Mario Pelchat «Je suis fier d’y avoir cru»
En 37 ans de carrière, Mario Pelchat a connu quelques revers et embûches qui auraient pu venir à bout de son désir de poursuivre dans ce métier. Pourtant, celui qui quittait le Lac-Saint-Jean pour s’établir à Montréal à l’âge de 17 ans n’a jamais renoncé.
Mario, as-tu souhaité t’impliquer dans toutes les étapes de l’émission? Je n’ai pas choisi les invités, mais j’ai fourni une liste d’artistes que j’aime bien. La production a choisi par elle-même et en fonction de la disponibilité de chacun. Parmi ceux qui ont répondu à l’appel, il y a de grands auteurs, compositeurs et interprètes pour qui j’ai beaucoup de respect. C’est touchant de voir qu’ils ont accepté cette invitation, même si ce n’est pas leur type de chansons. Je trouve ça généreux de leur part. Es-tu habituellement possessif des chansons qui composent ton répertoire? Ça dépend desquelles... (sourire) Certaines sont autobiographiques et très personnelles et c’est parfois plus difficile de les laisser aller. Je ne
t’aime plus, par exemple, je l’ai entendue chantée par Sophie Prégent, Marie-Élaine Thibert, Geneviève Leclerc. C’était toujours beau. C’est étrange, car ce sont souvent les femmes qui l’ont reprise... C’est évident que ça représente un passage de ma vie et que cette histoire m’appartient. Qu’est-ce que ce survol de carrière t’a fait réaliser?
Que je suis vieux! (rires) Certaines de mes chansons datent d’il y a plus de 30 ans. Ça fait 37 ans cette année que je fais ce métier. Le temps a passé tellement vite! C’est une carrière d’une belle longévité. Je suis chanceux, mais il y a aussi beaucoup de travail derrière tout cela. Je ne me serais pas vu faire autre chose, alors j’ai toujours travaillé et fait attention afin de continuer à être présent. Il faut quand même mentionner que tu as eu le courage de te diversifier au fil du temps. Oui, j’ai choisi de faire de la production. Ça permet de garder un pied dans le métier et d’évoluer sur le plan
artistique. J’ai toujours respecté l’identité et le créneau des artistes que j’ai signés, et ça me nourrit. Les fans t’ont-ils manifesté leur attachement?
J’ai entendu des témoignages qui m’ont terriblement touché. Une fan m’a tiré des larmes. Elle m’a fait réaliser que ma musique l’a accompagnée à différentes périodes de sa vie. Qu’est-ce qui te rend le plus fier?
Je revois mes débuts à l’âge de 17 ans, lorsque j’ai quitté le Lac-Saint-Jean pour m’établir à Montréal. À l’époque, on ne faisait pas une chose pareille. On croyait que j’étais un rêveur et que je n’allais pas réussir. On m’a laissé vivre mes rêves en se disant que j’allais finir par apprendre un métier. C’est ce que j’entendais autour de moi. Moi, j’étais convaincu que ce métier était pour moi, et rien au monde ne m’aurait fait changer d’idée. Aujourd’hui, je suis fier d’y avoir cru, de m’être battu, d’être resté debout devant l’adversité. Il y en a eu des embûches et des raisons de tout lâcher! Lorsque j’ai quitté Sony parce que je voulais produire mes disques moi-même, des gens disaient que c’était la fin de ma carrière. Je ne savais pas à l’époque que j’étais un entrepreneur. J’étais dans le doute. Bien des années plus tard, je suis toujours là et j’ai encore des choses à communiquer. Quels objectifs te reste-t-il à accomplir?
Je voudrais écrire de grandes chansons. Entre-temps, il y aura un autre album et une autre tournée avec les Prêtres cet automne.