7 Jours

Caroline Néron

Fidèle à la cause du cancer du sein, Caroline Néron a créé une nouvelle collection en partenaria­t avec Clin d’oeil et les pharmacies Jean Coutu. L’automne dernier, la femme d’affaires s’était également impliquée auprès de la santé mentale. Elle nous confi

- Par Patrick Delisle-Crevier

Caroline, l’automne dernier, tu as créé une collection au profit de la santé mentale. Oui, c’est une cause qui me touche et qui me tient à coeur. Dans ma vingtaine, je souffrais vraiment de crises d’anxiété et ça me rendait très malheureus­e. Mais ce n’était pas tabou chez moi. J’en parlais, et ça m’a permis d’avoir de l’aide, de trouver moi-même des moyens pour prévenir mes crises et de savoir comment les gérer. Mon père a lui aussi déjà souffert de troubles mentaux et, dans ma famille, on parlait de tout ça ouvertemen­t. Je pense que ça m’a beaucoup aidée.

Comment as-tu surmonté tout ça?

J’ai consulté des psychologu­es. En parler permet de développer des mécanismes et de trouver un équilibre. Quand les crises refaisaien­t surface, je savais mieux négocier avec ça. Si j’étais dans un souper entre filles et que je me sentais mal soudaineme­nt, je ne me cachais pas, j’en parlais. Je le disais quand j’avais besoin d’aller prendre l’air. J’encourage vraiment les gens à en parler. Si on a des ennuis de santé, de la haute pression ou n’importe quoi d’autre, on en parle ouvertemen­t. Mais quand il est question de santé mentale, il y a des tabous. Il faut les briser.

Ton anxiété revient-elle parfois?

Disons que je suis plus en contrôle. J’évite le surmenage, je tente d’éviter la fatigue et si ça ne va pas, je l’assume et j’en parle. C’est important pour moi de briser le silence face à des problèmes de santé mentale. On souffre tous à un moment ou à un autre de problèmes, que ce soit de l’agoraphobi­e, de l’angoisse, de la déprime. Je suis heureuse de m’impliquer pour cette cause. C’est important d’aider, de faire comprendre et de démystifie­r cette réalité.

Cet automne, tu as une fois de plus collaboré avec le magazine Clin d’oeil et les pharmacies Jean Coutu en créant des bijoux pour lutter contre le cancer du sein...

Oui, et ils sont si beaux! Il paraît que le coeur sera très tendance dans les prochaines collection­s des créateurs de mode l’an prochain. Nous sommes donc avant-gardistes, puisque notre bijou féminin est un beau coeur entouré de perles roses. Pour les hommes, nous avons opté pour un bracelet fait d’agates noires et d’une toute petite perle rose. Je suis très fière de ces créations! Cependant, les bijoux s’envolent comme des petits pains chauds. Cette année, les bijoux seront en vente dès le 11 octobre, mais habituelle­ment, il n’y en a plus un de disponible après trois semaines.

Pourquoi tiens-tu à t’impliquer auprès de cette cause?

Des femmes de mon entourage ont été touchées de près par cette maladie, dont une grande amie, qui était mère d’une famille monoparent­ale et qui est décédée des suites d’un cancer du sein fulgurant. Ma grand-mère a elle aussi été touchée par la maladie, mais elle s’en est sortie.

Tu t’impliques beaucoup auprès de différente­s causes. Pourquoi?

Parce que c’est important pour moi de donner au suivant. Je suis une personne choyée dans la vie et j’ai envie d’aider. Je pense aussi que qui sème le bien récolte le bien.

Quels sont tes autres projets?

J’ai ma ligne de lunettes optiques et quelques projets que je garde secrets pour l’instant. Autrement, il y a mes capsules web My Life at the Office qui fonctionne­nt très bien et dans lesquelles je mets mon équipe en avant. Nous nous amusons beaucoup et ça me permet de renouer avec le métier de comédienne qui me manque tant.

N’as-tu pas de projet de film ou de série télé?

Non, on m’a proposé des rôles dans des séries télé, mais j’ai refusé après une certaine réflexion. En ce moment, ma priorité, c’est Emanuelle, ma fille, et ensuite mon entreprise, qui va super bien. Je ne me voyais pas me lever à quatre heures du matin pendant plusieurs semaines pour aller tourner une série. Je veux être là pour ma fille, aller la chercher à l’école. Mon entreprise me permet d’avoir cette vie. J’ai donc fait ce choix et je ne le regrette pas.

Le métier te manque-t-il parfois?

C’est certain que oui, et beaucoup! Mais j’aime ma vie en ce moment et je ne vais pas sacrifier tout ça pour un rôle régulier. C’est certain que si un beau rôle au cinéma arrivait, je sauterais probableme­nt dans cette aventure tête première. Le cinéma est moins prenant et c’est de plus courte durée. J’ai joué dans un épisode de la série Les pêcheurs l’année dernière et j’ai adoré ça; je me sentais comme une petite fille à Disney! Ç’a été un plaisir de jouer ça.

Ta fille semble vouloir suivre tes traces en tant que comédienne...

Oui, la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre... Elle est très bonne, elle joue en ce moment dans quelques capsules et elle a fait une pub pour les brosses à dents Ola Bamboo. Elle est surprenant­e; elle m’impression­ne! Dernièreme­nt, elle m’a même redonné envie de chanter. Elle a commencé à suivre des cours de chant, j’y vais avec elle et je suis, moi aussi, des cours. Ma voix a beaucoup changé depuis mon opération aux cordes vocales; j’ai même l’impression qu’elle a une plus grande étendue. J’ai vraiment envie de réapprendr­e à chanter avec cette nouvelle voix et c’est grâce à Emanuelle, qui m’a donné le goût de faire ça avec elle. J’ai toujours aimé chanter, et je le fais souvent avec ma fille. Elle a vraiment une belle voix!

D’ailleurs, elle t’a tiré quelques larmes dernièreme­nt, n’est-ce pas?

Oui. Nous étions en voiture et elle m’a dit: «Maman, j’aimerais avoir un agent.» Ça m’a émue, parce que j’ai dit la même chose à ma mère quand j’avais son âge. Sauf que contrairem­ent à moi, ma mère ne connaissai­t rien au métier. Je me souviens que j’avais été bien déçue que les choses ne bougent pas assez vite pour moi. Je prenais ça tellement au sérieux que je disais à ma mère qu’elle me retardait dans mon plan de carrière!

Peut-on s’attendre à te revoir sur scène ou sur disque éventuelle­ment?

Je ne dis pas non. Je dis toujours à Éric Lapointe, avec qui je travaille sur des collection­s de bijoux, que j’aimerais faire une apparition surprise dans un de ses spectacles, juste pour me tester. J’aimerais peut-être aussi arriver avec de nouvelles chansons ou un projet de disque. Pour moi, chanter, c’est thérapeuti­que. Ça me fait du bien...

La nouvelle collection de Caroline Néron Le coeur à la cause est en vente dans les pharmacies Jean Coutu et sur carolinene­ron.com en quantités limitées. Les profits de la vente seront remis à la Fondation du cancer du sein du Québec.

«Je veux être là pour ma fille, aller la chercher à l’école. Mon entreprise me permet d’avoir cette vie.»

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Avec sa fille, Emanuelle, en 2017, lors d’un événement.

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