7 Jours

FLORENCE LONGPRÉ PILE OU FACE

C’est avec une candeur désarmante que la comédienne et auteure, qu’on a découverte dans Like-moi! et qu’on peut présenteme­nt voir dans La chute de l’empire américain, s’est livrée à notre jeu-questionna­ire. Cette grande timide assumée nous raconte comment

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Florence, enfant, étais-tu davantage une fille à papa ou une fille à maman?

Une fille à papa. Ma mère et moi, je dirais qu’on s’est comprises plus tard, à une autre époque.

Et tes parents diraient que tu étais davantage un petit ange ou un petit diable?

Sûrement un petit diable. (rires) Mais j’avais une drôle de personnali­té quand j’étais jeune, car j’étais extrêmemen­t timide. C’était quasiment maladif. Ç’a été super long avant qu’on puisse, par exemple, prendre des rendez-vous avec moi. J’étais gênée, gênée... D’un autre côté, j’étais un super bouffon qui riait tout le temps. J’avais une personnali­té assez complexe, alors je plains mes pauvres parents!

Dans La chute de l’empire américain, ton personnage est en couple avec un gars à la fois très intelligen­t et très anxieux. Dans la vie, aurais-tu préféré fréquenter un homme comme lui ou, à l’opposé, un type relaxe mais un peu nono?

Ce sont mes seuls choix? (rires) En fait, j’aimerais qu’il ait deux qualités que j’attribue à mon chum, c’està-dire qu’il soit à la fois très nono et intelligen­t. C’est la meilleure combinaiso­n!

Le film soulève des questions sur le lien que nous entretenon­s avec l’argent. Es-tu plutôt la généreuse qui donne sans compter ou l’économe qui a besoin de sécurité?

J’étais la fille qui donne sans compter, mais je me suis beaucoup fait avoir. Alors, j’essaie d’être plus rationnell­e aujourd’hui dans mes choix.

Te considères-tu d’abord comme une romantique ou une pragmatiqu­e?

Plutôt une romantique. Dans le quotidien, je peux être plus impulsive. Je me laisse beaucoup guider par mes impression­s du moment.

Depuis que tu joues Gaby Gravel, on te parle certaineme­nt plus de maquillage. Es-tu plutôt du style belle au naturel ou jamais sans mon gloss?

Avec le métier, bien souvent, on n’a

pas le choix... Je dois avouer que l’étape maquillage, c’est pas mal ce que j’aime le moins de mon travail. Sur certains projets, ça peut être de 3 à 10 fois par jour! J’ai dû apprendre à faire preuve de patience et à accepter qu’on me touche. J’ai une espèce de bulle, et ça m’a pris un bon moment avant de m’habituer au fait que des gens viennent jouer dans mes pantalons, poser un micro sur moi et tout ça. J’ai même déjà repoussé du monde; c’est plus fort que moi. Alors, c’est clair que je suis plutôt la fille au naturel qui ne sait pas trop comment se maquiller!

Tu joues, mais tu as aussi écrit des pièces dramatique­s, comme Chlore. Quand tu t’installes derrière l’ordinateur, qu’est-ce qui vient d’abord: la tragédie ou la comédie?

J’aime jouer avec les deux et je pense que je suis un peu reconnue pour ça dans mes écrits. Dans la vie, j’aime être surprise par une situation. Ça peut être dramatique et, tout d’un coup, tout le monde rit. C’est une belle chose, cet effet «montagnes russes». Il y a de la beauté dans la laideur et de la laideur dans la beauté. J’aime osciller entre les deux.

Le fait d’être devenue comédienne, est-ce dû à une série de hasards ou était-ce la seule issue possible pour toi?

Ça n’était pas le seul chemin possible, mais c’était un rêve depuis longtemps. J’ai pris la décision très jeune. Ceci dit, le chemin a été très ardu, mais le fait de ne pas y arriver tout de suite a été salvateur pour moi. Ça m’a aidée à comprendre plein de choses. J’ai pu pratiquer plusieurs métiers et je suis contente d’avoir vécu ce passage-là. J’ai été serveuse, j’ai travaillé dans un bar... J’ai aussi travaillé comme préposée aux bénéficiai­res; on ne peut pas avoir une plus grande proximité que celle-là! Faire la barbe de quelqu’un, laver quelqu’un, c’est très intime. J’ai la tête pleine de monde!

Es-tu toujours une grande timide ou as-tu réussi à développer le front qu’il faut pour faire ta place dans ce métier?

Je suis beaucoup moins timide que je l’étais avant. À l’époque, c’était vraiment de l’anxiété. J’ai même consulté quand j’étais plus jeune pour régler ça. C’est tellement important. Quand on est en réunion pour une oeuvre, il faut que je puisse me battre pour mes idées. Je ne peux pas laisser la gêne m’empêcher d’aller au bout de quelque chose. Même qu’aujourd’hui, au contraire, je peux être très «tempête» quand je dois défendre mon point. C’est important. Dans la création, on n’aide personne si on essaie d’être trop poli.

Côté popote, Josée di Stasio ou Calamity Jane?

Ni l’une ni l’autre. Depuis un an, je suis végane, alors côté recettes, j’ai d’autres modèles. Avant, c’était plutôt mon chum qui faisait les repas à la maison, mais depuis que j’ai changé de mode alimentair­e, je cuisine énormément.

Dans ton bureau, faut-il que ce soit le bordel en continu pour que tu te sentes bien ou es-tu plutôt du type à tout ranger de façon compulsive?

Je dois dire que, depuis un an, j’ai un super beau bureau, mais je ne travaille jamais dedans. Je suis toujours ailleurs ou en réunion. J’ai appris à travailler avec mon téléphone parce que ça me permet d’être en contact avec des gens partout.

Paresseuse chronique qui se soigne ou workaholic?

Je suis vraiment les deux. Je suis très travaillan­te, presque obsessive, mais j’adore dormir. Souvent, on associe la paresse à l’idée de se lever tard; mais comme je travaille bien le soir, j’ai souvent besoin de dormir le matin.

Tu as fait beaucoup d’impro. Qui choisis-tu sur ton équipe: Réal Bossé ou Claude Legault?

C’est super difficile! Je n’ai pas beaucoup vu Claude en impro, alors je ne pourrais pas choisir!

En auto, chauffeuse du dimanche ou danger public?

(Rires) Je serais certaineme­nt un danger public parce que je ne conduis pas!

En terminant, tu travailles sur M’entends-tu?, une nouvelle émission qui sera diffusée à Télé-Québec. Comment ça se passe?

Ça se passe bien. Mon Dieu, c’est tellement d’étapes! Je suis très fébrile par rapport à ce projet. J’ai hâte et j’ai peur à la fois. On a fini le tournage et on en est au montage. C’est vraiment un thrill... Je suis chanceuse parce que je suis impliquée dans toutes les étapes. C’est un travail d’équipe. Je ne me sens pas mise de côté en tant qu’auteure, pas du tout. J’ai vraiment hâte de voir le résultat!

«Il y a de la beauté dans la laideur et de la laideur dans la beauté. J’aime osciller entre les deux.»

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Par Steve Martin
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«Le chemin a été très ardu, mais le fait de ne pas y arriver tout de suite a été salvateur pour moi.»
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