7 Jours

MAHÉE PAIEMENT

- Par Michèle Lemieux PHOTOS: JULIEN FAUGÈRE • MAQUILLAGE-COIFFURE: MARCO MARSOLAIS STYLISME: KARINE LAMONTAGNE VÊTEMENTS: ROBES: TOP SHOP CHEZ LA BAIE / MAILLOTS: GOTTEX / ENFANTS: SOURIS MINI

Mère de trois enfants et femme d’affaires aguerrie, Mahée a réussi, au fil du temps, à trouver un bel équilibre entre les différente­s sphères de sa vie. Elle nous parle ici de son besoin de prendre du temps pour elle, du soutien indéfectib­le de son conjoint et de son amour inconditio­nnel pour sa petite famille.

Mère de trois enfants et entreprene­ure à succès, Mahée porte ces chapeaux en tentant, depuis peu, d’accorder un espace vital à la femme qu’elle est. Luncher avec une amie, souper avec sa mère, s’entraîner au gym sont autant de petits moments qui lui permettent de revenir avec bonheur à ses nombreuses responsabi­lités. C’est avec Eva, 6 ans, Philippe, 3 ans, et Gabriel, 15 mois, que nous l’avons rencontrée.

Mahée, tu viens de réaliser un objectif d’envergure en ouvrant une autre boutique à Québec. Était-ce le plan de match?

Oui. Ouvrir une boutique aux Galeries de la Capitale, à Québec, était pour Jean-François et moi la suite logique des choses. J’ai un attachemen­t particulie­r pour cette ville. J’y ai tourné Bach et Bottine à l’âge de 10 ans, et Jean-François et moi y avons vécu des moments magiques, notamment lors de nos fiançaille­s, il y a 9 ans. Lorsque j’ai ouvert les portes de ma boutique ce jour-là et que j’ai constaté qu’il y avait une file d’environ 150 personnes, j’ai été profondéme­nt touchée. J’ai constaté que plusieurs femmes portaient mes sacs et mes vêtements. Mon lien avec le public passe beaucoup par mon entreprise maintenant.

Tu formes toujours une équipe solide avec ton amoureux?

Oui. Même si Jean-François travaille sans arrêt, il est très présent. Mon travail demande que je sois lumineuse et créative. Je dois donc m’occuper de moi à travers mes responsabi­lités. Jean-François sait à quel point il est important que j’aie aussi du temps pour moi. S’il n’avait pas compris ce besoin fondamenta­l, je serais peutêtre épuisée et aigrie.

Gabriel, ton plus jeune, te laisse-t-il enfin cette latitude?

Oui. Même s’il n’a que 15 mois, je me

«J’ai trois enfants et je ne suis pas du genre à faire passer mes besoins en premier. Les moments que je m’accorde font donc partie de mon bonheur et de ma survie.»

sens déjà plus libre. Il est plus autonome. Je peux partir des journées complètes sans m’inquiéter. Depuis peu, il m’arrive d’aller souper au restaurant avec mon amoureux. Avant, c’est une chose que je n’aurais jamais osé faire, mais maintenant je dirais que j’en ai besoin.

C’est possible parce que tu as des personnes fiables sur qui te reposer?

Effectivem­ent. Mon équipe de gardiennes, c’est mon équilibre. Je ne pourrais pas quitter la maison si je n’avais pas, entre autres, Lyse et Anne-Sophie dans ma vie. Avec elles, je sais que je laisse mes enfants entre bonnes mains. C’est la même chose pour la compagnie. J’ai commencé à déléguer. Je peux compter sur Rosalie à Québec et sur Anne-Marie au Dix30, qui supervise aussi Québec. Après tout, j’ai plus d’enfants, plus de boutiques, plus de projets...

As-tu fini d’allaiter ton fils?

J’allaite encore Gabriel le soir, au moment du dodo, et parfois un peu le matin. Ce n’est donc plus du tout la même implicatio­n qu’au début. Allaiter est un choix que j’ai fait pour mes trois enfants, et je suis contente de l’avoir fait. C’était une priorité pour moi. Je rêvais de réussir l’allaitemen­t. C’est un accompliss­ement personnel. J’ai développé un lien exceptionn­el et très fort avec mes enfants.

Tu disais que tu te réserves du temps. Que fais-tu de ces pauses?

Je pars quelques heures. Je peux aller luncher avec une amie ou aller souper chez ma mère. Ça fait du bien de jaser de tout et de rien, sans les enfants autour, de pouvoir me ressourcer. Lorsque je rentre à la maison, je suis plus patiente. Je me rends compte qu’être seule dans ma voiture à écouter de la musique, ça n’a pas de prix. J’en ai besoin. Mes enfants ont mis du temps à faire leurs nuits; je suis donc en manque de sommeil. Je compense par ces petits moments qui me font beaucoup de bien. Je ne prétends pas avoir atteint l’équilibre, mais j’y tends. Ces derniers mois, je me suis remise à l’exercice.

À quel rythme t’entraînes-tu?

Je m’entraîne deux fois par semaine

dans un gym près de chez nous. Je reste gourmande, épicurienn­e et je profite de la vie, mais sans faire d’excès. Ces deux heures par semaine au gym, sans téléphone à portée de main, me font du bien au corps et à l’esprit.

