amoureuse. «Je ne veux pas être en couple pour être en couple. Il y a tellement de couples qui sont malheureux. Ma blonde et moi, on partage les mêmes passions, on est bien. Mais, en même temps, on a envie de protéger notre amour.» Une relation bâtie sur la confiance, le plaisir, les gourmandises et les voyages.
Merci, Mathieu! xxxx
La saison 2 de Victor Lessard, en exclusivité sur Club illico, dès le 15 mai.
Unité 9, mardi 20 h à Radio-Canada.
Tous pour un chalet sera de retour avec de nouveaux épisodes cet automne.
99 envies de Rome, à voir en rediffusion à Évasion.
Il est aussi porte-parole du Bal des 1001 nuits, au profit de la Fondation Charles-LeMoyne, qui aura lieu le 27 avril prochain. Info: bal1001nuits.ca
«Il y a des choses que je garde dans ma tête et dans mon coeur, mais ça ne me dit rien de toujours revenir sur le passé.»