7 Jours

YOAN GARNEAU

- Par Nathalie Slight PHOTOS: BRUNO PETROZZA, ASSISTÉ DE STEVE MADDEN • MAQUILLAGE-COIFFURE: SYLVY PLOURDE STYLISME: KARINE LAMONTAGNE

Le chanteur country se confie sur ce qui l’a inspiré tout au long de la création de son nouvel album: l’amour!

Coup de foudre, amour à distance, fidélité, peine d’amour... Yoan est visiblemen­t inspiré par l’amour! Sur son album intitulé Depuis longtemps, 11 des 12 titres abordent ce doux sentiment. Et à l’écoute des paroles de ses chansons, on découvre un jeune homme rempli de sagesse, une vieille âme. Réflexions d’un séduisant célibatair­e sur la vie, la musique et l’amour!

Yoan, l’amour semble être le thème central de ton album!

À 23 ans, je pense que l’amour occupe pas mal de place dans mes pensées! Pourtant, je n’avais rien calculé en ce sens. Je ne me suis pas dit: «Je vais écrire des tounes sur l’amour, et ça va pogner.» (rires) Je ne suis pas cartésien, je suis émotif; je prends mes décisions de façon assez spontanée. Pour écrire les chansons de l’album Depuis longtemps, j’ai suivi mon coeur, tout simplement. Et mon coeur me parle d’amour.

Es-tu romantique?

Je pense que oui! Dans la vie, on ne peut pas donner ce qu’on n’a pas reçu. J’aurais du mal à écrire sur l’amour si je n’en avais jamais reçu et si je n’avais moi-même jamais été en amour. L’amour est donc un sentiment que je connais, qui m’inspire et qui m’intrigue aussi.

Tu chantes sur le coup de foudre, l’amour à distance, la fidélité, la peine d’amour. Est-ce inspiré d’expérience­s vécues?

(Yoan rit de bon coeur.) C’est vrai qu’en écoutant mon album, certains doivent se dire: «Il a dû avoir beaucoup de blondes pour être aussi inspiré par l’amour!» (rires) Mais sachez qu’une seule relation peut inspirer plusieurs chansons; il y a plusieurs phases dans chaque histoire d’amour! Et puis, j’ai toujours eu un petit côté pensif, observateu­r, contemplat­if... même en amour.

Que veux-tu dire?

Ma mère me disait l’autre jour que, lorsque j’étais petit, je regardais souvent dehors par la fenêtre, l’air songeur. J’aimais réfléchir... Et je suis encore comme ça aujourd’hui. Lorsque je vis quelque chose, par exemple, une histoire d’amour qui prend fin, je réfléchis aux leçons que je peux retirer de cette expérience. Je me demande comment je peux grandir à travers ça. J’ai besoin de cette introspect­ion. C’est ce qui me permet d’avancer dans la vie.

À 23 ans, tu fais preuve d’une belle maturité!

Merci! Vous allez me trouver un peu jeune pour dire ça, mais mes 23 ans, je les vis avec une certaine nostalgie. Plusieurs de mes amis sont en couple, certains ont des enfants, alors que moi je suis toujours célibatair­e. Je ne suis pas rendu à cette étape dans ma vie. Quand je vois mes chums qui se sont casés, ça me fait réfléchir. On dit qu’on devient adulte à l’âge de 18 ans, mais ce n’est qu’une approximat­ion! La transition entre l’adolescenc­e et la vie adulte, moi, je la vis présenteme­nt, à 23 ans!

De quelle façon? Fais-tu moins le party?

Je n’ai jamais vraiment été un gars de party! (rires) C’est très rare que je sorte dans les bars. Je préfère de loin me ramasser chez un de mes chums ou inviter mes amis chez moi. Une soirée autour du feu, à discuter avec mes proches, c’est le genre de truc qui me plaît.

Possèdes-tu un petit côté spirituel?

Oui, mais ça s’exprime dans la chanson. J’essaie d’écrire des tounes qui portent à réfléchir, par exemple la chanson Karma — la seule qui ne parle pas d’amour sur mon album.

Et de quoi parle-t-elle?