Si je n’avais pas Jean-François qui m’encourage à prendre des moments pour moi, de même qu’un réseau exceptionn­el de nounous, je n’aurais pas cette liberté. J’ai trois enfants et je ne suis pas du genre à faire passer mes besoins en premier. Ces moments que je m’accorde font donc partie de mon bonheur et de ma survie.

C’est bon de retrouver un peu ta liberté?

Oui, mais lorsque j’étais plus jeune, je rêvais d’avoir la vie que je mène maintenant. Mes seules préoccupat­ions étaient de rencontrer l’homme de ma vie et d’avoir des enfants. Mon bonheur est là, et j’en profite.

Tu t’es épanouie en tant que mère et en tant qu’entreprene­ure. Cela a-t-il nécessité quelques sacrifices?

Oui, il y en a eu. Jean-François et moi avons fait des choix que nous devons assumer. On a fait de gros sacrifices en lien avec notre couple, notamment. Travailler ensemble n’est pas simple. Il faut se mettre de côté en tant qu’amoureux pour être des partenaire­s d’affaires. Nous y sommes parvenus, mais je ne le recommande­rais pas aux autres couples. Ceux qui ont besoin de romantisme ne devraient pas être dans les affaires ensemble. Dans notre cas, en plus de travailler ensemble, nous avons trois enfants. C’est un gros défi tous les jours. Heureuseme­nt, Jean-François et moi formons une bonne équipe. Nous sommes complément­aires. Nous avons célébré nos 10 ans d’amour en juin dernier.

Ce sont 10 années plutôt intenses, non?

Oui! Comme le dit si bien JeanFranço­is, nos 10 ans équivalent à 30 ans! Les amoureux se quittent généraleme­nt le matin pour aller travailler. Nous, nous sommes toujours ensemble. C’est pour cette raison que nous avons besoin d’oxygène. Récemment, Jean-François a passé un week-end avec des amis. J’étais tellement contente pour lui! Je voulais qu’il s’amuse, qu’il se repose. Je souhaite qu’il soit bien, et c’est la même chose de son côté. Nous voulons le bonheur de l’autre, même si nous ne sommes pas toujours ensemble. Je trouve ça beau de voir notre relation évoluer. Nous sommes rendus à un autre niveau. Nous vivons en fonction de la famille.

Comment fais-tu pour être une super maman qui mène tout de front avec succès?

C’est vraiment la passion qui me porte. J’ai lu une phrase de Maya Angelou qui m’inspire beaucoup: «Ma mission dans la vie, ce n’est pas seulement de survivre, mais de m’épanouir et de le faire avec passion, compassion, humour et style.» C’est ce que je veux dans la vie. Ceci étant dit, ce n’est pas vrai que tout est toujours magique dans ma vie. Parfois, je réalise que je ne suis pas allée à la boutique depuis quelques jours ou que j’ai fait garder mes enfants trois soirs d’affilée...

Te sens-tu coupable parfois?

Oui! Lorsque je suis à la boutique, je me dis parfois que je devrais être à la maison à m’occuper de mes enfants. Lorsque je suis à la maison, je me dis qu’il faudrait que je fasse un saut à la boutique de Québec... Quand j’ai ouvert la boutique du Dix30, ç’a été un grand défi pour moi de mener ce projet tout en ayant un nouveau-né. Par contre, maintenant, lorsque je vais luncher avec une copine ou que je prends du temps pour moi, je ne me sens pas coupable. Ou rarement. J’arrête de ruminer. Je n’ai peut-être pas fait le souper, mais mes enfants ont mangé. C’est ça qui compte! Je reste une mère présente, et ma famille est ma priorité. Je mène mon entreprise avec passion, mais pas au détriment de ma vie familiale. Ça fait 10 ans que j’ai lancé la compagnie. Ça m’apporte une grande fierté, mais je fais des choix. J’essaie toujours d’évoluer, de grandir, de m’épanouir. J’aime tellement la phrase qu’on nous dit dans un avion: il faut mettre son masque en premier avant de s’occuper des autres. Si je veux être une maman disponible et saine d’esprit, j’ai besoin de mettre mon masque en premier.

Dirais-tu que tu vis ton rêve à tous les égards?

Oui, je vis mon rêve, mais ce n’est pas un rêve tous les jours. J’ai tout ce que j’ai souhaité et demandé à la vie. Nous avons la santé, les enfants sont en pleine forme et nous en sommes très reconnaiss­ants, Jean-François et moi. Nous voulons leur donner le maximum: une belle enfance, de l’insoucianc­e, de bonnes valeurs. Par contre, ce n’est pas toujours harmonieux à la maison. Parfois, c’est le chaos! J’ai de plus en plus la chance de pouvoir passer du temps en tête à tête avec chacun de mes enfants. J’ai alors du temps pour les écouter et passer des moments privilégié­s avec eux.

Que te réserve l’automne?

Je vais lancer une gamme de soins pour le visage et je présentera­i ma collection de vêtements automnehiv­er en collaborat­ion avec San Francisco. Par ailleurs, j’ai tourné dans Demain des hommes, qui sera diffusée sur ICI Radio-Canada Télé, mais qui est déjà disponible sur ICI Tou.tv. C’est une série remplie d’humanité. Je n’ai tourné que quelques jours, parce que Gabriel était petit, mais s’il y a une deuxième saison, j’aurai un rôle plus important dans l’histoire.

«Jean-François sait à quel point il est important que j’aie aussi du temps pour moi. S’il n’avait pas compris ce besoin fondamenta­l, je serais peut-être épuisée et aigrie.»

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