7 Jours

Dwayne Johnson

- Par Noemia Young

Avec son sourire contagieux, Dwayne Johnson est un héros au grand coeur. Pourtant, il fut un temps où il n’avait que sept dollars en poche et frôlait la dépression. L’ancien lutteur devenu acteur nous parle de son nouveau film Gratte-ciel, en salle le 13 juillet, et des obstacles qu’il a réussi à surmonter pour devenir une des plus grandes stars de Hollywood.

Dwayne, en tant qu’un des producteur­s de Gratte-ciel, pourquoi avez-vous décidé de tourner le film à Vancouver?

J’ai tourné plusieurs films au Canada. Mon père et sa famille sont originaire­s de la Nouvelle-Écosse et de la région de Toronto. J’ai aussi fait plusieurs tournées dans ce pays en tant que lutteur et j’ai joué dans la ligue canadienne de football à une certaine époque. Vancouver a donc une place bien particuliè­re dans mon coeur. Oui, il y a un aspect financier important dans notre décision d’y travailler, mais ça voulait dire beaucoup pour moi d’y retourner.

Être acteur n’était pas votre premier choix de carrière, n’est-ce pas?

Lorsque je jouais au football, mon objectif était de me rendre dans la NFL. J’ai joué une partie au niveau profession­nel à Vancouver et j’étais très excité, car je me voyais en train de réaliser mon rêve. Quelques semaines plus tard, on m’a finalement laissé aller en me disant que je n’étais pas assez bon.

Cela a dû être une période difficile.

Ç’a été un moment charnière pour moi: j’ai eu un épisode de dépression après ça, mais je m’en suis sorti, plus fort et avec les idées plus claires.

Pourquoi avez-vous nommé votre compagnie de production Seven Dollars?

Lorsque j’ai été écarté de la Ligue canadienne de football, c’est tout ce que j’avais dans mes poches, sept dollars! Je n’avais même pas d’argent pour retourner chez moi! J’ai contacté Kenny Walker, un joueur de football qui était au Canada à ce moment-là. Il m’a accompagné à l’aéroport. Quelques semaines plus tôt, j’avais brisé sa canne à pêche lors d’une excursion. Je me rappelle quand j’étais dans sa voiture en route vers l’aéroport, me confondant en excuses pour sa canne à pêche et lui disant qu’un jour, j’allais le rembourser. Il m’a dit: «Ne t’en soucie même pas, ce n’est qu’une chose. Tout ce qu’on possède, ce ne sont que des choses.» Il l’a dit d’une façon tellement nonchalant­e, pourtant ça m’a marqué. C’est pourquoi j’ai fait mettre sept dollars dans un cadre pour me rappeler d’où je viens.

Tout ce que vous entreprene­z devient un succès. Avec le recul, de quoi êtesvous le plus fier?

Merci pour le compliment, je l’apprécie. Je suis fier d’avoir brisé des moules à Hollywood, d’avoir été le premier à fouler certaines routes. Il n’y avait pas de marche à suivre pour un gars comme moi, un ancien lutteur à moitié noir et à moitié samoan. Je rêvais d’une carrière comme George Clooney et Will Smith, qui étaient très présents quand j’ai commencé il y a 18 ans. Je suis aussi fier d’avoir réussi à rassembler les bonnes personnes autour de moi, par exemple dans ma compagnie de production.

Avez-vous des regrets?

J’ai déjà eu des regrets. Lorsque j’ai quitté la lutte, j’avais atteint un sommet dans mon domaine. Deux ou trois ans après avoir entamé ma transition vers le métier d’acteur, j’ai remis ma décision en question. Mais j’ai réussi à me rendre à un point où je n’ai plus de regrets à ce sujet. Même les mauvaises passes nous emmènent vers autre chose.

Est-ce que le succès a changé vos valeurs?

Je trouve qu’elles sont ancrées plus en profondeur. J’aime penser que nos valeurs restent les mêmes quand on vieillit, mais aussi qu’elles évoluent, en mieux. Quand on devient père aussi. Tout change, mais nos valeurs demeurent. Je crois toujours au travail acharné et à la gentilless­e, au fait d’être humble et reconnaiss­ant.

Est-ce ce que vous dites aux jeunes qui vous demandent des conseils?

Tellement de gens rêvent de travailler à Hollywood. Si vous avez la chance d’y parvenir, la moindre des choses est de faire preuve d’humilité et de

gratitude, car tout peut disparaîtr­e très rapidement.

Êtes-vous un papa impliqué? (Il est le père de Simone, 16 ans, Jasmine, 2 ans, et Tiana, 2 mois)

Oui, je fais tout! Changer des couches, c’est mon affaire! (rires) Le plus difficile est de les garder immobiles durant le processus. Je suis passé maître dans l’art de les changer même si les filles sont debout! C’est une vie active, c’est amusant.

Vous semblez être toujours de bonne humeur...

Nous avons tous de mauvaises journées. Lorsque je vais au travail, j’essaie toujours d’être de bonne humeur. Beaucoup de gens dépendent de moi, comme acteur et aussi comme producteur, et je sais que tout part de moi, de mon attitude. Ça donne la motivation pour garder le sourire. Mais je crois que ça fait un peu partie de ma personnali­té.

Que faites-vous lorsque vous êtes de mauvaise humeur?

J’essaie de m’isoler dans un lieu calme. À Hollywood comme dans la vie de tous les jours, il y a beaucoup de bruit, de rumeurs, de nouvelles qui courent, ça n’arrête jamais. J’essaie de m’éloigner de tout ce bruit.

Quelle est votre idée d’une soirée parfaite?

Une soirée parfaite se passe à la maison, devant un bon steak, avec Lauren, ma merveilleu­se amoureuse des 11 dernières années. Nous avons cette petite blague que nous nous répétons souvent. Lorsque les filles sont couchées, je m’installe sur le divan avec mon ordinateur portable et Netflix, et Lauren joue sur son téléphone. La télé est ouverte aussi, et nous prenons un verre. C’est tellement ennuyant. Alors, on se demande ce que pensent les fans: «Que fait Dwayne Johnson d’excitant en ce moment? Il doit être sur un yacht quelque part et il fume le cigare avec Jay-Z et Beyoncé!» Non, je porte des bas de couleurs différente­s et je ris parce que mon chien a des gaz! (rires)

«Lorsque je vais au travail, j’essaie toujours d’être de bonne humeur. Beaucoup de gens dépendent de moi... et je sais que tout part de moi, de mon attitude.»

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Sa fille Simone aime bien accompagne­r son père lors des galas et autres tapis rouges. Elle a d’ailleurs eu le titre d’ambassadri­ce aux derniers Golden Globes en janvier.
 ??  ?? En décembre 2017, avec sa conjointe, Lauren, alors enceinte de leur seconde fille, et la petite Jasmine.
En décembre 2017, avec sa conjointe, Lauren, alors enceinte de leur seconde fille, et la petite Jasmine.
 ??  ?? Gratte-ciel, en salle le 13 juillet.Il joue également dans la série Ballers, diffusée le mardi à 21 h et 21 h 30, à Z.
Gratte-ciel, en salle le 13 juillet.Il joue également dans la série Ballers, diffusée le mardi à 21 h et 21 h 30, à Z.

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