En octobre 2017, un de mes amis a eu un grave accident d’auto. Pendant quelques minutes, on l’a même déclaré cliniqueme­nt mort. Au départ, les pronostics des médecins étaient plutôt sombres... Ils disaient qu’il ne pourrait jamais plus marcher, jamais plus parler, etc. Quand je suis allé le voir à l’hôpital, j’ai réalisé à quel point la vie ne tenait qu’à un fil... Petit à petit, mon ami remonte tout de même la pente et, contre toute attente, il a recommencé à marcher, puis à parler. (Yoan a les larmes aux yeux.) Sa volonté de vivre m’impression­ne énormément.

Comment a-t-il réagi lorsque tu lui as fait écouter la chanson que tu as composée, qui est inspirée de cette épreuve?

Il n’a pas pu me le dire avec des mots, car, au moment où il a écouté Karma, il n’avait pas recommencé à parler, mais je sais que ça l’a énormément touché.

Entre tes deux albums, tu as pris une pause d’un an. À quoi as-tu occupé ton temps?

J’ai pris un moment pour m’arrêter, pour faire une analyse des dernières années, pour laisser décanter tout ce que j’avais vécu après La Voix et le lancement de mon premier album. De bien belles affaires me sont arrivées: j’ai fait le Centre Bell et le Centre Vidéotron. Tout un accompliss­ement! Mais sur le coup, j’étais dans l’action et je ne le réalisais pas pleinement.

Tu as donc eu besoin de prendre du recul!

Exactement, pour analyser ce qui s’était passé et pour mieux avancer. J’ai passé du temps à la maison, avec mes proches. J’ai besoin de calme, de silence pour faire du ménage dans mes émotions. Et c’est dans ces moments-là qu’arrive l’inspiratio­n pour écrire des chansons.

J’ai déjà fait une entrevue avec toi à l’époque de La Voix; c’est fou comme tu es plus volubile maintenant qu’à l’époque!

Je le sais! (rires) L’autre jour, je suis tombé par hasard sur une ancienne entrevue: je répondais «oui» et «non» aux questions de l’animateur! Eh boy! j’avais le goût de dire au Yoan de l’époque: «Élabore un peu, mon Yoan!» (rires) Je suis heureux d’avoir changé. J’aurais très bien pu me dire: «Je suis comme ça, un homme de peu de mots. Vous devez m’accepter tel que je suis.» Mais non! Je veux avancer dans la vie,

Je ne suis pas cartésien, je suis émotif; je prends mes décisions de façon assez spontanée. Pour écrire les chansons de l’album Depuis longtemps, j’ai suivi mon coeur.»

m’améliorer et non pas faire du surplace. Mieux communique­r mes émotions fait partie de cette démarche.

Habites-tu toujours à Ferme-Neuve?

Oui, toujours! Je préfère habiter làbas et faire de la route plutôt que de déménager à Montréal. C’est un trajet de trois heures, alors j’en profite pour écouter de la musique, et pas juste du country! J’écoute de tout: du Lana Del Rey, du Steve Hill... Et lorsque j’arrive à Montréal, je mets de la musique classique. Ça m’aide à rester zen dans le trafic! (rires)

En terminant, à quoi ressembler­a ton automne?

Je fais une tournée au Québec. Autant j’ai besoin de mes petits moments de solitude, autant j’aime être sur scène, serrer la main des gens après mes spectacles, prendre des photos avec eux, discuter musique. Tranquille­ment, mais sûrement, je fais aussi des démarches pour faire carrière aux États-Unis et en Europe! Je ne sais pas quand ni comment ça va arriver, mais je sais que ça va arriver. Je pense que lorsqu’on fait les choses avec son coeur et qu’on est authentiqu­e, les choses qu’on souhaite vivre se présentent inévitable­ment à nous.

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Yoan est en tournée au Québec pour présenter son album Depuis longtemps; il sera de passage au Théâtre St-Denis, à Montréal, le 16 octobre, et à la salle AlbertRous­seau, à Québec, le 6 novembre. Pour découvrir les autres dates: yoanoffici­al.com.

Je veux avancer dans la vie, m’améliorer et non pas faire du surplace. Mieux communique­r mes émotions fait partie de cette démarche.»

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