«Mon frère m’impressionne tellement» — Vincent-Guillaume Otis
Le 27 septembre avait lieu au Lion d’Or le Cabaret Singulier Pluriel, une soirée festive réunissant des artistes professionnels du milieu de la déficience intellectuelle et des vedettes. Le lendemain, le comédien Vincent-Guillaume Otis s’est confié sur ce
Au bout du fil, Vincent-Guillaume Otis avait encore une grande émotion dans la voix. «Mon frère a été bon, touchant. Il m’impressionne tellement», nous a-t-il dit. Il faut dire que, la veille, Jean-Sébastien a fait ses premiers pas sur la scène en tant que coanimateur. «J’adore mon frère, mais je ne savais pas trop comment ça allait se passer vu que c’était sa première fois. En plus, nous n’avions pas trop eu le temps de répéter, puisqu’il habite à Québec et moi, à Montréal.»
MIS EN VALEUR
Vincent-Guillaume a d’abord laissé son frère entrer seul sur scène, puis il l’a rejoint. «Il s’est présenté, puis il a pris son erre d’aller et il a fait ça comme un champion. Je le regardais en coulisses et j’étais ému. Je le trouvais beau à voir et je me suis dit qu’il avait plus de talent comme animateur que moi. Il était bon et il était fier. Ça m’a rendu heureux. En plus de cela, je lui ai découvert un talent d’improvisateur, puisqu’il ajoutait quelques lignes bien punchées ici et là.»
TRÈS PROCHES
«Mon frère a 39 ans et il arrive à mener une belle vie malgré sa déficience intellectuelle, soutient le comédien. Il a un travail et un bon groupe d’amis. Il est autonome. Nous sommes très proches, et il me manque beaucoup depuis que nous n’habitons plus la même ville.» Malgré tout, les deux frères gardent un contact régulier, notamment grâce à Skype. «Quand nous étions enfants, nous étions inséparables. À l’adolescence, je le gardais proche de moi et j’étais un peu protecteur avec lui. Même que si je fais ce métier-là aujourd’hui, c’est un peu grâce à mon frère. Il a assisté à chaque spectacle que j’ai fait. Il a toujours été là pour m’encourager.»
UN SUCCÈS
Lors de ce premier Cabaret Singulier Pluriel, plusieurs artistes sont montés sur scène pour lire des textes sur la déficience intellectuelle, notamment Mélissa Désormeaux-Poulin et Michel Charette. «Je ne sais pas encore s’il y aura une deuxième édition de cette soirée, nous a mentionné Vincent-Guillaume. J’aimerais vraiment beaucoup ça. Chose certaine, je ne vais jamais oublier le regard fier de mon frère et la joie sur son visage. Il prenait des photos, les gens venaient lui parler, le féliciter. En entrant dans la voiture, il m’a regardé et il m’a dit le plus fièrement du monde: “Ça y est, je suis une vedette!” Ça m’a touché. Il était si heureux... et moi aussi!»
Pour en savoir plus ou pour faire des dons, rendez-vous sur le site de la Fondation de la déficience intellectuelle: lesupport.ca